Trump et Biden. L’écart se creuse entre les 02 de candidats à la Présidentielle américaine. Même sâil assure sur Twitter avoir triomphé du virus, Donald Trump est contraint de demeurer en quarantaine à la Maison Blanche, et ne peut plus organiser les meetings quâil affectionne tant.
De son côté, Joe Biden sillonne le terrain. Le candidat démocrate, longtemps raillé par le président pour les précautions quâil a prises pour éviter la pandémie, prend sa revanche. Et continue de distancer le président dans les sondages.
« Comment Joe Biden peut-il être en tête des sondages en Pennsylvanie ? Ce sont de fausses enquêtes ! Je vais gagner cet Ãtat », sâest étranglé Donald Trump sur Twitter depuis la Maison Blanche dont il ne peut sortir. Le candidat démocrate était dans cet Ãtat clé mardi 6 octobre.
Joe Biden ne sâen est pas pris directement au président, mais Donald Trump était clairement dans sa ligne de mire quand il a évoqué le coronavirus, rapporte notre correspondante à Washington, Anne Corpet.
« Porter un masque nâest pas une déclaration politique, câest une recommandation scientifique. La distanciation physique nâest pas une déclaration politique, câest une recommandation scientifique. Ce virus se fiche de savoir où vous vivez et à quel parti vous appartenez, il nous infecte tous, il peut emporter la vie de chacun. Câest un virus, pas une arme politique. »
Joe Biden a déclaré mardi qu’il valait mieux que le deuxième des trois débats présidentiels, prévu la semaine prochaine à Miami (Floride), n’ait pas lieu si Donald Trump était toujours porteur du coronavirus.
Des vitres en plexiglas pour le débat des vice-présidents
Le vice-président Mike Pence et la sénatrice Kamala Harris se retrouvent ce mercredi à Salt Lake City, dans l’Utah, pour l’unique débat des colistiers, avec des précautions supplémentaires et le feu vert des autorités sanitaires.
Les candidats seront séparés par deux barrières transparentes en plexiglas dâenviron 1,80 mètre chacune, détaille notre correspondant en Californie, Ãric de Salve. La distanciation sociale sera renforcée, Kamala Harris sera placée à plus de 3,50 mètres de Mike Pence pour réduire les risques de transmission du virus. Des mesures prises à la demande des démocrates après la contamination de Donald Trump.
Ces mesures ont été accueillies par des moqueries du camp républicain. « Si Kamala Harris veut créer une forteresse autour dâelle, quâil en soit ainsi », a raillé la porte-parole de Mike Pence.
Et pourtant, des doutes planent toujours sur une possible contamination du vice-président. Ces derniers jours, Mike Pence a été en contact avec plusieurs personnes infectées, dont Donald Trump lui-même.
Et le vice-président refuse de sâimposer une quatorzaine comme le recommandent pourtant les autorités sanitaires américaines alors quâil est lui-même à la tête de la task force anti-Covid-19 de la Maison Blanche.
La Maison Blanche s’est d’ailleurs transformée en cluster en moins dâune semaine. Dernier cas en date : mardi, le conseiller présidentiel Stephen Miller, qui est devenu le 22e contaminé au Covid-19 dans lâentourage de Donald Trump.
Trump annonce l’arrêt des négociations sur le plan de soutien
Donald Trump s’est indigné mardi que le Covid-19 soit un sujet central de campagne, tandis que son adversaire Joe Biden appelait les Américains à l’unité.
« Les médias Fake News […] ne veulent parler que du Covid-19 », a tonné le président américain dans un tweet rédigé depuis la Maison Blanche, qu’il a retrouvée lundi soir après trois jours d’hospitalisation.
Depuis Gettysburg, dans l’Ãtat clé de Pennsylvanie, Joe Biden a, lui, lancé un appel au rassemblement. « Il n’y a pas de place pour la haine en Amérique », a lancé l’ancien vice-président de Barack Obama, dénonçant « les forces de l’ombre » et « les forces de la division ».
Le candidat démocrate a désormais 16 points dâavance au niveau national sur le président (41% contre 57% d’intentions de vote, selon le dernier sondage CNN/SSRS rendu public mardi matin). Joe Biden distance notamment Donald Trump sur la question de lâéconomie, ce qui est nouveau.
La décision annoncée ce mardi par le président de couper court aux négociations sur le plan de soutien à l’économie américaine, destiné à compenser l’impact de la crise sanitaire, risque dâaggraver encore cette désaffection de lâélectorat pour le président candidat.
Cet arrêt brutal des longues négociations sur un nouvel ensemble budgétaire a provoqué les critiques de Joe Biden, des démocrates du Congrès mais aussi de certains élus républicains, selon lesquels il faut apporter une aide supplémentaire aux millions d’Américains ayant perdu leur emploi depuis le début de la crise sanitaire provoquée par le coronavirus.
Les Ãtats-Unis sont le pays au monde le plus touché par la pandémie, avec plus de 7 millions de cas confirmé et plus de 210 000 décès.