L’aviation et le risque d’une récession mondiale comme conséquence de la guerre en Ukraine (Économiste)

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La guerre en Ukraine, l’aviation et le risque d’une récession mondiale. La reprise du trafic aérien qui se dessinait grâce aux levées des restrictions liées à la pandémie sera au moins ralenti.

La guerre en Ukraine, l’aviation et le risque d’une récession mondiale

[EN DIRECT] Guerre en Ukraine_ en Russie, la répression des manifesta_ - www.kafunel.com -Capture
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«La fermeture de l’espace aérien ukrainien met un coup d’arrêt aux mouvements d’environ 3,3% du trafic aérien total de passagers en Europe, et à 0,8% du trafic total dans le monde, sur base de l’année 2021.»

L’impact sur l’aviation de la guerre en Ukraine est bien sûr dérisoire par rapport à la crise humanitaire qui se déroule. Toutefois, notre industrie promeut la paix et la liberté en permettant aux gens de se réunir et aux échanges commerciaux d’être réalisées.

A cause de cette guerre, la reprise du trafic aérien qui se dessinait grâce aux levées des restrictions liées à la pandémie sera au moins ralenti, et les chaines d’approvisionnement dans le monde resteront perturbés pendant plus longtemps.

La fermeture des espaces aériens oblige les compagnies aériennes à annuler ou à rediriger les vols. Celle de l’espace aérien ukrainien met un coup d’arrêt aux mouvements d’environ 3,3% du trafic aérien total de passagers en Europe, et à 0,8% du trafic total dans le monde, sur base de l’année 2021.

Russie et l’Europe représentaient 5,7% du trafic européen en 2021

Guerre en Ukraine les faits marquants du jeudi 10 mars
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Au-delà de l’Ukraine, près de 40 pays, dont les pays de l’Union européenne (UE), le Royaume-Uni et les États-Unis, ont fermé leur espace aérien aux compagnies aériennes russes. La Russie a interdit à son tour aux compagnies de ces pays d’entrer ou de survoler son territoire.

Les passagers internationaux entre la Russie et l’Europe représentaient 5,7% du trafic européen en 2021, 5,2% du trafic international mondial et 1,3% du trafic total mondial.

Le monde a vécu avec baril au-dessus de 100 dollars entre 2011 et 2014 sans pour autant entrer en récession
Marie Owens Thomsen

Concernant le fret, l’impact est a priori moindre. Le total par segment des tonnes de marchandises transportées par voie aérienne vers, depuis, et à l’intérieur de la Russie ne représentait que 0,6% du trafic total mondial de fret en 2021.

Néanmoins, l’interdiction de survoler la Russie touchera les liaisons entre l‘Europe et l’Asie ainsi qu’entre l’Asie et l’Amérique du Nord qui représentent respectivement 20,6% et 26,7% du fret international sur les douze derniers mois.

La conséquence la plus impactante de cette guerre pour le secteur de l’aviation ainsi que pour l’économie mondiale dans sa globalité est la hausse du prix du pétrole.

Ralentissement de la croissance mondiale d’un quart est possible

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La guerre en Ukraine, l’aviation et le risque d’une récession mondiale_www.kafunel.com Capture web_10-3-2022_212715

Elle agit comme un frein à la croissance en dehors des pays qui en exportent, et réduit le pouvoir d’achat des ménages. Une récession sur le plan mondial ne devrait pourtant pas se produire.

Il faut savoir que le monde a vécu avec un prix du pétrole brut Brent au-dessus de 100 dollars le baril entre 2011 et 2014 sans pour autant entrer en récession.

Un ralentissement de la croissance mondiale d’un quart est possible, et au-delà si la guerre se prolonge ou s’étend. L’économie de la Russie, en revanche, devrait connaître une contraction à deux chiffres cette année, et pour l’Ukraine, le résultat sera très probablement encore pire.

51% des exportations suisses vont vers l’UE alors que jusqu’à 69% des importations proviennent de l’UE

poutine
poutine

En Suisse, la guerre en Ukraine a provoqué l’appréciation du franc suisse la plus importante depuis janvier 2015 quand la Banque nationale suisse a abandonné l’arrimage de sa monnaie à l’euro.

Les exportations suisses deviennent alors plus chères, mais la Suisse bénéficiera des importations moins onéreuses.

L’effet net devrait être positif pour la Suisse car 51% des exportations suisses vont vers l’UE alors que jusqu’à 69% des importations proviennent de l’UE.

La Suisse est également protégée dans le contexte actuel par sa relativement faible utilisation du pétrole dans sa composition énergétique, à environ un tiers du total.

La Suisse a pu éviter une récession en 2015, et l’évitera en toute probabilité encore en 2022.

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Espérons qu’une résolution pacifique du conflit pourra bientôt être trouvée et que l’aviation pourra à nouveau contribuer pleinement au développement socio-économique à l’échelle mondiale.

Par Kafunel.com Avec
Marie Owens Thomsen,
Iata Economiste en chef

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