Modèle de la communication de Shannon- Wiener – Weaver

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Contexte : la fin des années 1940 est marquée, aux États-Unis, par une activité encore frénétique de l’industrie militaire. Des moyens considérables en homme et en équipement sont déployés avant de favoriser l’effort de guerre.

Parmi les préoccupations dominantes, deux vont marquer durablement le développement du champ théorique de la communication et de la diffusion : la propagande les infrastructures de communication C’est dans ce second champ qu’il convient de situer les travaux de Claude Shannon.

Présentation : Claude Shannon (1916-2001) est un chercheur intégré dans les laboratoires de recherche de Bell à New York, société active de la télégraphie et la téléphonie ; ingénieur électricien et mathématicien. Si l’on remonte aux travaux qui l’inspirèrent, on trouve des noms aussi illustres que Norbert Wiener (qui fut maître de Shannon au MIT) ou même Albert Einstein qui s’était déjà interrogé sur la question de la capacité de canal à transporter des messages.

→ L’apport de Shannon est d’avoir su formaliser les considérations intérieures en intégrant l’ensemble des paramètres utiles. Ses travaux constituent un repère incontournable, le fondement des théories de la communication.

D’innombrables recherches et théorisations se sont inscrites dans le prolongement de l’opposition avec les perspectives shannoniennes.

Théorie : le système général de la communication.

Émetteur, canal et récepteur = « intermédiaires techniques » Bruit = toute source d’interférence susceptible de détériorer le signal est donc d’affecter la communication.

Caractéristiques du schéma : structure linéaire unidirectionnelle ; la communication est décomposée en étapes, en séquences de processus qui s’enchaînent.

→ la communication ainsi modélisée place en tête des préoccupations la lutte contre le bruit, dans le but d’améliorer la fiabilité de la transmission, et ensuite de pouvoir réduire la redondance (portions superflues, inutiles parce que répétitives du message) et ainsi augmenter les capacités et les débits de transmission.

Les apports de Norbert Wiener :

Présentation de N. Wiener : (1894 – 1964) mathématicien américain, théoricien et chercheur en mathématiques appliquées, il incarne le père fondateur de la science générale des systèmes mieux connue sous l’appellation de cybernétique qu’il définit dans son ouvrage «Cybernetics or control and communication in the animal and the machine » (1948)

La cybernétique : sciences du contrôle et des communications dans l’homme, l’animal et la machine. → Science qui se donne pour objet l’étude des systèmes vivants et non vivants ; la science des régulations au sein des organismes vivants et des machines.

Notre monde est intégralement constitué de systèmes, vivants ou non-vivants, imbriqués et en interaction.

Peuvent ainsi être considérés comme des « systèmes »: une société, une économie, un réseau d’ordinateurs, une machine, une entreprise, une cellule, un organisme, un cerveau, un individu, un écosystème…

Un système cybernétique peut être défini comme un ensemble d’éléments en interaction, les interactions entre les éléments peuvent consister en des échanges de matière, d’énergie, ou d’information.

Ces échanges constituent une communication, à laquelle les éléments réagissent en changeant d’état ou en modifiant leur action.

La communication, le signal, l’information, et la rétroaction sont des notions centrales de la cybernétique et de tous les systèmes, organismes vivants, machines, ou réseaux de machines.

L’apport de Wiener au modèle de la communication : le feedback ou processus de régulation.

L’approche cybernétique d’un « système » consiste en une analyse globale des éléments en présence et surtout de leurs interactions.

Les éléments d’un système sont en interaction réciproque. L’action d’un élément sur un autre entraîne en retour une réponse (rétroaction ou « feedback ») du second élément vers le premier.

On dit alors que ces deux éléments sont reliés par une boucle de feedback (ou boucle de rétroaction).

C’est une révolution, car la communication cesse d’être conçue comme linéaire, mais comme circulaire (boucles) : Emetteur et récepteur interagissent.

Wiener distingue 2 types de feedback : feedback positif : il conduit à accentuer un phénomène (Réactions de B renforcent l’attitude A) feedback négatif : régulation, amortit le phénomène (Réactions de B conduisent A à se corriger).

Les apports Warren Weaver :

Présentation : Warren Weaver (1896-1978) est un mathématicien, philosophe de la communication. Il a « humanisé » le schéma purement technique de Shannon. Modèle présenté dans l’ouvrage « Théories mathématiques de la communication » (1949) de Shannon et Weaver.

Il complète le schéma de Shannon en y introduisant un récepteur sémantique entre le récepteur technique (qui transforme les signaux en message) et le destinataire.

Ce récepteur soumet le message à un second décodage, destiné à mettre un sens sur les mots reconstitués, à accorder les caractères sémantiques des messages avec les possibilités sémantiques des destinataires.

De même, Weaver suggère d’insérer entre source et émetteur un paramètre supplémentaire qualifié de bruit sémantique, rendant compte de phénomènes de perturbations ou de distorsion de signification.

Bruit sémantique : tout élément susceptible de perturber le codage, le décodage et le décodage sémantique (fatigue, distraction, maladie, ivresse, préjugés…)

Aussi, Weaver introduit « les trois niveaux des problèmes de communication » :

  1. Ø technique : précision de transmission des symboles de la communication
  2. Ø sémantique : les symboles véhiculent-ils la signification désirée ?
  3. Ø efficacité : influence sur les comportement et attitudes.

Sources : HEINDERYCKX, François. Une introduction aux fondements théoriques de l’étude des médias, Liège, Cefal-Sup, 2002 ; cybernétique, la science des systèmes.

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