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Forum Paix-Sécurité 2019 : Trois questions au général Amadou Anta Guèye, directeur-général du CHEDS

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Général Amadou Anta Guèye directeur du Centre des Hautes Etudes et de Défense et de Sécurité (CHEDS)
Général Amadou Anta Guèye directeur du Centre des Hautes Etudes et de Défense et de Sécurité (CHEDS)

Le général Amadou Anta Guèye dirige le Centre des Hautes Etudes et de Défense et de Sécurité (CHEDS), qui assure la direction de la Commission scientifique du Forum international de Dakar.

1 – En tant que responsable de la commission scientifique du Forum, le CHEDS conçoit et organise les orientations thématiques et intellectuelles de la rencontre. Comment travaillez-vous ?

Amadou Anta Guèye : CHEDS est en effet chargé de la conception intellectuelle du forum. La commission scientifique formée à cet effet et composée d’universitaires, de hauts fonctionnaires, de diplomates de haut niveau et d’experts militaires, réfléchit, ensemble avec un conseil de sages, aux problèmes de sécurité qui se posent au continent africain.

Le travail commence dès le début de l’année et s’appuie sur les conclusions des experts recueillis pendant l’édition précédente du forum, pour définir l’orientation thématique générale du forum en préparation.

Le thème retenu est ensuite soumis pour validation à notre autorité de tutelle, à savoir le ministère des Affaires étrangères, puis au chef de l’Etat.

L’étape suivante consiste à formuler les sous-thèmes et à rédiger la note conceptuelle, qui est établie en connivence avec la Compagnie européenne d’intelligence scientifique (CEIS), notre partenaire français.

Nous travaillons aussi ensemble sur les notes de cadrage des sujets à débattre dans les ateliers. Après une dernière validation par la plus haute autorité des thèmes et des orientations, le CEIS reprend la main pour le suivi logistique.

2 – Comment le multilatéralisme s’est imposé comme thème central de la sixième édition qui s’ouvre lundi prochain ?

Je ne vous révélerai aucun secret en vous affirmant que les Etats africains dépendent grandement des Occidentaux pour préserver la paix chez eux. Cette dépendance n’est pas seulement financière.

Nous avons besoin aussi d’équipements, de savoir-faire, notamment dans la lutte contre la cybercriminalité qui est en train de prendre pied sur le continent africain.

La surveillance de nos frontières avec des moyens électroniques, est aussi un domaine où nous avons besoin de soutiens occidentaux.

D’où l’importance d’une approche multilatérale qui consiste à travailler de façon collective. Or, de plus en plus, nos partenaires préfèrent faire du bilatéralisme que du multilatéralisme.

Cette évolution nous inquiète car le multilatéralisme permettait de rassembler toute la communauté internationale autour des problèmes du continent et de les régler de façon efficace, alors que le bilatéralisme débouche sur la juxtaposition des forces et de moyens.

Il faut espérer que les spécialistes qui vont plancher sur cette thématique au forum pourront nous éclairer et orienter.

3 – Le forum de Dakar est perçu comme une rencontre ouest-africaine, limitée à la famille francophone…

Nous avons tenu compte de ces reproches et l’effort a été fait cette année pour vraiment diversifier l’expertise.

Soixante-dix spécialistes de tous domaines liés à la sécurité et au développement ont été invités pour prendre part aux débats.

70% de ces experts sont d’origine africaine. Ils sont arabophones, anglophones, lusophones, en provenance du Nigeria, d’Afrique du Sud, d’Ethiopie.

Ce que nous voulons surtout, c’est que ces experts aient le temps de discuter en profondeur et de proposer des solutions que les Etats pourront appliquer pour combattre la violence qui empêche l’Afrique d’aller de l’avant.

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