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Les saracollé ou Soninké ! Zoom sur d’extraordinaires voyageurs qui sillonnaient tout l’Ouest africain (Dossier spécial part.3)

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Les saracollé ou Soninké, connus également sous le nom de Marka, sont d’extraordinaires voyageurs. Ils constituaient naguère cette corporation de colporteurs traditionnels, qui, avec celle des dioula, sillonnait tout l’Ouest africain.

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LES SARAKOLLES

Intrépides commerçants en même temps vaillants guerriers, ils allaient de pays en pays, de village en village, à la recherche du profit même dans les régions où régnait l’insécurité. De nos jours, utilisant les moyens de transports modernes, ils n’en continuent que mieux à poursuivre leurs pérégrinations à travers le monde.

Et puis riches ils finissent toujours, dans leur majorité, par revenir au pays où, au soir de leur vie, ils aiment raconter à l’envie, au pied de l’arbre à palabres de leur village, les nombreuses péripéties de leurs voyages à travers l’univers où leurs aventures, autrefois sur les de la cola jusqu’en pleine sylve ivoirienne, et aujourd’hui dans les pays diamantifères, rivalisent avec leurs bordées en Amérique, en Europe et en Asie quand ils étaient à bords des transatlantiques.

Car aventuriers par nature, ils ont également acquis depuis plusieurs décades une vocation d’inscrit maritimes si bien que de nombreux jeunes Saracollé servent de plus en plus, notamment comme chauffeurs, à bords des paquebots, caboteurs, bateaux pétroliers, etc…

En outre, ardents musulmans, autant qu’audacieux aventuriers et astucieux traitants, ils ont pu créer un peu partout et jusqu’au cœur des régions forestières des communautés islamiques, où du reste le mot Soninké est devenu souvent synonyme de marabout.

C’est ainsi, que par exemple, une colonie maraboutique saracollé fonda, il y a plus d’un demi-siècle, à Touba, dans l’Ouest du Fouta-Djallon, une brillante médersa aujourd’hui encore fort réputée dans le milieu musulman de l’Ouest africain.

La dispersion du peuple saracollé est telle que certains des ses éléments sont difficilement identifiables du fait de leur absorption par les autochtones de leurs pays de résidences.

Il est cependant à remarquer que même en pareil cas ces colonies assimilées n’en conservent pas moins certains traits caractéristiques et certaines coutumes de leur ethnie d’origine et ne se réclament pas moins de celle-ci dans certaines circonstances.

A cet égard on pourrait citer l’exemple des Soninké qui, au moment de la dislocation de Wagadou, gagnèrent les pays du Sud.

L’une des régions où ils s’installèrent porte le nom de Kissidougou (pays de ceux qui sont sauvés). Les noms patronymiques des familles qui s’y établirent étaient Cissé, Sylla.

Elles ont peu à peu perdu l’usage de leur langue d’origine pour prendre celle des aborigènes et il est aujourd’hui difficile de les prendre pour les Soninké.

Il en a été de même d’une autre fraction qui s’établit entre San et Tombouctou et qui fut assimilée par les Sonraï.

En résumé, le moins qu’on puisse dire des Saracollé c’est qu’après avoir créé l’un des empires les plus puissants et les plus florissants au début de l’ère chrétienne: le Ghana, ils furent l’un des peuples les plus actifs de l’Afrique de l’Ouest, après la décadence de cet empire.

 

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