Lamine Diack à loupe des hauts et les bas d’une carrière au sommet

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Décès de Lamine Diack est un sujet au cœur des débats. L’ancien club de Lamine Diack, le Jaraaf de Dakar, a payé la caution pour sa libération. Lamine Diack, président de la Fédération internationale d’athlétisme de 1999 à 2015, est décédé dans la nuit de jeudi à vendredi, à Dakar, rapporte l’Agence de Presse Sénégalaise citant des sources familiales. Voici les hauts et les bas d’une carrière au sommet.

Décès de Lamine Diack : les hauts et les bas d’une carrière au sommet

 »Oui, mon père vient d’être rappelé à Dieu, nous aurions voulu qu’il continue de nous accompagner, mais il a tiré sa révérence. Le décret divin, nul ne peut y échapper », a confirmé son fils Pape Massata Diack, selon l’Agence de presse nationale, APS.

L’enterrement est prévu aujourd’hui à Dakar.

L’homme de 88 ans au cœur d’une affaire de corruption qui a marqué l’athlétisme mondial était rentré chez lui au Sénégal en mai dernier.

Il a été condamné à 4 ans de prison pour corruption et assigné à résidence en France depuis 2015.

Son retour a été rendu possible en partie par le club de football local qu’il dirigeait autrefois, qui a versé sa caution de 500 000 euros dans le cadre d’une deuxième affaire judiciaire en cours. Il a toujours clamé son innocence.

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L’ancien international Cheikh Seck est l’actuel président du Jaraaf de Dakar, le club qui a payé la caution de Lamine Diack

Au vu de son parcours de sportif et de politique, Lamine Diack est bien apprécié dans son pays ses déboires judiciaires, selon Harouna Dème, journaliste sportif.

« L’appréciation que les Sénégalais ont de Lamine Diack, qui a toujours été positif, n’a jamais été entachée au point que l’on remette en cause ni sa probité, ni ce qu’il représente dans ce pays », explique M. Dème.

Mamadou Koumé, journaliste sportif sénégalais, ancien président de l’Association nationale de la presse sportive (ANPS), connait l’homme depuis plusieurs décennies.

« Lamine Diack est quelqu’un qui représente beaucoup de choses pour les gens de sa génération, mais aussi pour la jeunesse. Il a été à la base du club de football le plus grand du Sénégal : le Jaraaf de Dakar », affirme-t-il à BBC Afrique.

Issu d’une famille très imprégnée de sport, avec un frère, Alioune Diack, qui est l’un des premiers entraineurs de football au Sénégal et un autre, Maguette Diack, aujourd’hui décédé, qui a été le premier président de la Fédération sénégalaise de football, Lamine Diack a baigné très jeune dans le milieu sportif.

« Il s’est toujours impliqué dans le sport en général. D’ailleurs, il a été directeur technique de l’équipe nationale de football du Sénégal dans les années 60 », renseigne Mamadou Koumé.

Sportif de renom

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Lamine Diack (au centre) quittant le tribunal de Paris le 10 juin 2020

Lamine Diack est tout d’abord un athlète de haut niveau qui s’est illustré avant les indépendances à la discipline du saut en longueur.

Devenu champion de France avec un saut de 7,63 mètres, il a réussi à battre son propre record en 1959 avec 7,72 mètres pour se hisser à la tête du championnat de France universitaire.

Lamine Diack a aussi été un bon footballeur. Entre 1950 et 1960, il a évolué au Foyer France Sénégal, un club d’élite de Dakar.

Plus tard, il devient l’entraineur du Foyer France Sénégal, puis directeur technique pour l’équipe nationale de football du Sénégal, de 1964 à 1968.

En 1973, il devient le premier président de la Confédération africaine d’athlétisme.

En 1974, il est membre du Comité national olympique sénégalais (CNOS), dont il est le président de 1985 à 2002.

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Lamine Diack, Homme politique
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Lamine Diack, lors de son procès à Paris.

Lamine Diack a aussi un parcours politique.

Il a été ministre de la Jeunesse et des Sports, mais aussi maire de Dakar de 1978 à 1980.

Il a aussi été député à l’Assemblée nationale de 1978 à 1993. M. Diack a également été vice-président de l’Assemblée nationale du Sénégal.

C’est en 1999, à l’issue d’une séance extraordinaire après le décès de Primo Nebiolo, dont il était le vice-président, qu’il est élu à la tête de l’Association internationale des fédérations d’athlétisme (IAAF).

Le 24 août 2011, lors du 48e Congrès de l’IAAF, il est réélu à la tête de l’institution pour un mandat de quatre ans, avec 173 voix contre 27.

Déboires judiciaires

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Lamine Diack est considéré comme une icône nationale au Sénégal

En 2015, Lamine Diack terminait son dernier mandat à la tête de l’IAAF devenue World Athletics.

Mais tout a basculé pour lui en novembre 2015, quand il est mis en examen par la justice française pour une affaire de corruption passive et de blanchiment aggravé liés au scandale du dopage en Russie.

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Le Sénégalais est suspendu du Comité international olympique (CIO), dont il était membre honoraire, et son passeport est saisi par la justice française.

Décès de Lamine Diack les hauts et les bas d’une carrière au sommet
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Reçu auparavant avec les honneurs partout où il allait en raison de son statut de dirigeant d’une organisation importante, Lamine Diack se voit interdit de quitter le territoire français.

Le 8 juin 2020, le procès pour « corruption et blanchiment d’argent présumés » de Lamine Diack s’ouvre devant la 32e chambre correctionnelle du tribunal de Paris.

En septembre 2020, Diack est reconnu coupable d’avoir accepté des pots-de-vin d’athlètes soupçonnés de dopage pour dissimuler des résultats de tests et de les avoir laissés continuer à participer à des compétitions, notamment aux Jeux olympiques de Londres en 2012.

Selon le juge, ses actions ont « porté atteinte aux valeurs de l’athlétisme et à la lutte contre le dopage ».

Il est condamné à quatre ans de prison, dont deux fermes, et à payer une amende de 500 000 euros (327 millions FCFA).

Ses avocats ont tout de suite fait appel en évoquant son âge avancé.

Le fils de Diack, Papa Massata Diack, qui a été banni à vie de l’athlétisme en 2016, a été condamné à cinq ans de prison et à une amende de 1 million d’euros (913 850 GBP).

Il nie les accusations portées à son encontre.

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