Fermeture de la frontière sénégalo-mauritanienne. Les commerçants du marché de Matam, situé non loin du fleuve en face de la Mauritanie, continuent de subir les affres de la fermeture de la frontière entre les deux pays depuis plusieurs mois à cause de la Covid-19. Ils ne savent plus à quel saint se vouer car la population mauritanienne apportait véritablement de la valeur ajoutée à leur business.

Fermeture de la frontière sénégalo-mauritanienne

Ce 15 juillet 2021, sur le quai de Matam jouxtant la police des frontières, pas l’ombre d’une pirogue qui traverse de part et d’autre de la frontière fluviale entre le Sénégal et la Mauritanie.

Pourtant, ici, c’était le carrefour des populations des deux rives du fleuve. Un endroit jadis animé et bondé au rythme des traversées.

Mais ça, c’était autrefois, avant que la pandémie de la Covid-19 ne vienne tout remettre en question en poussant les autorités des deux pays à fermer les frontières.

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Un peu plus en hauteur, à quelques pas de marches, des voix résonnent. C’est le marché de Matam. Les clients font des va-et-vient pour négocier les prix. Les lieux fourmillent de monde certes, mais ça aurait pu l’être davantage.

En effet, depuis plusieurs mois, les populations de la Mauritanie voisine qui y venaient pour faire leurs emplettes sont bloqués de l’autre côté de la rive. Une situation qui ne fait pas l’affaire des commerçants de Matam.

Commerçants du marché de Matam en faveur d’une réouverture

Abdoul Fall, vendeur de poissons, a vu son chiffre d’affaires fondre depuis la fermeture de la frontière. « La situation n’est pas facile, je peine même à subvenir à mes besoins parfois car mon chiffre d’affaires est nettement en baisse.

C’est désolant de ne pouvoir rien faire pour sortir sa tête de l’eau. Tout est au point mort en ce moment. Les conséquences du coronavirus ont impacté négativement la vie des commerçants situés dans cette zone frontalière », dit-il, non sans dépit.

Soukeyna Ndiaye, devant sa table de légumes, est préoccupée par l’écoulement de ses produits. Elle n’a pas de complexe à exposer ces inquiétudes.

Son commerce ne lui permet plus de s’acquitter de ses dettes et prêts bancaires. Cela s’explique par l’absence des mauritaniens qui étaient ses principaux clients.

C’est pourquoi les choses vont de mal en pis. Du coup, le « seul souhait » de cette jeune dame c’est « l’ouverture de la frontière » dont le commerce est la seule source de revenus.

Sans langue de bois, une autre commerçante qui a préféré taire son nom révèle que certains commerçants traversent clandestinement le fleuve parce qu’ils ne peuvent plus supporter cette situation qui devient de plus en plus intenable. « Tous les moyens sont bons pour s’en sortir », dit-elle.

Installé depuis 2006 au marché de Matam, Mama Kebe ne se retrouve plus dans ce commence. Depuis ce matin, il n’a pu vendre que 11.000 Fcfa alors qu’avant l’avènement du coronavirus qui a occasionnée la fermeture des frontières, il rentrait chaque jour avec pas moins 80.000 Fcfa.

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« Tout est au ralenti. Si cette situation perdure, tous les commerçants seront obligés de fermer car il n’y a aucune issue », avertit-il.

Le Président de la République étant leur hôte depuis mardi et ce, jusqu’à samedi, ces commerçants espèrent que leur doléance de lever la mesure de fermeture de la frontière entre les deux pays sera entendu par Macky Sall.

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