Le président du Conseil de la Nation, Abdelkader Bensalah, a été nommé mardi président par intérim, pour 3 mois, lors d’une réunion du Parlement algérien, selon la télévision nationale.

Cette nomination intervient une semaine après la démission d’Abdelaziz Bouteflika suivant des semaines de contestation dans la rue, provoquée par son souhait de briguer un cinquième mandat à la présidentielle prévue en avril.

En effet, le chef de l’Etat algérien, au pouvoir depuis 20 ans, était affaibli par un accident vasculaire cérébral depuis 2013.

M. Bensalah dirigera une administration de transition qui organisera de nouvelles élections présidentielles.

Cette décision est conforme à ce que prévoit la Constitution, mais va à l’encontre de ce que réclament les Algériens qui continuent massivement à manifester pour réclamer le départ de l’ensemble du « système » Bouteflika.

Or, Abdelkader Bensalah, le nouveau président par intérim, est considéré comme un proche de Bouteflika.

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Il y a eu des rumeurs dans les médias selon lesquelles Abdelkader Bensalah pourrait encore démissionner avant qu’il n’assume les pouvoirs présidentiels, afin d’apaiser la situation.

Le chef d’état-major de l’armée, le général Ahmed Gaïd Salah, de facto le nouvel homme fort du pays, exige que la succession de M. Bouteflika se fasse dans le strict cadre de la Constitution.

Celle-ci prévoit que le président du Conseil de la Nation transmette le pouvoir avant l’expiration du délai de 90 jours à un nouveau chef de l’Etat élu lors d’une présidentielle.

Le mouvement de contestation réclame lui de sortir de ce cadre pour mettre sur pied des institutions de transition permettant d’engager des réformes profondes et d’organiser des élections libres.

« C’est là où il y a un vrai problème. L’armée tient à ce que cela (la transition) se fasse à l’intérieur de la Constitution et la rue veut que cela se fasse à l’extérieur de la Constitution. Si l’armée n’assouplit pas sa position, on va vers la rupture », s’inquiète Rachid Grim, enseignant en Sciences politiques à l’Institut supérieur de gestion et de planification (ISGP) d’Alger, interrogé par l’AFP.

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