Les effets visibles du changement climatique. C’est le grand titre du Monde. Un titre alarmant et pour cause…


« Une étude inédite, originale et très inquiétante, publiée lundi dans Nature Climate Change, aborde pour la première fois les risques cumulés entraînés par le dérèglement climatique. »

Et ses conclusions sont sans appel. Déjà, affirment les auteurs de ce rapport – une vingtaine de chercheurs internationaux, essentiellement issus de l’université d’Hawaï – nous subissons les foudres du changement climatique, et cela va s’aggraver, avec les dangers climatiques suivants : « des décès ou des maladies provoquées par les inondations, les incendies ou les vagues de chaleur ; des dégâts sur l’agriculture, l’élevage ou les pêcheries après des précipitations ou des sécheresses ; des effets néfastes sur la qualité et la quantité d’eau douce ; des destructions d’infrastructures à la suite de tempêtes et de la montée des eaux ; des pertes économiques et d’emplois, la diminution de la productivité et la crise du tourisme causées par l’acidification des océans et la déforestation. Tout cela sur fond de violences accrues et de migrations multipliées. »

A quand la prise de conscience mondiale ?

Alors, « à quoi ressemblera notre futur sous l’effet d’une crise climatique généralisée ?,s’interroge Le Monde. Selon les modélisations de l’équipe de chercheurs, si les émissions de gaz à effet de serre continuent sur leur trajectoire actuelle, la moitié de la population sera soumise à trois dangers climatiques simultanés à la fin du siècle (et jusqu’à six pour certaines régions côtières tropicales), d’une intensité maximale, qui produiront de nouveau des centaines d’effets sur les vies humaines. Si, en revanche, des actions significatives sont déployées pour limiter la hausse des températures sous le seuil des 2°C, comme le prévoit l’Accord de Paris, les citoyens ne subiraient qu’un seul aléa. »

Et Le Monde dans son éditorial de s’interroger : « combien faudra-t-il d’études comme celle publiée dans Nature Climate Change et de catastrophes aux effets dévastateurs pour se rendre compte que le coût de l’inaction reste très supérieur à celui de la lutte contre les changements climatiques ? Il est pourtant urgent qu’émerge enfin une prise de conscience identique à celle qui s’est forgée autour de la menace nucléaire : l’humanité est à l’origine de ce qui peut la détruire. La Conférence des Nations unies (la COP 24), qui débute le 2 décembre à Katowice, en Pologne, constituera une nouvelle occasion, estime Le Monde, pour tenter de reprendre en main notre destin et éviter l’irrémédiable. Une de plus. »

Où va le mouvement des Gilets jaunes ?

A la Une également : les Gilets jaunes… suite. Et peut-être pas fin…

« Radicalisation des Gilets jaunes, convergence des luttes, ou effet d’aubaine ?, s’interroge Le Parisien. Observateurs et analystes peinaient à y voir clair hier soir sur l’évolution de ce mouvement hétérogène et non coordonné dont chacun s’accorde sur le caractère inédit. Une chose est sûre, relève le journal : pour le ministère de l’Intérieur, le maintien de l’ordre est extrêmement compliqué à organiser alors que des milliers d’appels à bloquer Paris, samedi 24 novembre, fleurissent sur les réseaux sociaux, appelant à un +acte II+ du mouvement. Christophe Castaner, le tout récent patron de la place Beauvau, aujourd’hui en première ligne, a haussé le ton.’On a une dérive totale d’une manifestation qui pour l’essentiel était bon enfant samedi’, a-t-il déclaré sur France 2, pointant une ‘radicalisation’ du mouvement. »

En fait, complète L’Union, « le gouvernement a choisi de diviser le mouvement. Qui est suffisamment large pour qu’il soit aisé d’y trouver des failles et d’y enfoncer un coin. Ainsi, il y a le bon gilet jaune et le mauvais gilet jaune. Le premier est affable, coopère avec les policiers, chante une petite chanson et bloque son prochain au rond-point juste le temps qu’il faut, pas plus, en s’excusant pour le dérangement. Le mauvais gilet jaune, lui, est intransigeant. Il est ‘radicalisé’, dixit Castaner. Et gueule comme un putois sa rage à tous ceux qui râlent. »

Et on revient au Parisien qui dénonce les cynismes de tous bords : « cynisme des Gilets jaunes les plus exaltés qui n’hésitent plus à casser ou insulter. Cynisme d’un gouvernement qui, clairement, mise sur le pourrissement du mouvement. Cynisme enfin des leaders de l’opposition qui soufflent sur les braises sans rien proposer. Au lieu de jouer avec le feu pour régler leurs comptes politiques, les élus du peuple, de tous bords, seraient bien inspirés de respecter leur mandat, estime Le Parisien. Appeler au calme puis faire pression sur l’exécutif pour que s’ouvrent, au Parlement ou ailleurs, de vraies discussions sur l’évolution du pouvoir d’achat. »

Ghosn : le règlement de comptes ?

L’affaire Carlos Ghosn, suite également… Emprisonné au Japon pour fraude fiscale, le patron de Renault a été remplacé par l’un de ses bras droits, Thierry Bolloré.

Carlos Ghosn est loin d’être tiré d’affaire. « Sa garde à vue peut durer jusqu’à 22 jours, pointe Le Figaro. Il est probablement seul en cellule et ne peut être assisté d’un avocat pendant les interrogatoires. »

Certains s’étonnent de la sévérité de ce traitement, à l’instar de l’avocat Stephen Givens, qui travaille à Tokyo, interrogé par Les Echos : « ‘si l’on s’en tient aux informations disponibles ce mardi, le parquet lui reproche essentiellement d’avoir sous-estimé les déclarations d’une partie de ses revenus. Mais toutes ses rémunérations sont publiques et accessibles. Quel aurait été son intérêt ?’, s’étonne-t-il. ‘Qui a fait une erreur ? Les équipes fiscales et légales de Nissan n’auraient pas su trouver d’elles-mêmes ces informations. C’est très très étrange’, pointe encore le conseil qui se demande qui avait intérêt à voir chuter Carlos Ghosn. »

Alors « il y a sans doute dans cette affaire une forme de règlement de comptes, concède La Croix. Certains s’inquiétaient, non sans raison, de la fragilité d’une structure aussi complexe reposant sur un seul homme. Peut-être le dauphin choisi par Carlos Ghosn chez Nissan a-t-il vu là l’occasion de s’emparer du pouvoir. Cela, cependant, n’aurait pas pu se produire, relève encore La Croix, si le PDG déchu n’avait pas fait montre d’une cupidité sans mesure. Au point de détruire l’extraordinaire œuvre de sa vie et de mettre en péril un immense groupe industriel. »

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