Vus d'Afrique, les événements du Capitole sont «un peu une leçon aux donneurs de leçons»
Vus d'Afrique, les événements du Capitole sont «un peu une leçon aux donneurs de leçons»

Les événements du Capitole ont été vus d’Afrique sous l’angle du retour du bâton. L’équipe SWAT de la police du Capitole, le 6 janvier 2021, était sur le qui-vive.

Événements du Capitole, vus d’Afrique, sont «un peu une leçon aux donneurs de leçons»

Quel regard la presse africaine porte-t-elle sur les événements devant le Capitole à Washington ? « Quand l’Amérique fait pire que l’Afrique ! », titre en Une le site d’information guinéen Ledjely.com. Entretien avec Boubacar Sanso Barry, son directeur de publication et éditorialiste.

Vous avez été, comme beaucoup de monde, stupéfait par les images que vous avez pu voir hier à la télévision ?

Oui, j’ai été sidéré par ce que j’ai vu hier à la télévision nationale. C’était de l’incompréhension pour moi, même si c’était relatif vu tous les événements auxquels on a assisté depuis la présidentielle américaine du 3 novembre. Mais, encore une fois, c’était incompréhensible, surtout aux États-Unis, la première démocratie du monde.

C’est l’exemplarité des États-Unis qui se retrouve du coup remise très gravement en question ?

Oui, au-delà de l’Amérique, c’est peut-être toute la démocratie occidentale, qui sert généralement de référence, qui se trouve remise en cause.

Et pour nous, du point de vue des Africains, on a envie peut-être que les gens se servent de tout cela pour épouser une certaine dose d’humilité parce que, généralement, quand ces évènements-là se produisent en Afrique, on arrive avec beaucoup de jugements, avec beaucoup de préjugés et avec des généralisations pour dire que cela ne fonctionne pas, et qu’en Afrique, les gens ne savent y faire, que ce sont des arriérés.

Or, là c’est ce à quoi nous avons assisté, c’est aux États-Unis, c’est la première démocratie du monde. Ce sont des gens qui sont à priori intelligents, des partisans de Donald Trump, qui ont cédé à cette manipulation.

C’est un peu une leçon aux donneurs de leçons, dites-vous ?

Oui, c’est un peu une leçon aux donneurs de leçons. Ce serait bien que, d’une certaine façon, on sache que la démocratie n’est pas achevée, aussi bien aux États-Unis qu’en Afrique et que les Africains ne sont pas nécessairement moins intelligents que les Américains, que les Français, que d’autres peuples à travers le monde.

Est-ce que malgré tout, vous accueillez ces évènements tragiques au Capitole, avec une pointe de sourire ?

Oui. Nous les accueillons avec une pointe de sourire. Par exemple, nous, dans le cadre de la Guinée, on sort pratiquement d’un processus électoral laborieux, la Côte d’Ivoire, c’était la même chose.

Et pour tout vous dire, quand j’ai suivi les évènements hier, la première scène à laquelle dont je me suis rappelé, c’était le 30 octobre 2014, au Burkina, des manifestants s’étaient introduits à l’Assemblée nationale pour empêcher la modification constitutionnelle qui aurait pu permettre à Blaise Compaoré de s’offrir un troisième mandat.

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Au Burkina Faso, c’était pour la bonne cause, pour construire la démocratie, alors qu’aux États-Unis, c’est plutôt pour détruire la démocratie que les partisans de Trump ont agi.

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