La manifestation des soutiens aux Palestiniens appellent à manifester à Paris en dépit de l’interdiction. Sur consigne de Gérald Darmanin, la préfecture de police a interdit la manifestation en soutien au peuple palestinien prévue ce samedi à Paris.

À l’image du conflit entre le Hamas et Israël, l’interdiction de la manifestation parisienne suscite des prises de position, à droite comme à gauche.

Le conflit israélo-palestinien résonne jusqu’en France. Alors qu’une flambée de violences sans précédent depuis 2014 secoue la région depuis une semaine, une manifestation de soutien aux Palestiniens est prévue ce samedi 15 mai à Paris.

Malgré l’interdiction du rassemblement par la préfecture de Paris, qui dit vouloir prévenir d’éventuels « troubles à l’ordre public », les organisateurs comptent bien se rendre à Barbès, point de départ de la manifestation.

« Parce que nous refusons de taire notre solidarité avec les Palestiniens, et que l’on ne nous empêchera pas de manifester, nous serons présents (au métro) Barbès (samedi) à 15 heures », a affirmé l’Association des Palestiniens en Île-de-France, ainsi qu’une petite trentaine d’autres organisations, dont Attac, l’Action antifasciste Paris-Banlieue, le Nouveau Parti anticapitaliste. La classe politique française est, elle, divisée sur la question.

Le dernier bilan des autorités palestiniennes faisait état vendredi soir de 126 morts, dont 31 enfants, et 950 blessés dans les bombardements israéliens sur la bande de Gaza depuis lundi.

Plus de 2 000 roquettes ont été lancées sur le territoire israélien depuis lundi, tuant 9 personnes, dont un enfant et un soldat, et faisant plus de 560 blessés.

Une interdiction injustifiée pour la gauche, logique pour la droite
Et c’est Jean-Luc Mélenchon qui s’est le premier emparé du sujet.

Manifestation pro-Palestiniens interdite échauffe les esprits politiques

« La France, seul pays au monde où sont interdites toutes les manifestations de soutien aux Palestiniens et de protestation contre le gouvernement d’extrême droite israélien ! » a écrit le patron de La France insoumise sur Twitter.

La France, seul pays au monde où sont interdites toutes les manifestations de soutien aux Palestiniens et de protestation contre le gouvernement d’extrême droite israélien !

C’est évidemment dans le seul but de provoquer des incidents et pouvoir stigmatiser cette cause.

— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) May 13, 2021

Son collègue Alexis Corbière a tenu le même discours sur France Info, samedi matin. « Alors que dans tous les pays du monde on peut manifester sur des conflits internationaux, en France on ne peut pas le faire, je le regrette », a déclaré l’Insoumis, se demandant « ce qui justifie cette interdiction ».

De son côté, le président du Parti socialiste, Olivier Faure, a estimé qu’un « précédent vieux de sept ans » ne pouvait pas « justifier de contrevenir à la liberté de manifester ».

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Si la gauche est assez unanime, Anne Hidalgo a, elle, jugé « sage » la décision d’interdire la manifestation, au micro de Radio J. Comme le ministre de l’Intérieur, la maire socialiste de Paris « craint des violences, puisqu’en 2014, nous avons tous gardé le souvenir d’une manifestation extrêmement difficile où des propos terribles, comme mort auxJuifs, ont été proférés ».

Une position partagée par de nombreux élus de droite, parmi lesquels le président délégué des Républicains Guillaume Peltier et le sénateur LR de Paris Pierre Charon.

Le premier a salué la décision de Gérald Darmanin estimant qu’il était « hors de question d’importer ce conflit sur notre sol », quand le second a écrit sur Twitter : « Barbès n’est pas la bande de Gaza ! »

Quant au député LR Éric Ciotti, il a demandé l’interdiction de manifestations similaires à Nice.

Barbès n’est pas la bande de Gaza ‼️ je soutiens l’arrêté préfectoral d’interdiction de la manifestation du samedi 15 mai !

Les parisiens ont un très mauvais souvenir des saccages de 2014 ⁦⁦@prefpolice#StopALaViolence #SoutiensAuxForcesDeLordre pic.twitter.com/YYv9jWALYE

— Pierre Charon ن (@pierrecharon) May 14, 2021

Guillaume Peltier (@G_Peltier): « Gérald Darmanin a eu raison d’interdire la manifestation pro-palestinienne de demain » pic.twitter.com/LxbZlAgAJP

— BFMTV (@BFMTV) May 14, 2021

La droite au soutien d’Israël

Plus largement, la droite a semblé prendre parti pour Israël dans ce conflit.

La présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, a clairement condamné « la pluie de bombes envoyées sur Israël par le Hamas, organisation terroriste » et évoqué de « légitimes ripostes d’Israël ».

Tout comme le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau, qui a estimé sur Twitter que « si la population française était visée par les missiles d’une organisation terroriste, il faut espérer que la France riposterait avec force et détermination », comme Israël.

A la suite des pluies de bombes envoyées sur Israël par le Hamas, organisation terroriste, et des légitimes ripostes d’Israel, mes pensées vont à toutes les victimes. Je souhaite pour les Israéliens et les Palestiniens le respect du droit international et le retour de la paix.

— Valérie Pécresse (@vpecresse) May 13, 2021

Si la population française était visée par les missiles d’une organisation terroriste, il faut espérer que la France riposterait avec force et détermination. C’est ce que fait Israël en ce moment.

— Bruno Retailleau (@BrunoRetailleau) May 13, 2021

En Israël, la crainte d’un front intérieur

Même son de cloche chez Marine Le Pen qui a qualifié d’« acte inacceptable » la « pluie de missiles lancée par le Hamas sur les populations civiles israéliennes ».

Plus prudemment, l’Élysée a également apporté son soutien à l’État hébreu, en appelant à un retour « au calme et à la paix » et en condamnant fermement « les tirs revendiqués par le Hamas nuisant à la sécurité d’Israël ».

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