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18 expressions françaises que l’on n’utilise plus aujourd’hui

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Souvent remaniée, la langue française regorge de trésors insoupçonnés. Employées par nos aïeux, quelques citations méritent respect et intérêt. Grâce à un vocabulaire imagé, les portes du savoir s’ouvrent. La rédaction de Kafunel vous propose de découvrir l’origine et la signification de dix-sept expressions.

FAIRE DES PATAQUÈS

En français, la maitrise des liaisons s’apprend. Les passionnés pardonnent rarement l’ajout d’une consonne à l’oral.

Malheureusement, cette pratique demeurait courante dans le phrasé populaire. Appelée pataquès, elle symbolisait également une accumulation de gaffes. En voici un exemple : « moi-z-aussi ».

DÉMÉNAGER A LA CLOCHE EN BOIS

Difficile de fuir son logement en catimini quand on voulait quitter celui-ci sans honorer son loyer. L’astuce consistait à empaqueter ses affaires et à les descendre par la fenêtre à l’aide d’une ficelle.

Le mauvais payeur pouvait passer ainsi devant la concierge les mains vides sans attirer l’attention. Cette fuite fugace ressemblait au son discret émis par une cloche en bois.

SE CASSER LA MARGOULETTE

En normand, margane voulait dire mâchoire tandis que gole signifiait gueule. Comme le montre l’image ci-dessus, les poilus donnaient des surnoms à chaque partie de leur corps. La margoulette s’apparentait à la bouche.

« Prenez garde de vous casser la margoulette dans les montagnes. Rapportez-nous vos personnes en bon état. »

En 1864, Gustave Flaubert utilisait pour la première fois l’expression. Lors d’un séjour en montagne, il recommandait la prudence à son ami.

TAILLER DES CROUPIÈRES

Avant l’arrivée des automobiles, seuls les chevaux circulaient dans les rues. Relié à la selle, un lien en cuir se trouvait sous le harnais.

Afin de l’empêcher de remonter, le cocher le passait sur la croupe puis sous la queue de son fidèle destrier.

En temps de guerre, des astuces se répandaient pour battre en retraite. Coupée par une épée ou une lance, la croupière semait le trouble : le cavalier du camp adverse basculait.

COURIR LE GUILLEDOU

En ancien français, guiller sous-entendait l’utilisation de la ruse à des fins libidineuses. Tout en restant mystérieux, le coureur de jupons repérait ses proies dans des lieux de débauche.

Dans Le cousin Pons, Honoré de Balzac imaginait les moeurs dissolues d’un personnage. L’expression imagée résumait ce portrait peu flatteur :

« Moi, je vous croyais des maîtresses à la douzaine, des danseuses, des actrices, des duchesses, rapport à vos absences (…) Qu’en vous voyant sortir, je disais toujours à Cibot : Tiens, voilà monsieur Pons qui va courir le guilledou ! »

LAISSER PISSER LE MÉRINOS

Le mérinos appartient à la famille des ovidés. Ce mouton reste apprécié pour la douceur de sa laine. Dirigé par le berger, le cheptel s’arrêtait régulièrement pour satisfaire des petits besoins naturels.

Or, l’avancée lente des animaux et les haltes nécessaires provoquaient la grogne des voyageurs. En province, les locaux utilisaient allègrement cette expression pour détendre l’atmosphère et rassurer les plus pressés.

À TIRE-LARIGOT

 

En 1282, le célèbre archevêque de Rouen Eudes Rigaud offrit une cloche de dix tonnes à sa cathédrale.

Vu l’ampleur de la tâche, il décida d’investir dans une vigne afin de récompenser les ouvriers chargés de l’installation. Tenaillés par la soif, les plus émérites se réconfortaient dans le doux breuvage. L’expression devint donc un synonyme d’excès dans les projets entrepris.

AVOIR UN CŒUR D’AMADOU

Présente sur les champignons, cette substance flasque a des propriétés inflammables. Les mèches des anciens modèles de briquets se fabriquaient grâce à cette matière visqueuse. Si on désire les faveurs de quelqu’un, on tente de l’amadouer.

En amoureux transi des mots, Georges Brassens a utilisé l’expression dans l’une de ses chansons. Jugez plutôt.

MENER UNE VIE DE BÂTON DE CHAISE

Aujourd’hui, la chaise repose sur le sol grâce à quatre supports. Or, le siège n’a pas toujours été statique.

Des hommes levaient et mettaient à terre deux grands bâtons au centre desquels était suspendue une cabine qui abritait les nobles ainsi transportés.

Fatiguant, ce travail laissait peu de place à la fantaisie. Peu à peu, la conscience commune n’arrivait plus à dissocier la vie de ces porteurs aux mouvements incessants qu’ils faisaient pour leur travail. L’expression illustrait donc une existence dissolue, sans la moindre stabilité.

BOUCHE A L’ÉMERI

Parfait pour décaper, son usage améliore l’étanchéité des récipients. Autrefois, avant de fermer les bouteilles, on l’utilisait pour polir les goulots et les bouchons afin que le contact entre les deux éléments devienne parfait.

Quand on doutait des capacités intellectuelles d’un individu, on le définissait comme une personne « bouchée ». Associée aux qualités abrasives de l’émeri, l’expression insistait sur leur côté hermétique à toutes les conversations.

RECEVOIR UNE AVOINÉE

Cette céréale est l’aliment de base des chevaux. A l’époque des fiacres, plusieurs méthodes existaient pour stimuler les équidés.

La première consistait à les nourrir juste après une course. La deuxième recommandait les coups de fouet. Malheureusement, l’expression se focalise sur les mauvais traitements infligés à l’animal.

PAYER EN MONNAIE DE SINGE

Au 12e siècle, le pont reliant l’île de la Cité à la rue Saint-Jacques suscitait des polémiques. Instaurée par Saint-Louis, une taxe était imposée à quiconque désirait l’emprunter.

Pour fourvoyer le contrôleur, les forains exécutaient leur prestation avant d’y accéder. Ce moyen de paiement peu commun a donné naissance à cette expression.

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