Gastronomie rime avec la révélation des secrets des cuisines africaines à la conquête des assiettes françaises. Un étal de gombo bien vert côtoie de bien grosses et belles patates douces. L’on peut penser qu’il s’agit là d’un marché de Douala, d’Abidjan ou de Dakar, mais ces condiments sont exposés au cœur de Paris.

Cuisines africaines à la conquête des assiettes françaises

Voici le secret de Cyril Lignac pour un fondant au chocolat coulant sans sucreCapture
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À Paris, les restaurants africains veulent également leur part du gâteau du marché de la restauration en France.

Pour davantage séduire la clientèle, tout un écosystème se développe autour des saveurs du continent africain : restaurants, foodtrucks, ateliers de cuisine, festivals et livres, tout est bon pour mieux faire connaître la gastronomie africaine.

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Le New Soul Food est désigné en 2017, meilleur foodtruck de Paris

À La Défense, le cœur du quartier d’affaires parisien, l’un des lieux les plus populaires pour déjeuner n’est pas les brasseries voisines, mais un foodtruck.

À peine Joël et Rudy installés, qu’une longue file s’est déjà mise en place. Rudy en profite pour prendre quelques images qu’il poste sur le compte Instagram de New Soul Food, le nom de leur foodtruck. Histoire de mettre l’eau à la bouche de ceux qui les suivent.

Les clients les plus avertis ont pré commandé leur déjeuner en ligne pour éviter les files d’attente.

 »Le poulet, la saveur, vous avez des fruits, du riz, tous les ingrédients pour une alimentation équilibrée… 12 euros, très bon rapport qualité-prix  », lâche un fidèle client entre deux bouchées.

Selon Rudy Lainé, le chef du New Soul Food, ce succès, ils le doivent à la simplicité et à l’accessibilité.  »On est sur des prix très intéressants et attractifs. On est sur une redécouverte, car en fait, on va travailler des produits que l’on connait, mais d’une autre manière. »

Le chef reconnaît néanmoins avoir revisité la street food africaine tout en gardant leur authenticité.  »On va mettre le riz avec la banane. La semoule de manioc, on va y apporter autre chose,  » affirme-t-il

Riche d’une expérience d’une dizaine d’années dans le milieu de la restauration, Rudy constate  » une effervescence énorme autour de la cuisine africaine. »

 »Plus on arrivera à toucher du monde, plus on arrivera à multiplier notre chiffre d’affaires, » affirme Rudy, les yeux tournés vers l’avenir et pétillants d’ambitions.

Le soldat à la conquête des assiettes françaises

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Le chef Alexandre Bella Ola fait découvrir son livre de recettes aux visiteurs

À 30 kilomètres de Paris, à Saint Nom la Bretèche, une petite ville bourgeoise, le chef Alexandre Bella Ola, fait goûter sa cuisine aux habitants.

Il n’y a pas foule ce matin au marché. Mais les quelques curieux apprécient la dégustation.

 »C’est vrai qu’ici à Saint Nom La Bretèche, on n’a effectivement pas l’occasion de voir des professionnels, en tous les cas un chef venir nous présenter sa belle cuisine africaine. C’est vrai que c’est inédit », affirme Christelle, élue municipale et propriétaire de la boutique Foudafrique.

Cette séance de dégustation est pour le chef Alexandre, un moyen de faire connaître davantage les cuisines africaines.

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 » Je suis un soldat. Moi je vais toujours en guerre pour faire connaître la cuisine, pour défendre la cuisine africaine. Donc je suis ici vraiment, c’est une bataille. Je sais qu’aujourd’hui, j’ai gagné deux ou trois ou quatre personnes qui auront un petit aperçu de la cuisine africaine  », déclare tout fier le chef Alexandre.

Cette dégustation est l’occasion de présenter son troisième livre sur les cuisines d’Afrique noire.

Il y présente des recettes des cuisines africaines telles que le mafé et le yassa qu’ils considèrent comme les  »locomotives de la cuisine africaine. »

 »Ce sont des recettes simples que vous pouvez reproduire chez vous », dit-il aux visiteurs qui ont bien apprécié les mets qu’il leur a présentés.

De la rue aux étoiles

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Le chef Mory Sacko, 28 ans et déjà 1 étoile au guide Michelin

C’est l’histoire d’un jeune homme d’origine malienne. Le chef Mory Sacko a tout juste 28 ans et son restaurant Mosuke a 1 étoile dans le prestigieux guide Michelin. La plupart des chefs n’y parviennent qu’après des décennies de métier.

Mory Sacko explique son succès par  »l’attrait global pour la culture africaine, pour les cultures africaines. Et la gastronomie fait partie des cultures africaines. Et je pense que c’est ce qui aide aussi à ce que cela marche et qu’on ait autant de clients qui soient curieux de découvrir tous ces éléments dont ces épices par exemple. »

Pour Mory, l’engouement que suscitent les cuisines africaines ne doit pas juste être un effet de mode passager. Mais une aubaine qui doit être pérennisée.  » Je pense que c’est à nous de faire en sorte que de mode, on transforme l’essai en quelque chose de durable. Et cela ne peut passer que par des gens qui sont pertinents et qui durent. »

Le succès des cuisines africaines en France
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Poétique, colorée et minimaliste, la cuisine gastronomique de Mory est un voyage. Une conversation entre cultures et continents. L’Afrique bien sûr, mais aussi l’Asie et l’Europe.

Dans son restaurant, les clients se délectent des succulents mets de Mory.  »C’est surprenant, c’est très bon, ce mélange entre la cuisine asiatique et africaine », déclare un couple, aussi surpris qu’amusé par un aussi délicieux mélange.

Du foodtruck au restaurant gastronomique, un éventail d’offres répond aux attentent des consommateurs.

Cependant, des plats comme le « mafé » ou le « ndolé » ont peut-être encore du chemin à parcourir avant de devenir aussi populaires que les sushis ou le couscous en France. Mais il est clair que loin d’être un feu de paille, cet engouement croissant pour la cuisine africaine est appelé à durer.

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