Avant le rattachement en 1944 de la majeure partie du Hodh (cercles de Néma, d’Aïoul El Atrouss et subdivision de Timbédra) à la Mauritanie, le Mali comptait plusieurs tribus importantes de Maures parmi ses populations: Lakhal, Oulad nacer, Oulad M’barké, mechdouf, ladoum, etc.

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 LES MAURES

Mais malgré cette importante amputation faite au territoire malien, il existe encore au Mali quelques tribus maures notamment au Nord où se trouve deux groupes importants : l’un au-dessus et l’autre au-dessous de Tombouctou, c’est-à-dire entre 16 et 18 degrés de latitude Nord et 4 et 6 degrés de longitude Ouest.

Par ailleurs la partie sahélienne du Mali, qui se trouve sur le 15è degrés de latitude Nord, reste toujours l’une des zones importantes de migration des Maures mauritaniens au point qu’il a fallu l’intervention d’un protocole d’accord entre les deux gouvernements pour que certaines fractions bedaïnes(maures) ne se fassent recenser au Mali qu’avec l’assentiment des autorités de Nouakchott, afin d’éviter le dépeuplement de certaines régions de la Mauritanie, tel que le Bassikounou, au profit du Mali.

Il s’agit surtout de bouviers, habitués à vivre beaucoup plis avec les autochtones noirs du Sud qu’avec leurs congénères chameliers du Nord et qui tirent l’essentiel de leurs ressources non du palmier-dattiers comme ces derniers, mais de la cueillette de la gomme arabique et des transports par bœufs porteurs.

Ils n’en sont pas moins sahariens car après un séjour de quelques mois au Sahel, pendant la saison chaude, ils remontent au grand Nord dès l’approche de l’hivernage c’est-à-dire début juin pour n’en redescendre qu’après les moissons c’est-à-dire début janvier au moment de la saison froide.

Cet état de choses peut donc m’amener à parler des Maures mauritaniens, ou tout au moins de ce qui paraîtra leur être propre, dans la description que je vais faire des origines, de l’histoire, du mode de vie et des techniques des Maures en général.

Au demeurant, à part ceux d’entre qui se sont sédentarisés ou semi-sédentarisés et qui, de ce fait, ont adopté le mode de vie des peuples auxquels ils se sont mêlés, rien ne distingue d’une façon tranchante les comportements et les coutumes d’un Maure de ceux d’un autre Maure.

Ceci est d’autant mieux établi qu’il est une rengaine populaire dont le refrain est:  » sourakhé soumbané  », ce qui veut dire exactement en saracollé  »peuple avec lequel ils vivent au Sahel » par conséquent qui connaît mieux que tout autre  »tous les Maures sont les mêmes ».

Du fait que la mobilité de ces nomades il est très difficile de faire leur recensement.

D’où il est fort possible que nombre d’entre eux aient pu échapper au recensement surtout si celui-ci a lieu pendant les grandes transhumances.

Seul un nouveau recensement opéré avec des moyens matériels suffisants permettant de repérer leurs campements et de les y rejoindre rapidement pourrait nous donner des indications approchant le plus près possible de la réalité.

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