Le village de Boudiédiète est un coin tranquille de pêcheurs situé à la frontière avec la Guinée-Bissau. Mais la localité, logée au cœur du département d’Oussouye, est aussi un carrefour où la plupart des populations des villages et des îles transitent. Seulement, Boudiédiète manque terriblement d’infrastructures.

Boudiédiète est un paisible village au cœur du Kassa en manque d’infrastructures

Petit village du département d’Oussouye, dans la commune de Diembéring, Boudédiète est situé à quelques encablures de Kabrousse.

Ce village frontalier avec la Guinée-Bissau est un bled situé aux confins de la terre ferme. La localité est aussi le point de passage pour rallier beaucoup d’îles situées de l’autre côté, notamment Djirack, Effoc, Youtou, Essoukoudiack, Ering, Kahème, etc.

Plusieurs routes convergent vers ce coin, carrefour des échanges entre les populations du Kassa, les insulaires et les nombreuses personnes en provenance de la Guinée-Bissau.

Dans cette localité, il fait bon vivre. Car, un air doux et suave distillé par les bolongs berce les populations.

Boudiédiète est vraiment un lieu idéal pour organiser des échappées belles et oublier les ronronnements assourdissants de la ville.

Paisible village de Boudiédiète manque d’infrastructures

Dans cette localité, le bruit est rare, hormis celui des véhicules qui viennent déposer les visiteurs ou les passagers en transit de l’autre côté de la Guinée-Bissau.

Dans les restaurants du village, la préparation des crustacées sorties des eaux de marigot ou de rivières se fait avec de la grillade. Il s’y ajoute l’accueil sympathique qui est réservé aux clients qui se promènent dans le coin.

Le campement « Le bout du monde », domaine privilégié qui accueille les amateurs de la pêche, fait partie des bons coins du village.

« Ici, c’est vraiment un environnement paradisiaque dans lequel nous aimerions revenir afin de s’éloigner du stress et des confinements familiaux dont nous sommes otages plusieurs fois durant l’année», confie René Diatta en provenance de Ziguinchor.

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Le village de Boudiédiète dispose d’une végétation constituée de palétuviers. La mangrove y est abondante le long des cours d’eau qui traversent le village.

À part les quelques arbustes, le village est niché sur un plateau désert sous un soleil ardent qui frappe un habitat en majorité fait avec de la paille.

On peut apercevoir non loin la bande terrestre de la délimitation frontalière avec la Guinée-Bissau. Et sur place, les enfants jouent aisément au football.

Vie en harmonie dans la quiétude

Ici les populations, en majorité étrangères, vivent en harmonie dans la paix et la quiétude. Le village compte une école primaire qui accueille les enfants jusqu’en fin de cycle. On y vend les produits frais pêchés dans les bolongs.

De nombreux commerçants viennent chercher ces marchandises pour les revendre au Cap Skirring et à Ziguinchor.

« Nous venons ici chercher les produits tels que les huîtres, les mollusques, les crevettes, les crabes, etc., pour les acheminer vers les marchés de Cap Skirring et de Ziguinchor où il y a une plus forte de demande », signale la commerçante Monique Diatta.

400 âmes vivent dans le village

En outre, le lieu est aussi un refuge pour la plupart des populations ayant fui les affres et les persécutions du conflit casamançais. Le village, qui était jadis habité par les pêcheurs, compte désormais des populations des contrées périphériques venues s’y installer à cause du conflit dans cette partie sud du pays.

Aujourd’hui, 400 âmes vivent dans le village. Fatou Diatta, une habitante de Djirack, nous plonge un peu dans les années cauchemardesques de leur exil.

« À l’époque, nos maisons étaient brûlées, les gens ont été malmenées, nos bêtes volées, il ne restait plus rien.

Face à cette situation, nous étions obligées de fuir avec nos familles pour s’installer à Boudiédiète », raconte cette mère de cinq enfants.

Carrefour au cœur du Kassa 

Depuis lors, le village a commencé à se développer et les populations se sentent plus en sécurité du fait de la visite régulière des forces de défense.

La riziculture et la pêche constituent les deux activités principales dans le village. À l’approche de la saison des pluies, les populations se préparent aux travaux champêtres.

Elles disposent d’un vaste espace rizicole qui entoure presque le village. Certaines personnes disposent même d’entités rizicoles situées au-delà de la bande de délimitation frontalière terrestre avec la Guinée-Bissau.

Et comme dans cette partie du Sud, la pluie est toujours au rendez-vous, les populations ne doivent leur salut qu’à l’activité agricole.

« Nous sommes prêts à travailler la terre qui est fertile et pourrait nous apporter plus de bonheur et de vie heureuse », relève Aliou Dieng, un homme d’une quarantaine d’années qui souhaite un accompagnement pour les jeunes de la localité.

Hubert Diatta qui s’active dans le petit commerce nourrit l’espoir d’un appui de l’État pour se lancer dans un projet.

« Parfois, nous n’avons pas d’information à cause de notre situation géographique. Mais il est important que l’on sache que les citoyens sont sur un pied d’égalité où qu’ils soient sur toute l’étendue du territoire », renchérit-il.

L’eau et l’électricité, deux urgences

Boudiédiète est aussi un centre de vote pour tous les villages environnants. À l’approche de chaque élection, le village reçoit la visite des responsables politiques du département d’Oussouye afin de redonner espoir à la population.

Seulement, les populations ne semblent pas encore connaître une vie très heureuse à cause de certains manquements. En effet, le village ne dispose ni d’éclairage public, ni de branchements d’eau potable.

L’eau de puits reste la principale source pour se désaltérer ou faire la lessive. À la nuit tombée, la localité se trouve dans une obscurité ambiante. Rares sont les branchements solaires qui existent dans le coin.

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« Nous demandons de l’électricité et de l’eau potable pour notre village qui est relié à la terre à partir d’une piste à Kabrousse », se désole Martin Diédhiou, adepte de la pêche dans les bolongs.

Par Kafunel.com avec Lesoleil.sn
reportage de Cheikh Malick COLY (Correspondant)

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