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Comment garantir la prévention des risques professionnels des pesticides (Dossier Officiel-Prevention)

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pesticides - a prévention des risques professionnels des pesticides
pesticides - a prévention des risques professionnels des pesticides

Pesticides : La prévention 100% des risques professionnels ? Dans ce dossier environnement , en collaboration avec nôs confrères du officiel-prevention.com, nous allons passer en revue les protections collectives en organisation et l’ergonomie du risque chimique. Cependant , une question taraude les esprits: Comment garantir la prévention des risques professionnels des pesticides.

De nombreux travailleurs agricoles, horticoles et d’entretien des espaces verts, des voiries et des bâtiments utilisent des pesticides de façon intensive et prolongée. Il y a le danger d’une intoxication aiguë, lors d’une exposition accidentelle, qui se manifeste par des troubles cutanés, digestifs, respiratoires, musculaires, nerveux, cardiovasculaires.

Mais plus néfastes sont les risques d’intoxication chronique, résultant d’une exposition fréquente et prolongée à des doses faibles…

De nombreux travailleurs agricoles, horticoles et d’entretien des espaces verts, des voiries et des bâtiments utilisent des pesticides (fongicides, insecticides, herbicides, raticides …) de façon intensive et prolongée.

Il y a le danger d’une intoxication aiguë, lors d’une exposition accidentelle, qui se manifeste par des troubles cutanés, digestifs, respiratoires, musculaires, nerveux, cardiovasculaires. Mais plus néfastes sont les risques d’intoxication chronique, résultant d’une exposition fréquente et prolongée à des doses faibles.

Ils peuvent provoquer des troubles du système nerveux, des effets cancérigènes et mutagènes, et des perturbations endocriniennes : les risques induits par l’exposition directe et/ou indirecte aux pesticides ont des effets marquants sur la fréquence de certains cancers, les maladies neuro-dégénératives et le développement fœtal.

L’utilisation des pesticides, produits phytosanitaires pour la protection des récoltes ou produits contre les parasites, fréquente et massive, par épandage ou pulvérisation, présentent ainsi des risques importants pour la santé des travailleurs exposés et pour l’environnement.

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Comme pour toute activité susceptible de présenter un risque d’exposition à des agents chimiques dangereux, l’employeur doit procéder à une évaluation des risques encourus pour la sécurité et la santé des travailleurs, limiter l’usage des pesticides au strict nécessaire, adopter de bonnes pratiques et d’hygiène au travail, former ses salariés et mettre à leur disposition les équipements de protection individuelle adéquats (combinaison, gants, bottes, masque) pour éviter tout contact et inhalation de pesticides.

Classification, composition et présentation des pesticides

Classification des pesticides

Les pesticides se répartissent en plusieurs grandes familles d’utilisation pour lutter contre des organismes nuisibles aux cultures et à la salubrité ou assurer la conservation des produits végétaux ou la protection des bois :

– les herbicides (désherbants, débroussaillants) utilisés pour détruire les adventices (mauvaises herbes) qui étouffent les végétaux cultivés.
– les insecticides (et acaricides) destinés à éliminer les insectes qui se nourrissent ou pondent sur les cultures ou le bois ou posent des problèmes sanitaires (doryphores, pucerons, tordeuses, carpocapses, moustiques, blattes, termites, mites …).
– les fongicides qui tuent ou inhibent la croissance des champignons microscopiques responsables de maladies cryptogamiques (cloque du pêcher, mildiou, tavelure, oïdium, tavelure, monilia …)
– les nématicides qui tuent les vers parasites (nématodes) qui parasitent les plantes et las arbres.
– Les limacides, qui tuent ou éloignent les limaces et les escargots qui ravagent les cultures maraichères.
– Les rodenticides (ou raticides), utilisés pour tuer les rongeurs qui dévorent les récoltes ou posent des problèmes d’hygiène publique (rats, souris …).
– …

Parmi les pesticides, les produits phytosanitaires sont ceux utilisés pour soigner ou prévenir les maladies des végétaux.

Composition des pesticides

Les pesticides sont des mélanges qui contiennent une ou plusieurs substances actives et un diluant qui est une matière solide (talc, argile …) ou un liquide (solvant) et divers adjuvants (tensio-actifs, agents mouillants …) qui améliorent leur efficacité.

Les principes actifs des pesticides (plusieurs centaines !) sont le plus souvent des substances chimiques synthétiques, issues de la chimie organique (hormis par exemple les fongicides à base de sulfate de cuivre, comme la bouillie bordelaise).

Les pesticides organiques sont classables en grands groupes :

– les organochlorés (DDT, dieldrine, lindane, endosulfan …), insecticides dont l’usage de beaucoup d’entre eux est désormais interdit du fait de leur toxicité.
– les organophosphorés (glyphosate, malathion …).
– les carbamates, produits soufrés (zinèbe, manèbe, thirame, …) et dérivés de l’acide carbarique et des benzimidazoles, à usage fongicide.
– les imidazoliques et triazoliques IBS, inhibiteurs de la synthèse des stérols, à usage fongicide.
– les triazines, à usage herbicide (atrazine …).
– les pyréthrinoïdes, à usage insecticide.
– les urées substituées, à usage herbicide (linuron, diuron).
– et il y a beaucoup d’autres familles.

Les pesticides ont plusieurs types d’action sur les végétaux : au contact ou systémique avec absorption par la plante, sélectif ou non, préventif ou curatif.

Les normes correspondant aux propriétés toxicologiques, écotoxicologiques ou environnementales évoluent en entrainant souvent le retrait de nombreuses molécules et, a contrario, plusieurs nouvelles molécules apparaissent annuellement sur le marché.

Présentation des pesticides

Les pesticides sont disponibles en différentes formulations.

– Les présentations solides : appâts ou poudres prêts à l’emploi, poudres mouillables ou granulés qui doivent être dispersées dans l’eau au moment de l’emploi.
– Les présentations liquides : aérosols prêts à l’emploi, suspensions concentrées ou concentrés solubles ou émulsifiables à diluer dans l’eau au moment de l’emploi.
– Les présentations gazeuses : gaz de fumigation prêt à l’emploi (bromométhane ou bromure de méthyle, phosphure d’hydrogène, cyanure d’hydrogène, fluorure de sulfuryle …).

Les principales situations professionnelles à risques des pesticides

Les professions exposées sont très nombreuses et on estime qu’environ 800 000 professionnels sont concernés par les dangers des pesticides et la France se situent dans les premières places mondiales pour le volume de pesticides utilisés :

– les agriculteurs, horticulteurs, arboriculteurs, viticulteurs, maraichers, pépiniéristes, forestiers.
– les ouvriers des parcs, cimetières et jardins du secteur privé ou des collectivités territoriales.
– Les jardiniers et paysagistes des terrains de sport ou de loisirs.
– les agents des services de voirie pour l’entretien du réseau routier, des voies ferrées, des aéroports.
– les agents des services de salubrité des bâtiments (travaux spécialisés de désinfection, de désinsectisation ou de dératisation des locaux).

Le risque de contamination direct correspond au risque du travailleur qui est exposé directement aux produits lors du traitement par épandage ou pulvérisation du pesticide, mais aussi lors de la préparation du produit, du nettoyage et de la vidange de la cuve, de tout disfonctionnement du pulvérisateur (buses bouchées, rupture de tuyaux…).

Le risque de contamination indirecte correspond aussi à tout contact avec un élément pollué, tel que le matériel et l’emballage du produit pesticide, le végétal, le sol, les équipements, outils et engins de travail, les vêtements.

Le risque phytosanitaire varie selon les productions agricoles et il est notamment fort en viticulture, en cultures légumières et fruitières, caractérisées par l’intensité de l’utilisation des pesticides, avec de nombreux traitements tout au long de l’année.

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– La vigne est l’objet d’une très forte pression phytosanitaire, car il s’agit d’une culture fragile : les fongicides pour lutter contre l’oïdium, le mildiou et le botrytis, les insecticides, les herbicides pour détruire les adventices, sont largement pulvérisés plusieurs fois par an. Les viticulteurs sont de loin les utilisateurs les plus intensifs de pesticides et les surfaces concernées par les applications de produits phytosanitaires sont importantes.
– Les cultures de fleurs, légumes, se pratiquent très souvent dans des serres horticoles, qui ont connu un fort développement : les serres horticoles constituent un milieu fermé, aux conditions confinées favorisant l’apparition de risques chimiques, dont ceux générés par les traitements phytosanitaires, non seulement lors de l’application du traitement comme dans tout secteur agricole, mais aussi de façon plus méconnue après, car les molécules persistent dans l’air suite au traitement avec des largages dans l’air lors de l’ouverture des évents. Les horticulteurs et maraichers utilisent des pratiques de désinfection des sols et manipulent aussi en serre des fumigants pour stériliser et s’exposent ainsi à un risque grave d’intoxication. La fumigation consiste à produire des fumées, des vapeurs désinfectantes (assainissement) ou toxiques (destruction des insectes, des champignons, etc…), Le bromure de méthyle est le fumigant du sol postrécolte qui était le plus couramment utilisé, mais de plus en plus substitué par le fluorure de sulfuryle. Cette fumigation laisse des vapeurs très toxiques pour les mammifères.
– La protection insecticide et fongicide des vergers dans les cultures arboricoles spécialisées dans la production fruitière, notamment pour les pommes, pêches, poires, abricots, prunes … est caractéristique pour l’intensité de sa protection phytosanitaire et est grande utilisatrice de pulvérisations pour éviter des dégâts importants dans les plantations : l’application sur de grandes hauteurs accroit le danger de pollution de l’air ambiant.
– Les grandes cultures céréalières et oléagineuses accumulent une forte proportion des pesticides utilisés du fait des vastes surfaces concernées.
– les cultures de pomme de terre sont très consommatrices de produits phytosanitaires.
– Les techniciens hygiénistes amenés à désinfecter, désinsectiser et dératiser pour limiter ou éliminer la propagation d’espèces nuisibles (insectes, rongeurs, …) par destruction avec des pesticides et effectuer les traitements de salubrité de colonnes et de locaux dans les secteurs des métiers de bouche, les restaurants, les hôtels, les industries de l’agro-alimentaires et les habitations du tertiaire ou du résidentiel, sont continuellement exposés aux risques des traitements chimiques.

La pulvérisation par jet est le procédé actuellement le plus répandu (désherbage, grandes cultures ou arboriculture et viticulture). Les traitements aériens sont réservés aux surfaces d’accès difficile.

L’exposition des agriculteurs aux traitements phytosanitaires, lors de la préparation des bouillies, de l’épandage (défaut d’étanchéité des combinaisons, particulièrement au niveau des poignets, et des cabines), du nettoyage du matériel de pulvérisation ou des équipements de protection, de la ré-entrée sur les sites agricoles, est génératrice de risques chimiques importants.

Toute opération de pulvérisation commence par la préparation des bouillies et le remplissage de l’appareil. Cela constitue des phases critiques car des produits toxiques très concentrés sont alors manipulés avec des risques importants pour l’opérateur et l’environnement.

Les opérations de vidange et de nettoyage des appareils entraînent des incidents difficiles à gérer sans danger (prise en masse des produits dans la cuve, déversement accidentel des fonds de cuve).

Le traitement des semences pose aussi le problème de l’émission de poussières toxiques lors du stockage et de l’utilisation dans les semoirs.

Les principaux risques chimiques des pesticides

Si les produits phytosanitaires soignent les végétaux, les risques de ces substances chimiques pour la santé humaine sont importants et cela a été longtemps méconnu et/ou sous-estimé : les pesticides tuent aussi des animaux …

Les pesticides sont à la base d’un certain nombre de troubles ORL, ophtalmologiques ou respiratoires. Mais aussi de lésions de la peau, de troubles digestifs et de troubles neurologiques (maux de tête, nausées, irritations). En outre, ils peuvent être sources de cancers, de troubles génétiques, voire même d’une altération des fonctions de reproduction.

Les pesticides ont à la fois des effets pathologiques locaux et systémiques. Un effet local survient et se limite au point de contact, alors qu’un effet systémique se propage dans le corps : beaucoup de pesticides ont la capacité de traverser le tissu lipo-cutané et, par voie sanguine, se diffusent dans le corps entier et ont un effet systémique.

La toxicité systémique peut être immédiate (quelques heures) à la suite d’une exposition unique à un toxique majeur ou différée à moyen terme (quelques semaines) ou long terme (quelques années) pour des expositions modérées mais fréquentes (c’est notamment le cas pour les cancers professionnels).

On distingue ainsi les effets aigus (dus à des concentrations élevées) et chroniques (dus à de faibles concentrations, mais à des expositions répétées). Les effets aigus s’observent lors de fuites, éclaboussures suite à des rejets accidentels massifs de pesticides sous forme de gaz ou de liquides toxiques.

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Si pour la toxicité aigue, le rapport de causalité est clairement identifié, il n’en est pas de même pour la toxicité chronique qui est beaucoup plus malaisée à cerner avec précision.

Les pesticides pénètrent dans le corps humain par trois voies:

– orale (bouche, œsophage, appareil digestif),
La pénétration par cette voie se fait soit par ingestion accidentelle d’un produit ou par déglutition de produit, soit par contact direct, en portant des mains ou des objets souillés à la bouche.

– respiratoire (nez, trachée, poumons)
Ce type de pénétration se fait par inhalation de poussières, fumées, gaz ou vapeurs, particules fines émises à la préparation du traitement et lors de la pulvérisation du brouillard de produit.
Ce risque est ainsi fortement présent lors des différentes phases de traitement. Les poumons ont une grande capacité de contact, de rétention et d’absorption des produits toxiques.
De plus, les voies respiratoires sont constituées de telle sorte qu’elles facilitent une diffusion très rapide de ces substances dans le sang.
C’est pourquoi l’inhalation de produits toxiques produit une action très rapide.

– cutanée (y compris les yeux et les muqueuses).
C’est la voie principale de pénétration des produits : la peau est une barrière imparfaite contre les divers produits pesticides qui peuvent favoriser leur absorption par effet irritant ou décapant.
Certains produits sont susceptibles de traverser la peau, puis de passer dans le sang pour se fixer sur certains organes (foie, rate…) ou tissus (nerveux, graisseux) et aboutir, par conséquent, à des intoxications parfois très graves.
D’autres produits peuvent causer des lésions sur la peau à l’endroit du contact (rougeurs, irritations, brûlures…).
De plus, la chaleur et la transpiration accélèrent très souvent ce phénomène de pénétration.
L’effet peut être local, c’est-à-dire au point de contact (brûlures, irritations) ou général si le produit pénètre à travers la peau ou les muqueuses.

Dans la plupart des cas, si la protection des voies respiratoires est importante, bien trop souvent le risque de pénétration par la peau ou les muqueuses est encore sous-estimé.

Quelle que soit la voie de pénétration, le toxique se retrouve dans le sang (le passage est facilité dans le cas d’une blessure). Ces substances sont alors, soit transformées par le foie et éliminées (par la sueur, les selles, la bile et les urines), soit stockées dans l’organisme.

Les types d’intoxications qui en résultent sont de deux sortes :

– Intoxications aiguës : elles sont dues à une durée d’exposition courte, une absorption rapide du toxique et l’apparition rapide de symptômes. Ces intoxications sont généralement provoquées par l’absorption de produits liés à des maladresses ou des méprises, elles entraînent des troubles importants :

  • Troubles nerveux: vertiges, tremblements, convulsions, manque de coordination,…;
  • → Troubles digestifs: salivations importantes, nausées, vomissements, diarrhées, …;
  • → Troubles cardio-vasculaires: tachycardie,…;
  • → Troubles musculaires: contractions, crampes, paralysies,…

– Intoxications chroniques : elles sont dues à l’absorption progressive et répétée de petites quantités de produits qui vont s’accumuler dans l’organisme jusqu’à provoquer des atteintes graves.

Au cours de l’exposition, l’opérateur ne ressent que des troubles mineurs (maux de têtes et nausées) lorsqu’ils sont décelés, mais à terme, des pathologies plus importantes peuvent apparaître.

Certaines font l’objet de tableaux de maladies professionnelles du régime général, notamment les tableaux n° 34 et 65.

Les troubles de contact sont les plus fréquents :

– le contact cutané va provoquer des allergies et des troubles caustiques : dermites, ulcérations.
– le contact respiratoire est responsable de rhinites, d’asthmes professionnels.
– le contact digestif par ingestion accidentelle (mains ou aliments souillés) peut entraîner des troubles digestifs.

Le passage dans la circulation sanguine, quel que soit le mode de pénétration initial est responsable :

– d’intoxications aiguës ou chroniques (troubles neurologiques, circulatoires, respiratoires, sanguins, digestifs…)
– d’altération d’une ou de plusieurs fonctions vitales : rénales, hépatiques, cutanéo-muqueuses, digestives, respiratoires, neurologiques
– de cancers : cutanées, hépatiques, bronchiques.

La fréquence de certains cancers, les lymphomes, les myélomes multiples, les cancers du cerveau et celui de la prostate sont plus fréquents chez les agriculteurs.

– de perturbation endocrinienne dans certains cas, certains pesticides se comportant comme des leurres hormonaux.
– de fœtotoxicité : des pesticides franchissent la barrière placentaire et ont une action tératogène sur l’embryon, ce qui représente un risque pour les agricultrices en âge de procréer.
– de reprotoxicité : infertilité, délétion de la spermatogenèse

pesticides – la prévention des risques professionnels des pesticides

Les mesures de prévention des risques professionnels des utilisateurs de pesticides

Comme pour toute activité susceptible de présenter un risque d’exposition à des agents chimiques dangereux, l’employeur doit procéder à une évaluation des risques encourus pour la sécurité et la santé des travailleurs.

Cette évaluation doit être renouvelée périodiquement, notamment à l’occasion de toute modification importante ou avant une activité nouvelle.

L’évaluation des risques inclut toutes les activités de l’entreprise, y compris l’entretien et la maintenance.

Les résultats de l’évaluation des risques sont consignés dans le Document Unique de Sécurité (D.U.S).

L’étiquetage du produit et la fiche de données de sécurité sont obligatoires et permettent de repérer les principaux risques. En fonction des risques mentionnés sur l’étiquette, le port de certains types de protection peut s’avérer obligatoire. Il est essentiel de lire l’ensemble des indications reprises sur l’étiquette.

En supplément de l’étiquetage, tout employeur doit obtenir de son fournisseur une Fiche de Données de Sécurité (F.D.S) plus complète pour mieux mesurer les risques.

L’adoption de bonnes pratiques d’usage des produits pesticides est indispensable :

→ Des réductions dans l’usage des pesticides sont possibles en résorbant les inefficacités des exploitations : il convient de limiter l’usage des phytosanitaires au strict nécessaire et d’optimiser les doses et nombres de traitement en fonction des critères météo, état sanitaire, stade de développement de la culture…

Par ailleurs, la suppression ou la substitution des produits ou procédés dangereux par d’autres qui le sont moins est la mesure de prévention prioritaire qui s’impose. Par exemple :

  • – dans les serres, la stérilisation du sol par la vapeur est préférable à la fumigation parce que, en plus de détruire la majorité des parasites, elle n’a aucun effet secondaire toxique.
  • – la réduction des intrants phytosanitaires est une mesure de prévention primaire de la filière horticole et arboricole avec adoption d’alternatives à certains traitements (Protection Biologique Intégrée, auxiliaires vivants de culture et phéromones spécifiques de confusion sexuelle …).
  • – l’entretien du sol doit se faire plus souvent par travail du sol mécanique, par application de paillis, par enherbement du rang entre les ceps …, plutôt que par désherbage chimique.

Les mesures techniques de prévention collective indispensables sont les suivantes :

  • – Aménagement du local technique et de l’aire de préparation et de nettoyage des équipements de travail : ventilation efficace, séparation des produits en fonction des FDS…
  • – Bon réglage et entretien (buses bouchées…) des pulvérisateurs.
  • – Utiliser un bac étanche de récupération pour éviter les débordements lors de la préparation de la bouillie.
  • – Toujours bien refermer les bidons et autres conteneurs de produits chimiques et essuyer les liquides ou ramasser les granulés immédiatement après tout déversement.
  • – Stocker des pesticides présente des risques de chute ou de renversement d’emballage avec fuites ou déversements des produits. Toutes ces caractéristiques rendent nécessaire, outre les précautions lors de leur emploi, l’utilisation de contenants, d’armoires ou l’aménagement de locaux spécifiques de stockage, armoires avec étagères de rétention, matériels de stockage avec bacs rétention pour prévenir et maîtriser les fuites accidentelles de liquides.
  • – Cabines filtrantes et pressurisées climatisées, entretien scrupuleux des cabines (joints, vitres,…) pour assurer leur étanchéité.
  • – A la fin de la pulvérisation, rincer les buses au-dessus du champ pour éviter de ramener des restes de produit dans les locaux de l’exploitation.
  • – Tout retour d’eau de lavage polluée dans le réseau doit être impossible. Il est donc nécessaire d’installer un dispositif spécial (ex. : clapet anti-retour, disconnecteur…).
  • – Une bonne gestion des épandages permet de réduire les fonds de cuves.
  • – Réentrée dans les zones traitées (intervention sur culture après que cette dernière ait été traitée) : le respect des délais d’attente recommandés avant de pénétrer dans une enceinte où des pesticides ont été appliqués est impératif, ainsi que l’observation rigoureuse du mode d’emploi de ces produits. Des panneaux sécurité doivent être mis à l’entrée de la parcelle traitée pour indiquer qu’un traitement est en cours et le délai de réentrée.

Une hygiène rigoureuse, en application ou en réentrée, est indispensable : se laver les mains après chaque intervention, prendre une douche immédiatement après le traitement, remplacer tout vêtement souillé par des projections.

Les Equipements de Protection Individuelle de l’utilisateur de produits pesticides

L’équipement du travailleur qui doit appliquer un pesticide sert à le protéger d’un contact avec le produit.

L’exposition au produit peut se faire lors de la préparation (exemple : remplissage du pulvérisateur) ou durant le traitement. Même si le port de certains équipements peut être gênant, notamment par temps chaud, il est absolument indispensable de les utiliser.

L’objectif est d’éviter au maximum toute exposition cutanée, respiratoire ou digestive. Il est primordial que l’utilisateur connaisse les phases les plus à risque et porte une protection (gants, masque, combinaison) à ces moments clefs (préparation, nettoyage, incidents lors de la pulvérisation).

Nous vivons dans des maisons inondées depuis un mois-Capture

Les équipements de protection individuelle ne doivent pas sortir de l’entreprise. Il est important de rappeler que les vêtements de protection (bottes, combinaison, masque, gants) doivent être rangés en dehors du local de stockage des produits phytosanitaires afin d’éviter leur saturation par les éventuelles vapeurs toxiques pouvant être dégagées par les produits.

Les vêtements de travail et équipements de protection individuelle fournis et entretenus par l’employeur comportent : les combinaisons de protection, les masques avec filtre à gaz ou lunettes selon les cas, les gants, les bottes de sécurité ou de protection. L’employeur doit s’assurer que ces équipements de protection individuelle sont effectivement portés.

La combinaison : Le port d’une combinaison (jetable ou durable) prévue pour les traitements phytosanitaires est essentiel. Pour une protection optimale, il convient de porter une combinaison imperméable (vêtements de type 3 Etanchéité aux projections de liquides ou de type 4 Etanchéité aux aérosols, aux pulvérisations) et munie d’un capuchon.

Les salopettes en textile n’offrent qu’une protection limitée. Lors de l’habillage, la combinaison devra être portée de manière à recouvrir les gants et les bottes.

Pour entretenir une combinaison de traitement durable, il faut impérativement limiter le nombre de lavage en machine. Pour ce faire, le vêtement encore porté doit être rincé à l’eau claire directement après traitement, puis seulement retiré et séché.

Quant à la combinaison jetable, d’usage plus fréquent en agriculture, elle doit être changée à temps, selon les prescriptions du fabricant. Les combinaisons jetables deviennent poreuses après une certaine durée, sans pour autant changer d’aspect. Elles sont perméables à l’air et réutilisables quelques fois si non déchirées.

Le masque et les lunettes : Le port de masque est nécessaire car certains produits plus volatiles sont fortement inhalés, de même lors de la manipulation de poudres. Il évite la pénétration par les voies respiratoires des gouttelettes et poussières de produits phytosanitaires.

L’idéal est d’utiliser un masque avec une cartouche avec filtres combinés pour les solvants organiques et inorganiques ainsi que pour les poussières (poudres).

Pour les produits phytosanitaires, l’utilisation d’un filtre à particules (P) additionné d’un filtre à charbon actif de catégorie A est suffisante et recommandée (cartouche du type A2P2). La cartouche accumule les substances actives jusqu’à saturation.

La cartouche doit être changée dès que le travailleur commence à sentir l’odeur du produit malgré le port du masque. Un demi-masque suffit s’il est muni de filtres pour le gaz et la poussière et accompagné de lunettes : le port de lunettes permet de protéger l’applicateur contre les dégâts oculaires des éclaboussures de produits, certains produits phytosanitaires étant corrosifs ou irritants.

Le remplacement du filtre doit être régulier. Les masques doivent être entretenus et nettoyés à l’eau savonneuse et rincés à l’eau claire. Pour les filtres, il est conseillé de les ôter après chaque utilisation et les fermer avec leur opercule.

Ne pas les mouiller, ni les souffler (soufflette) : un filtre colmaté est un filtre à jeter, la force de l’air comprimé ne libère pas mais détruit les fines alvéoles du filtre, le rendant inefficace. Les essuyer avec un chiffon propre humide et les stocker dans une poche hermétique vidée d’air.

Les lunettes-masque doivent être conformes aux normes EN 166,168.

Les gants : le port de gants est absolument nécessaire. Imperméables aux produits chimiques, ils protègent les avant-bras. La pénétration cutanée des phytosanitaires est réduite de 90% par le port de gants adaptés résistants au risque chimique (sigle CE et symbole « éprouvette » selon la norme EN 374), en nitrile ou néoprène, en privilégiant l’étanchéité (gants couvrant les avant-bras) et le confort (souples, doublés d’un support textile).

Les gants en cuir, latex ou PVC sont à proscrire.

Il est impératif de ne jamais contaminer l’intérieur des gants. Beaucoup de cas d’exposition dermique sont la conséquence de contaminations internes de ces gants, quand l’utilisateur les enlève et les remet.

Il est donc nécessaire de laver l’extérieur des gants à l’eau claire avant de les enlever. L’extérieur du gant sera ensuite séché puis aussi et surtout l’intérieur. Ne jamais réutiliser des gants craquelés ou déchirés.

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La cuve lave-mains doit être considérée comme un complément au port des gants. Les mains doivent être lavées directement après la manipulation.

Les bottes de sécurité ou de protection : Le port de bottes ou bottines imperméables, réservées aux traitements phytosanitaires conformes aux normes CE EN345-346-347, marquage S5 ou P5 (Polymères naturels et synthétiques), est nécessaire. Les chaussures de travail en cuir ou les chaussures en toile ne sont pas imperméables et adaptées pour les traitements phytosanitaires.

La combinaison sera portée au-dessus des bottes et pas dans les bottes afin d’éviter la pénétration de liquide dans celles-ci.

La formation de l’utilisateur de produits pesticides

A compter de 2014, le certificat individuel Certiphyto est obligatoire pour répandre des produits pesticides. Valable dix ans, il s’obtient au terme douze heures de formation réparties sur de deux jours.

Ces formations sont effectuées par des organismes agréés dont les chambres d’agriculture et comprennent quatre modules : les effets des phytosanitaires sur la santé, sur l’environnement, les réglementations en la matière et le matériel dans lequel investir.

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Afin de renforcer la formation à l’utilisation des produits pesticides, phytosanitaires ou phytopharmaceutiques, tout utilisateur ou distributeur à des fins professionnelles doit posséder un certificat d’aptitude obligatoire :

  • – à partir d’octobre 2013 dans les secteurs de la distribution de produits phytopharmaceutiques, de la prestation de services et du conseil,
  • – à partir d’octobre 2014 pour les autres professionnels utilisant des pesticides : agriculteurs et salariés agricoles, forestiers, agents des collectivités territoriales…

À partir de 2015, le certificat Certiphyto devra être obligatoirement présenté pour l’achat de pesticides à usage professionnel.

Tous les usages de pesticides sont concernés, qu’ils soient agricoles, forestiers ou non agricoles (parcs publics, cimetières, terrains de sport ou de loisirs, voiries et trottoirs, zones industrielles, terrains militaires, aéroports, voies ferrées…).

Le certificat individuel peut être obtenu soit par équivalence avec un diplôme délivré dans les 5 années précédentes, soit par une formation adaptée à chaque activité.

Juillet 2014
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Kafunel avec Officiel-Prevention.com

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