Contrairement aux sorko (pêcheurs de la boucle du Niger) qu’on considère comme faisant partie intégrante de la Société Sonraï du fait que, comme nous l’avons déjà vu, ils étaient en quelque sorte à la base de la création de celle-ci, les bozo, par contre, constituent un groupe spécifique n’ayant avec les populations qui les environnent que quelques affinités peu suffisantes pour les assimiler complètement à celles-ci.

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 LES BOZO ET SOMONO

C’est à tort que d’aucuns ont qualifié les bozo de gens de caste dans toute l’acceptation de cette appellation, car, d’origine noble et devenus émigrants à l’issue de la décadence de l’empire du Ghana dont ils faisaient partie, ils ont choisi d’être pêcheurs, parce que s’étant trouvés au bout de leur errance aux bords du Niger ils ont entrepris alors d’exploiter les ressources de ce fleuve pour subvenir à leur subsistance.

Ensuite, améliorant peu à peu leurs techniques, ils firent, en fin de compte, de la pêche leur principale activité à laquelle ils ajoutèrent quasi-monopole de la batellerie. C’est ainsi qu’ils devinrent les  » maîtres de l’eau  ».

Puis empruntant aux aborigènes des lieux où ils se fixèrent certaines des coutumes de ceux-ci, ils les combinèrent avec celles qu’ils avaient rapportées de leur pays d’origine et créèrent ainsi des traditions distinctes dans une large mesure, de celles des grands groupes ethniques.

Il y a lieu de signaler que les bozo ne sont pas les seuls exploiteurs professionnels du Niger Occidental.

On y rencontre en effet un autre groupe de pêcheurs appelés somono. Mais il n’existe pas d’ethnie somono à proprement parler, pas plus qu’il n’existe de coutumes somono.

En effet, au point de vue ethnique, le groupe se compose d’un mélange de plusieurs races : bambara, soninké, bobo, etc. Aussi, les somono ont-ils, pour la plupart, conservé les coutumes de leurs groupes d’origine avant d’adopter finalement les règles coraniques, à la suite de la conquête de leurs lieux de résidence par les Toucouleurs d’El Hadj Oumar.

Il s’ensuit donc que les traditions somono n’ont aucun caractère propre et ne méritent pas par conséquent d’être traitées à part car elles se confondent avec celles des autres groupes ethniques.

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