Plusieurs manifestations de militants anti-masques ce samedi 29 aoĂ»t 2020 en France. Un test pour ce mouvement qui prend de lâampleur depuis un mois mais reste encore trĂšs marginal.
Anti-masques veulent en faire leur « acte 1 ».
Ils se rĂ©unissent dans plusieurs villes de France pour marquer leur opposition au port du masque, alors que les arrĂȘtĂ©s se multiplient dans plusieurs communes pour le rendre obligatoire mĂȘme Ă lâextĂ©rieur.
Le plus important dâentre eux devrait avoir lieu Ă Paris. Sur Facebook, plusieurs Ă©vĂ©nements appellent en effet Ă un rassemblement statique Place de la Nation Ă partir de 13 heures : un peu plus dâun millier dâinternautes se disent intĂ©ressĂ©s.
Parmi les deux Ă©vĂ©nements Facebook qui appellent Ă converger vers Paris, lâun est organisĂ© par des Gilets jaunes, lâautre reprend des arguments chers au mouvement : « Aujourdâhui, avec les baillons et la distanciation, on voudrait nous priver du contact, de lâĂ©change et de la rĂ©union entre humains, entre concitoyens, Ă©crivent les organisateurs.
Aujourdâhui la pensĂ©e unique du pouvoir en place voudrait nous imposer une nouvelle façon de vivre, de penser, de travailler, de kiffer, de mourir⊠et ce, sans nous demander si nous y concĂ©dons bien sur. [âŠ] Tout le monde ici sera dâaccord pour dire que notre dĂ©mocratie ne fonctionne plus! »
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Le groupe « anti masque obligatoire » sâĂ©toffe
Sur le groupe Facebook « anti masque obligatoire » [prĂšs de 9.000 membres], les opposants sâorganisent. Dâautres rassemblements sont attendus ailleurs en France, notamment Ă Caen, Lyon et Annecy, « sans compter les petits rassemblements devant des mairies dans des communes moins importantes et des villages », explique au JDD AngĂ©lique F., modĂ©ratrice du groupe Facebook et organisatrice du rassemblement Ă Caen.
« Nous voulons le retour à une vie normale : prendre le train, faire nos courses, se déplacer, faire nos activités normalement », explique-t-elle.
Selon elle, la grogne anti-masque « commence Ă monter mais reste minime ». « Quand jâai rejoint le groupe Facebook le 14 juillet Ă la suite des annonces du PrĂ©sident, on Ă©tait 85! Aujourdâhui, on a multipliĂ© par 100 le nombre de membres », se fĂ©licite-t-elle pourtant.
Et malgrĂ© le regain de lâĂ©pidĂ©mie constatĂ© ces derniĂšres semaines, les anti-masques ne comptent pas baisser les bras : « Les gens nâen peuvent plus, câest ce gouvernement qui est irresponsable de nous imposer le masque », poursuit AngĂ©lique F., arguant que « le virus est devenu inoffensif », ce quâaucune Ă©tude scientifique nâa confirmĂ©. Jeudi, la France a enregistrĂ© un peu plus de 6.000 nouveaux cas de Covid-19.
Un rassemblement dâampleur attendu en Allemagne
MalgrĂ© les averses qui devraient sâabattre sur Berlin, la journĂ©e de samedi sâannonce brĂ»lante dans la capitale allemande. Plusieurs milliers de coronasceptiques devraient y manifester. Une interdiction a dans un premier temps Ă©tĂ© Ă©dictĂ© par les autoritĂ©s locales avant dâĂȘtre levĂ©e par la justice allemande.
Ces protestataires, mĂ©lange de militants anti-vaccin, de conspirationnistes mais surtout de partisans de mouvements dâextrĂȘme droite, remettent en cause les mesures sanitaires mises en place par le gouvernement, quâils dĂ©crivent comme « un rĂ©gime dictatorial hygiĂ©niste ».
Les organisateurs, qui ont affrété des bus de tout le pays, espÚrent réunir 22.000 personnes soit autant que lors du défilé du 1er août qui avait dégénéré en affrontements violents.
Sur les rĂ©seaux sociaux, lâun des mots dâordre de certains groupuscules se rĂ©sume dâailleurs à « dĂ©vaster Berlin ». Pour Ă©viter une telle situation, plusieurs milliers de policiers seront dĂ©ployĂ©s dans la ville.
LâAfD, le parti populiste et nationaliste, a appelĂ© Ă un rassemblement porte de Brandebourg pour dĂ©noncer lâinterdiction et la mobilisation des forces de lâordre.
Depuis plusieurs semaines, lâAllemagne connaĂźt une montĂ©e des cas de Covid mĂȘme si elle reste dans des proportions moindres que ses voisins europĂ©ens.
Angela Merkel a prĂ©venu vendredi quâil fallait sâattendre Ă une Ă©volution de la pandĂ©mie « encore plus difficile » cet automne.