Au moment où les athlètes sénégalais présents aux 21-èmes championnats dâAfrique seniors dâathlétisme dâAsaba (1er au 5 août), ont bu le calice jusquâà la lie, Moussa Fall, ancien recordman dâAfrique du saut en hauteur, triomphe en tant que coach du sauteur en hauteur kényan, Matthews Kiplagat Sewe.
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« Câest déjà difficile de gagner un titre continental mais venir conforter ses positions deux ans, câest géant », a dit le technicien franco-sénégalais à lâAPS.
Lâhistoire dâamour avec ce sauteur kényan, ancien coureur de demi-fond, a commencé sur les hauteurs de Marrakech (Maroc), au lendemain des championnats dâAfrique seniors qui avaient eu lieu dans la cité touristique du Royaume chérifien en 2014.
« Jâai perçu quelque chose dâintéressant dans ce quâil faisait en saut sans marque et sans une grande préparation », a rappelé lâancien recordman dâAfrique de la hauteur de 1983 à 1990 avec 2m 20.
« Je lui ai expliqué que sâil voulait régner dans son pays et sur le continent, ce serait la hauteur pas les courses de fond », a indiqué Moussa Fall, rapportant une discussion quâil a tenue avec lâathlète kényan.
« Heureusement, il mâa fait confiance et notre relation a débuté par là . Après jâai été obligé de faire des pieds et des mains pour faire accepter lâidée dâune bourse à lâIAAF et la possibilité de le faire venir au CIAD (Centre international dâathlétisme de Dakar) », a-t-il évoqué.
Si les débuts ont été compliqués, le kényan nâa pas arrêté de progresser, reconnaît Moussa Fall qui a gagné sa première médaille continentale lors des premiers championnats dâAfrique dâathlétisme seniors qui ont eu lieu au stade Iba Mar Diop de Dakar.
« Câétait une médaille de bronze », sâest rappelé lâancien sauteur en hauteur, informant avoir été dans cette équipe du Sénégal en compagnie dâEl Hadj Amadou Dia Ba, actuel directeur du centre de performance de Dakar et Fatou Cissokho, secrétaire technique dâAsaba 2018.
Au sujet de son protégé kényan, après des progrès constants, le jeune sauteur « est obligé après avoir fait les mêmes performances » de se contenter de la 4-ème place avec ses 2m 22 aux Jeux africains de Brazzaville en 2015.
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« Ce nâétait que partie remise parce quâil nâétait pas loin déjà des meilleurs et le sacre il lâa eu une année plus tard en Afrique du Sud contre le tenant du titre, Kabelo Kgosiemang du Botswana », souligne avec fierté lâancien sauteur en hauteur.
« Câétait historique puisque câétait la première médaille dâor du Kenya en hauteur dans lâhistoire de grande nation mondiale de lâathlétisme », a dit le technicien qui rappelle avoir été obligé de prendre en charge son athlète en France à partir dâaoût 2017 à cause de la fermeture du CIAD.
« Jâai fait toutes les démarches nécessaires pour lui trouver un visa de séjour, un logement pour pouvoir lâentraîner en France », rappelle avec fierté Moussa Fall qui dit y avoir investi toutes ses économies.
« Et câest pourquoi, jâai savouré après la confirmation de son sacre, câest pour lui, pour moi mais surtout pour ma famille qui a accepté ce sacrifice », a dit lâancien sauteur qui, pour venir à Asaba a dû faire « un véritable parcours du combattant ».
« Je suis passé de Paris à Asaba en passant par Nairobi (Kenya), Kampala (Ouganda), Kigali (Rwanda) et Lagos », a-t-il cité de mémoire pour expliquer que « le voyage a duré des jours ».
« Au bout, pas de regret », a-t-il dit, parlant de la tension régnant sur le sautoir à un moment où son protégé devancé par un concurrent sud-africain a dû sortir « un dernier grand effort à 2m 26 pour égaler et reprendre la main à 2m 28 puis à 2m 30 ».
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« Il avait déjà fait 2m 30 lors des championnats nationaux du Kenya et cette performance lui a permis de se qualifier aux Mondiaux de Doha (Qatar) en 2019 », rappelle Moussa Fall avant de souligner que ce titre est aussi celui de sa famille.
« Elle a accepté de souffrir avec moi et de faire des sacrifices », a-t-il dit, y adjoignant toutes les personnes qui lâont soutenu.
« Et en premier lieu, mon ancien entraîneur, Guy Guezille (France) qui continue de me soutenir et de mâencourager », a-t-il par ailleurs ajouté.