La Suède se souvient, dimanche 28 septembre, du drame du ferry Estonia. Il y a vingt ans jour pour jour, à 2h00 du matin, le navire sombrait en plein milieu de la Baltique. 852 personnes trouvèrent la mort dans le naufrage. Des cérémonies de recueillement ont lieu en Suède et dans les pays voisins qui ont perdus des passagers dans la catastrophe.

Il faut tout d’abord se rappeler que c’est la plus grande catastrophe maritime dans le Nord depuis la Seconde Guerre mondiale et on sent bien ici, ces derniers jours, que le traumatisme est encore vif.

En fait, chacun se souvient de ce qu’il faisait au moment où la nouvelle est tombée et la torpeur des heures qui ont suivi.

Des cérémonies de recueillement ont lieu en Suède, à Stockholm – puisque c’est le pays le plus touché avec 501 personnes décédées sur les 522 Suédois enregistrés -, en Estonie, qui compte 280 disparus et également en Finlande.

Il faut s’imaginer le symbole qu’a pu être l’Estonia après l’indépendance des pays baltes et la réouverture des échanges dans la Baltique. Depuis cette date, tous ces pays sont de fait étroitement connectés humainement et commercialement par les allers-retours de ces immenses ferries.

Ce qui s’est passé cette nuit-là

La radio suédoise et les journaux multiplient ces derniers jours les récits et reviennent également sur l’enquête. En fait, le ferry Estonia était parti en retard du port de Tallinn le samedi soir et avait rapidement été poussé à une vitesse excessive alors que la mer était démontée.

La Baltique connaît à cette époque de l’automne de grosses tempêtes. Et la défaillance principale est venue du masque avant, la partie où entrent les nombreux véhicules dans le ferry, puisque celui-ci a cédé sous la force des vagues et l’eau s’est engouffrée très rapidement.

On estime qu’en à peine une demi-heure, le bateau s’est incliné sans que le système de pompage n’ai pu y remédier, puis le ferry de 150 mètres de long a tout bonnement disparu avant que les secours n’interviennent.

Or, ce laps de temps n’a évidemment pas permis à l’équipage d’organiser l’évacuation. Et sur les 989 passagers comptabilisés, on dénombre seulement 137 rescapés qui ont pu raconter par la suite leur calvaire.

Aujourd’hui encore, les questions de sécurité sur ces ferries restent d’actualité et l’on pouvait lire, par exemple, cette semaine dans le quotidien Dagens Nyheter, un spécialiste affirmant qu’une telle catastrophe pourrait encore se produire par le manque de contrôle et d’équipements adéquats.

L’Estonia repose par 80 mètres de fond

On arrive là à la partie sensible du sujet, puisque le ferry repose toujours par 80 mètres de fond. A l’époque, deux camps se sont longuement affrontés pour savoir que faire du bateau.

Avec seulement 95 corps repêchés, les familles ont réclamé le renflouage, mais il a été décidé en 1999 par les Etats suédois, finlandais et estonien de sanctuariser l’épave et d’en faire en quelque sorte un cimetière marin. Mais aujourd’hui encore, le débat sur le non-renflouage pose questions et alimente toutes sortes de théories ou de complots.

Certains évoquent une explosion plutôt qu’un accident, d’autres un trafic d’armes entre l’ex-URSS et les Etats-Unis via la Suède. Ce qui est plus sûr, c’est qu’il y avait à cette époque-là des conteneurs de migrants venus de l’Est qui transitaient par ces ferries. Mais il sera difficile de nos jours de voir remonter à la surface toute la vérité sur cette fameuse nuit.

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