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Guinée-Bissau est sans gouvernement depuis plus de deux mois

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La Guinée-Bissau, l’un des pays les plus pauvres du monde, est sans gouvernement depuis plus de deux mois.

Dans ce pays où les institutions sont partiellement paralysées depuis plus de deux ans, suite à une crise politique, aucun gouvernement n’a été formé depuis la démission de l’équipe gouvernementale du Premier ministre Umaro Sissoko Embalo, le 16 janvier dernier.

Le pays s’enlise ainsi dans une impasse politique et constitutionnelle. L’accord signé par les acteurs politiques bissau-guinéens à Conakry, en octobre de 2016, sous les auspices du président de la Guinée Conakry, Alpha Condé, également médiateur de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), n’a pas réussi à le sortir de la crise.

Les sanctions prises par la CEDEAO contre 19 personnalités considérées comme des entraves à l’application de cet accord, n’y a rien fait. Le président de la République, José Mário Vaz, persiste à ne pas nommer un Premier ministre de consensus comme recommandé et le Parti Africain de l’indépendance de la Guinée et Cap-Vert (PAIGC, majoritaire) refuse de se joindre à un gouvernement qui ne respecte pas l’Accord de Conakry.

« Le PAIGC ne se joindra qu’à un gouvernement qui respecte scrupuleusement l’accord de Conakry », a affirmé Domingos Simoes Pereira, président du parti PAIGC.

Tous les partis parlementaires, à l’exception du Parti de la Rénovation Sociale (PRS, deuxième force politique du pays), refusent aussi de participer à un tel gouvernement, affirmant que « l’accord de Conakry est le seul moyen de sortir de la crise politique actuelle ».

Le plein respect de l’accord de Conakry a été également exigé par la CEDEAO, l’Union Africaine, l’Union Européenne et les Nations Unies.

« La condition sine qua non pour la mise en œuvre de l’accord de Conakry est la nomination d’un Premier ministre de consensus », a récemment déclaré le Conseil de Sécurité des Nations unies.

Le Premier ministre, Artur Silva, nommé par décret présidentiel le 30 janvier 2018, n’a pas encore réussi à former son gouvernement en raison du refus des signataires de l’accord de Conakry.

« Le PRS n’intégrera pas le gouvernement non consensuel et non inclusif », a souligné le porte-parole du parti Victor Pereira.

Artur Silva est le 6e Premier ministre nommé par le décret présidentiel depuis le début de cette 9ème législature en 2014, après Domingos Simões Pereira, Carlos Correia, Baciro Dja (deux fois) et 5ème Umaro Cissoko Embalo.

Le chef de l’Etat bissau-guinéen doit recevoir de nouveau, ce mardi, les représentants de la communauté internationale et les signataires de l’accord de Conakry, pour essayer de trouver une solution à la crise politique actuelle.

Pendant ce temps, le groupe de 15 députés dissidents du PAIGC a soutenu que l’accord de Conakry est hors délai.

« Nous ne reconnaissons pas l’accord de Conakry », a déclaré le coordinateur des 15, Braima Camará, l’une des personnalités sanctionnées par la CEDEAO.

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