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Quand la peinture offre un autre regard sur la prostitution à Madagascar

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La plasticienne Miora Acker devant son «Kara Ok», jeu de mots en malgache («Kara» signifiant «comme si». Ici, «comme si tout était ok»). © S. Tétaud/RFI
La plasticienne Miora Acker devant son «Kara Ok», jeu de mots en malgache («Kara» signifiant «comme si». Ici, «comme si tout était ok»). © S. Tétaud/RFI

L’artiste plasticienne Miora Acker a réalisé une série d’œuvres intitulées « Nos Belles ». Des tableaux qui illustrent des scènes de la vie quotidienne de ces femmes de Diego ou Nosy Be, occultant volontairement tout acte sexuel.

Illusion de l’amour, attentes, fantasmes et petites routines : un périple pictural pour adoucir les idées reçues sur ces créatures qui rêvent toutes d’une vie meilleure. Le style est figuratif. Les titres des œuvres, résolument ironiques et provocateurs. Ses « Belles », Miora Acker les a peintes colorées, attirantes, rieuses, rêveuses mais surtout bien décidées à parvenir à leurs fins.

« Ce tableau, je l’ai intitulé « Doléances« . Je trouve que ces femmes ont une manière douce mais super intelligente d’attraper leur proie. Dans ce tableau, on a l’homme qui a un visage soucieux, se plaint, raconte ses malheurs à une femme à côté, qui l’écoute attentivement et lui propose douceur et tendresse… »

Cette exposition, l’artiste l’a voulue comme le début d’une dénonciation de la condition de ces travailleuses malgaches.

« L’idée qu’ont parfois les étrangers, et notamment nos voisins – Réunionnais, Mauriciens, etc-, c’est que la femme malgache est une femme qui s’achète facilement. Alors certes c’est vrai, et c’est un phénomène [Ndlr : la prostitution] de plus en plus flagrant dans toutes les villes à Madagascar à cause de la situation économique du pays et de la pauvreté ambiante, mais moi j’ai fait exprès dans cette exposition d’occulter le côté sexuel et proposer une autre façon de voir ces femmes. Elles auraient tous les droits du monde pour dire « MeToo », mais moi ce que j’ai voulu plutôt transmettre c’est que plutôt que de balancer leurs porcs, elles les dévorent. »

Un hymne à ces femmes, puissantes et conquérantes qui rêvent du prince charmant pour s’élever socialement.

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