Home A la Une Dernière minute Afrique face à la pandémie Coronavirus le vendredi 12 juin

Afrique face à la pandémie Coronavirus le vendredi 12 juin

0
Afrique face à la pandémie Coronavirus le vendredi 12 juin

L’Afrique comptait ce vendredi 12 juin 218 229 cas confirmés de coronavirus. Le Covid-19 a déjà coûté la vie à 5 791 personnes sur le continent, selon le Centre africain de prévention et de contrôle des maladies.

Les pays les plus touchés par la pandémie sont l’Afrique du Sud (58 600 cas), l’Égypte (39 700), le Nigeria (14 600), le Ghana (10 900), l’Algérie (10 600), le Cameroun (8 900) et le Maroc (8 600).

Le coronavirus fait son apparition dans les prisons malgaches 

Personne jusqu’à présent n’avait souhaité commenter cette information devenue insistante ces dernières semaines. Tovonjanahary Ranaivo Andriamaroahina, le directeur général de l’Administration pénitentiaire a brisé le silence.

« A la Maison centrale d’Antanimora, à Antananarivo, sur les 149 détenus nouvellement incarcérés, 1 détenu est positif. Pour la prison de Toamasina (Tamatave), sur les 179 nouveaux arrivants, 35 ont été testés positifs. »

Hommes, femmes, mineurs : tous ont été transférés vers les centres de santé covid-19 les plus proches pour recevoir les soins nécessaires.

Dans ces 2 prisons, les détenus arrivés après le début de la pandémie ont été systématiquement placés en quarantaine dans des quartiers isolés des autres pensionnaires pour éviter les contaminations.

Les nouveaux détenus sont tous testés. Mais 14 jours seulement après leur arrivée. « Une aberration et une perte de temps catastrophique » estiment les associations de soutien aux détenus qui réclament un test à l’entrée de la prison voire directement à la sortie du tribunal.

« Nous avons déjà discuté avec les autorités sanitaires pour faire le test dès le jour d’arrivée dans l’établissement pénitentiaire, assure Tovonjanahary Ranaivo Andriamaroahin. Et on attend la réponse. Le problème ? C’est un problème de moyens pour faire le test… »

Pour minimiser les transmissions possibles entre l’extérieur et l’intérieur, les visites ont été interdites. Les détenus ne voient donc plus leurs proches ni ne reçoivent de nourriture depuis fin mars.

Troubles psychosociaux, graves problèmes nutritionnels (« le manioc bouilli à l’eau distribué en ce moment ne correspond[ant] pas du tout au minimum vital » explique une ONG habituée à pénétrer les prisons, qui a requis l’anonymat), les associations parlent de « bombe à retardement », avec dégâts collatéraux immenses. Beaucoup espèrent une grâce présidentielle, le 26 juin prochain, jour de fête nationale.

État d’urgence prolongé en Guinée-Bissau

Le président bissau-guinéen Umaro Sissoko Embalo a prolongé de 15 jours et pour la cinquième fois consécutive, l’état d’urgence en lien avec la pandémie de Covid-19.

Le président justifie cette décision par la montée vertigineuse de cas confirmés de Covid-19 dans son pays.

Un haut-commissariat, composé de trois membres et dirigé par Magda Robalo, ancienne ministre de la Santé, a été mis sur pied pour gérer la situation.

Le pays compte 1 389 cas détectés pour 12 morts du Covid-19 et 153 guérisons. Par ailleurs, une équipe de conseillers de l’OMS est arrivée à Bissau pour aider le pays à lutter contre le nouveau coronavirus.

Les shebabs somaliens ouvrent un centre anti-covid dans leur bastion

Le groupe islamiste annonce avoir mis en place un centre d’isolement et de traitement des malades atteints de la maladie engendrée par le nouveau coronavirus dans la ville de Jilib, dans le sud de la Somalie.

Le bâtiment abritait autrefois l’Unicef, l’agence des Nations unies pour l’enfance. Les shebabs refusent l’aide pour gérer les crises sanitaires ou environnementales (sécheresse, criquets) qui frappent les zones sous leur contrôle dans le centre et le sud de la Somalie.

Les autorités de Mogadiscio alertent depuis plusieurs semaines sur le risque de propagation du virus dans celles-ci. Le pays compte 2 513 cas détectés pour 85 morts du Covid-19 et 532 guérisons.

Les migrants africains globalement informés des risques du Covid-19

C’est une étude du Mixed Migration Centre, une organisation qui produit des données chiffrées sur les réfugiés et migrants. Elle publie une mise à jour toutes les deux semaines.

Selon ce sondage réalisé dans plusieurs zones de la planète et notamment en Afrique de l’Est (Kenya, Somaliland), du Nord (Libye, Tunisie) et de l’Ouest (Burkina Faso, Mali, Niger), une large majorité de migrants et réfugiés se disent au courant des symptômes et des dangers du virus. La plupart disent prendre des mesures pour éviter d’être touchés ou de transmettre le SARS-Cov2.

Toutefois, 18% ne prennent aucune mesure dont une part non négligeable car ils considèrent que ce n’est pas nécessaire. Par ailleurs, seule une faible proportion de répondants au questionnaire est au courant qu’on peut être touché par la maladie sans forcément avoir des symptômes.

Enfin, en termes d’accès aux soins, seuls 28% des Nord-Africains interrogés pensent pouvoir en bénéficier si le besoin s’en faisait sentir contre 33% des répondants réfugiés d’Afrique de l’Est et 48% de ceux de l’Ouest.

La zone de libre-échange africaine pourrait démarrer le 1er janvier 2021

Cela correspondrait à un report de six mois vis-à-vis de la date initialement prévue. Le secrétaire général de la Zone de libre-échange continentale (ZLEC), Wamkele Mene en a fait l’annonce lors d’un séminaire organisé sur internet avec des chefs d’entreprises du continent (Africa CEO forum).

« Nous avons fait une recommandation pour que le commerce au sein de la zone de libre-échange puisse débuter dans les six prochains mois en fonction de l’évolution de la pandémie », explique le Sud-Africain.

La plupart des pays africains sont en confinement total, partiel ou ont fermé leurs frontières. « Ce n’est pas crédible de dire que l’on va commercer au 1er juillet quand on sait qu’il y a des files de camions de 40 à 50 kilomètres aux frontières », constate Wamkele Mene.

Le secrétaire général, élu lors du dernier sommet de l’Union africaine en février à Addis-Abeba, espère que le délai de six mois minimum permettra aux pays de s’entendre sur l’épineuse question des tarifs douaniers.

Réouverture des salles de sport au Sénégal

Ce vendredi, Sénégal a enregistré 56 décès, 4851 cas confirmés, dont 1694 actuellement sous traitement.

Le pays a de nouveau assoupli la semaine dernière les mesures de restriction pour lutter contre la propagation de l’épidémie : les transports entre villes et régions ont pu reprendre, les restaurants ont pu rouvrir, tout comme les salles de sport.

La pratique sportive fait partie du quotidien pour de très nombreux Sénégalais. Rien qu’à Dakar, on compte une vingtaine de salles de sport. Les adeptes sont donc de retour, mais très progressivement.

Maintenant à l’entrée, on a prise de température, avec lavage des mains. Les cours se font sur réservation, 15 personnes maximum. Entre chaque séance, il y a 30 minutes pour désinfecter. Et on a condamné les vestiaires.

La noix de cajou ouest-africaine dans le dur

Les exportations d’anacarde pourraient chuter de 30% cette année à cause des conséquences du Covid-19, selon l’Alliance pour le cajou africain. La production va probablement baisser aussi et certains fermiers laisser pourrir leur récolte.

« Personne n’achète, ça ne vaut pas la peine de se fatiguer à récolter », témoigne un agriculteur ivoirien de la région de la Marahoué dans le centre du pays. Olivier Gore-Bi évoque une « catastrophe ».

Il s’agit à la fois d’un problème de chaîne d’approvisionnement, la logistique étant fortement ralentie par la pandémie, mais aussi de demande mondiale.

L’Inde et le Vietnam sont les principaux destinataires des noix de cajou séchées africaines.

Leurs usines les transforment habituellement en produits vendus dans le monde entier. Des centaines de milliers de foyers ouest-africains (Côte d’Ivoire, Ghana, Sénégal, Gambie, Guinée-Bissau) sont ainsi mis en danger par cet arrêt du commerce de l’anacarde.

Le gouvernement bissau-guinéen a décaissé des fonds à destination des banques afin qu’elles soutiennent les producteurs de noix de cajou.

De manière générale, les cultures de rente du continent sont mises à mal par la crise économique liée au nouveau coronavirus qui constitue un choc pour les exportations agricoles africaines, estiment ainsi deux études. 

Les pertes pourraient se monter, selon le cabinet McKinsey, à deux milliards de dollars pour les pays africains exportateurs de cacao, comme la Côte d’Ivoire et le Ghana, à 600 millions de dollars pour les pays exportateurs de fleurs, comme le Kenya ou l’Éthiopie. 

Les exportateurs de fruits et légumes et de noix pourraient perdre 500 millions de dollars. Quant aux pertes liées aux exportations de café, elles sont évaluées à 100 à 200 millions de dollars. En tout cela ferait 5 milliards de pertes…

Seul le thé d’Afrique de l’Est semble avoir bénéficié du Covid-19. Le confinement en Inde a provoqué une chute de production du géant asiatique de 7%, ce qui a encouragé les exportations de thé du Kenya, particulièrement dynamiques au mois de mars dernier.

Autre point positif, quoiqu’à plus long terme, la pandémie pourrait constituer une opportunité pour les cultures vivrières en Afrique, juge Patrick Dugué, agronome au Cirad, si elles parviennent à s’imposer davantage face aux produits importés.

Le Maroc n’exportant plus autant d’oignons ou d’oranges vers l’Afrique subsaharienne, les fruits et légumes locaux pourraient en profiter.

En Afrique de l’Ouest, de l’Est et du Sud, les récoltes de maïs, de manioc, de plantain, d’igname, de sorgho ont été abondantes.

Récession et budget serré en Afrique du Sud

L’agence de notation Fitch voit le produit intérieur brut (PIB) du pays africain le plus touché par la pandémie se contracter de 5,5% cette année.

L’économie la plus industrialisée du continent était déjà mal en point et le nouveau coronavirus ne fait qu’aggraver les choses.

Le niveau d’endettement devrait donc continuer à croître pour atteindre 80,9% du PIB d’ici la fin de l’année fiscale en cours selon Fitch.

Le ministre sud-africain des Finances, Tito Mboweni, affirme donc qu’il faut agir en s’adaptant « à la nouvelle situation, qui de [s]on point de vue requiert d’envisager sérieusement un budget base zéro ».

Concrètement, cela signifierait réévaluer les dépenses pour chaque rand sud-africain sans reconduire automatiquement le budget de l’année précédente. Et le critère d’évaluation principal serait l’impact attendu d’une dépense sur la croissance économique.

Le FMI au chevet du Rwanda

L’institution financière internationale va débourser 111,06 millions de dollars américains pour aider le pays des Grands Lacs à surmonter l’impact budgétaire de la crise du Covid-19. L’aide totale du FMI à Kigali se monte ainsi à 220,46 millions de dollars.

La Tanzanie négocie pour un moratoire sur sa dette

Le ministre des Finances, Philip Mpango, annonce que son pays à débuté les négociations avec les pays créditeurs pour bénéficier du moratoire prévu par le Club de Paris, qui réunit l’ensemble des pays occidentaux qui détiennent l’essentiel des dettes des pays en voie de développement.

Pénurie de sang au Kenya

Le pays d’Afrique de l’Est a lancé une campagne de don de sang. Avant la crise sanitaire liée au nouveau coronavirus, environ 500 litres étaient collectés chaque jour.

Ce chiffre est désormais réduit de moitié. Le pays compte ce vendredi 90 nouveaux cas de Covid-19 pour 3 305 au total. Quatre nouvelles personnes en sont décédées ce qui porte à 96 le nombre de morts dues à la maladie. 1 164 personnes ont guéri.

Kafunel avec vec RFI.fr

NO COMMENTS

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Quitter la version mobile