Trois journalistes du média égyptien indépendant Mada Masr ont été interpellés lors dâune perquisition par des policiers en civil dimanche, a indiqué le site dâinformation en ligne.
Ces arrestations interviennent au lendemain de celle dâun autre journaliste de Mada Masr, Shady Zalat, 37 ans, lequel a été finalement relâché dimanche selon le compte Twitter du média.
âNous avons récupéré nos téléphones et nos ordinateurs. Les forces de sécurité sont parties. Lina Attalah, Mohamed Hamama et Rana Mamdouh ont été déférés au parquet, selon lâun des hommes (des forces sécurité) qui sont entrés dans nos locauxâ, a écrit Mada Masr.
Une équipe de France 24 venue interviewer Mme Attalah, rédactrice-en-chef de Mada Masr, à propos de lâarrestation de M. Zalat, se trouvait dans les locaux lors de la perquisition.
âLes policiers se trouvaient déjà dans les locaux lorsque nous sommes arrivésâ, a expliqué à lâAFP Eric de Lavarene, lâun des deux journalistes français travaillant pour le compte de France 24.
âNous avons demandé pourquoi on nous retenait mais personne nâa réponduâ, a-t-il ajouté, précisant avoir eu le temps dâappeler lâambassade de France.
Dépêchés sur place, deux diplomates français nâont pas pu entrer dans les locaux, mais sont repartis avec les deux journalistes en fin dâaprès-midi.
Mada Masr est connu pour ses enquêtes sur la corruption et les questions sécuritaires, publiées en arabe et en anglais.
Vague de répression contre les voix discordantes
La semaine dernière, Mada Masr a publié un article prétendant que le fils du président Abdel Fattah al-Sissi, Mahmoud, un officier des services de renseignements, devrait être transféré à Moscou pour occuper un poste diplomatique.
Sa réaffectation interviendrait après des critiques internes au sein de lâappareil sécuritaire, selon lâarticle.
Amnesty International a dénoncé la perquisition et appelé le gouvernement à âsâabstenir de sanctionner les journalistes pour avoir exercé leur métier légitimeâ.
Depuis lâarrivée au pouvoir de M. Sissi en 2014, une vague de répression sâest abattue contre les journalistes, les opposants et les militants égyptiens.
Mada Masr compte parmi la centaine de sites dâinformation bloqués par les autorités égyptiennes ces dernières années, et dont lâaccès nâest possible pour les Egyptiens que via une application VPN.
LâEgypte est le pays qui emprisonne le plus de journalistes au monde après la Chine et la Turquie, selon le Comité pour la protection des journalistes, une association basée à New York.
AFP