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Vaccin ou l’idée de prévenir le mal par le mal

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L'Inoculation par Louis Léopold Boilly (1807).

La vaccination est l’administration d’un agent antigénique (le vaccin) dans le but de stimuler le système immunitaire d’un organisme vivant afin d’y développer une immunité adaptative contre un agent infectieux.

La substance active d’un vaccin est un antigène dont la pathogénicité du porteur est atténuée afin de stimuler les défenses naturelles de l’organisme (le système immunitaire).

La réaction immunitaire primaire permet en parallèle une mise en mémoire de l’antigène présenté pour qu’à l’avenir, lors d’une vraie contamination, l’immunité acquise puisse s’activer de façon plus rapide et plus forte.

Il existe quatre types de vaccins selon leur préparation : agents infectieux inactivés, agents vivants atténués, sous-unités d’agents infectieux ou anatoxines (antidiphtérique, antitétanique).

L’Organisation mondiale de la santé estime que la vaccination est l’une des interventions sanitaires les plus efficaces et les plus économiques.

Elle a permis d’éradiquer la variole, de réduire de 99 % à ce jour l’incidence mondiale de la poliomyélite, et de faire baisser de façon spectaculaire la morbidité, les incapacités et la mortalité dues à la diphtérie, au tétanos, à la coqueluche, à la tuberculose, et à la rougeole.

Pour la seule année 2003, les autorités sanitaires estiment que la vaccination a évité plus de 2 millions de décès.

À Genève, devant l’Organisation mondiale de la santé, la vaccination est érigée en statue, œuvre du sculpteur Martin William dévoilée le 17 mai 2010, date de la commémoration du 30e anniversaire de l’éradication de la variole1 : un agent de santé utilise une aiguille bifurquée à la place du vaccinostyle, afin de vacciner toute une famille contre la variole.

Histoire

Des méthodes empiriques de variolisation sont apparues très tôt dans l’histoire de l’humanité, grâce à l’observation du fait qu’une personne qui survit à la maladie est épargnée lors des épidémies suivantes.

L’idée de prévenir le mal par le mal se concrétise dans des pratiques populaires sur les continents asiatique et africain.

La pratique de l’inoculation était en tout cas connue en Afrique depuis plusieurs siècles et c’est de son esclave Onésime que l’apprit le pasteur américain Cotton Mather.

La première mention indiscutable de la variolisation apparaît en Chine au xvie siècle. Il s’agissait d’inoculer une forme qu’on espérait peu virulente de la variole en mettant en contact la personne à immuniser avec le contenu de la substance qui suppure des vésicules d’un malade.

Le risque n’était cependant pas négligeable : le taux de mortalité pouvait atteindre 1 ou 2 %. La pratique s’est progressivement diffusée le long de la route de la soie. Elle a été importée depuis Constantinople en Occident au début du xviiie siècle grâce à Lady Mary Wortley Montagu.

Administration d’un vaccin.

Voltaire lui consacre en 1734 sa XIe lettre philosophique, « Sur la petite vérole », où il la nomme inoculation, lui attribuant une origine circassienne et précisant qu’elle se pratique aussi en Angleterre :

« Un évêque de Worcester a depuis peu prêché à Londres l’inoculation ; il a démontré en citoyen combien cette pratique avait conservé de sujets à l’État ; il l’a recommandée en pasteur charitable. On prêcherait à Paris contre cette invention salutaire comme on a écrit vingt ans contre les expériences de Newton ; tout prouve que les Anglais sont plus philosophes et plus hardis que nous. Il faut bien du temps pour qu’une certaine raison et un certain courage d’esprit franchissent le pas de Calais7. »

En 1760, Daniel Bernoulli démontra que, malgré les risques, la généralisation de cette pratique permettrait de gagner un peu plus de trois ans d’espérance de vie à la naissance. La pratique de l’inoculation de la variole a suscité de nombreux débats en France et ailleurs.

Vaccin dans le but de stimuler le système immunitaire 

Pour la première fois, des années 1770 jusqu’en 1791, au moins six personnes ont testé, chacune de façon indépendante, la possibilité d’immuniser les humains de la variole en leur inoculant la variole des vaches, qui était présente sur les pis de la vache.

Parmi les personnes qui ont fait les premiers essais, figurent en 1774, un fermier anglais au nom de Benjamin Jesty, et en 1791, un maître d’école allemand au nom de Peter Plett.

En 1796, le médecin anglais Edward Jenner fera la même découverte et se battra afin que l’on reconnaisse officiellement le bon résultat de l’immunisation.

Le 14 mai 1796, il inocula au jeune James Phipps, âgé de 8 ans, du pus prélevé sur la main de Sarah Nelmes, une fermière infectée par la vaccine, ou variole des vaches.

Trois mois plus tard, il inocula la variole à l’enfant qui s’est révélé immunisé. Cette pratique s’est répandue progressivement dans toute l’Europe.

Le mot vaccination vient du nom de la « variole des vaches », la vaccine, elle-même dérivée du latin : vacca qui signifie « vache ».

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Un auteur récent – reprenant en cela un débat ancien qui avait commencé dès Jenner – fait remarquer que la pratique aurait pu s’appeler « équination » vu l’origine équine de la vaccine.

Il est par ailleurs attesté qu’en de multiples occasions des lymphes vaccinales ont été produites à partir de chevaux (l’un de ses premiers biographes rapporte même que Jenner a inoculé son fils aîné, en 1789, avec des matières extraites d’un porc malade du swinepox).

Le principe de la vaccination a été expliqué par Louis Pasteur et ses collaborateurs Roux et Duclaux, à la suite des travaux de Robert Koch mettant en relation les microbes et les maladies.

Cette découverte lui permit de développer des techniques d’atténuation des germes. Sa première vaccination fut la vaccination d’un troupeau de moutons contre le charbon le 5 mai 1881.

La première vaccination humaine (hormis la vaccination au sens originel de Jenner) fut celle d’un enfant contre la rage le 6 juillet 1885.

Contrairement à la plupart des vaccinations, cette dernière fut effectuée après l’exposition au risque — ici, la morsure du jeune Joseph Meister par un chien enragé et non avant (le virus de la rage ne progressant que lentement dans le système nerveux).

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