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La parole et la conscience manipulées (suite)

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La parole et la conscience manipulées (suite)

La parole et la conscience manipulées (suite)… Le langage et la manipulation de l’être.

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Quels sont les objectifs de ces pratiques ?

Lorsque nous observons ce mode de « communication » de la part d’une personne, il y a deux grands cas de figure : soit la personne agit de son propre chef (mais est-ce bien sur ?), soit elle est manipulée. Dans ce cas, elle est souvent autant visée que la personne qu’elle croit être la cible lors de mises un scène dans laquelle un rôle lui a été distribué contre cette cible.

Tout l’art du manipulateur (celui qui tire les ficelles en amont, pouvant appartenir à un groupe ou à un réseau) étant dans ce cas de faire d’une pierre deux coups.

Elle stimule l’ego de la personne chargée de jouer le rôle de persécuteur, et qui pour le coup se sent très importante et très « maligne » (dans les 2 sens du mot, comme une tumeur), ce qui contribue à la rendre aveugle à la portée de la manipulation qu’elle subit elle-même.

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La personne manipulée est dans ce cas d’une part utilisée comme bras armé et comme bouclier humain (les manipuleurs ne s’exposant pas) pour harceler une cible, et d’autre part elle est elle-même visée pour être conditionnée à agir sous influence, à obéir comme un robot ; cette action faisant partie de son apprentissage de conditionnement.

La pratique de ces tactiques à double-entrée en matière de langage dépasse le langage lui-même. La relation entre psychisme et langage est réciproque, voir rétroactive. En travaillant sur l’un on agit sur l’autre. Comme nous l’avons vu, une telle pratique a tendance à rendre la personne double, avec une personnalité dissociée.

Une forme de schizophrénie « légère » généralisée est créée et développée de toutes pièces. C’est également la conclusion à laquelle je parviens avec l’approche de Michel Crozier dans son livre l’Acteur et le système.

De par ailleurs, en cas de fragilité psychologique, la personne peut basculer dans un état schizophrénique plus grave ou développer d’autres pathologies.

Les personnes ainsi conditionnées en deviennent plus manipulables, car leur « autre personnalité » peut plus facilement être perméable à des messages paradoxaux et subliminaux.

Elles peuvent également de la sorte se construire plus aisément une fausse conscience lorsqu’il leur est demandé de réaliser des actions que leur conscience devrait réprouver. En quelque sorte une personne dans cette situation se raconte à elle-même que ce n’est pas vraiment elle qui agit.

C’est l’autre, celle qui est en mission ! Ceci rejoint, par d’autres chemins, les conclusions de Stanley Milgram sur la soumission à l’autorité. Attendu que pour obtenir soumission, asservissement, plusieurs tactiques sont souvent opérées conjointement.

Ce néo-langage brouille la perception et pervertit le raisonnement, à l’identique des méthodes des sectes, en remplaçant la vraie communication par une communication fausse où le mot perd son sens, et avec lui ses points de repères.

Il provoque désorientation. Il fait partie d’un ensemble de pratiques mises en oeuvre pour mutiler l’individu et l’aliéner progressivement, avec des étapes suffisamment imperceptibles pour qu’il ne puisse pas réagir.

Voir l’article sur les Tactiques coercitives de manipulation mentale et le lavage de cerveau >>>

D’où viennent ces méthodes ?

De tous temps des pratiques manipulatrices ont été associées à la réthorique qui est potentiellement perverse de fait. C’est une technique qui vise à avoir toujours raison dans un rapport de force utlisant la sémantique. Cette citation en est le reflet :

« Il ne sert à rien à l’’homme de la lutte (du maître et de l’’esclave) de tuer son adversaire. Il doit le supprimer «dialectiquement». C’est à dire qu’il doit lui laisser la vie et la conscience, et ne détruire que son autonomie. Il ne doit le supprimer qu’’en tant qu’’opposé à lui et agissant contre lui. Autrement dit il doit l’’asservir. » A. Kojève – Introduction à la lecture de Hegel.

Il va sans dire, que je ne soutiens pas cette affirmation qui est cependant représentative.

Le présent sujet n’a donc pas pour but de traiter de la réthorique en général, mais de mettre en relief certaines pratiques en particulier.

Ces pratiques, et l’assurance de leur efficacité, découlent et sont opérées par diverses écoles de psychologie et de sociologie, et font suite à diverses expérimentations qui n’ont pas toutes été faites dans des conditions éthiques, d’autant qu’elles prônent la « recherche-action », c’est-à-dire in situ (La parole).

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J’en fait mention dans mon document sur le harcèlement moral et la perversité du système>>>

Sans faire un état exhaustif, nous devons citer l’école de Palo Alto, du nom de la localité géographique de ses initiateurs (au sud de San Fransisco). Une des particularités de cette école est la constitution d’un réseau informel, appelé aussi « collège invisible ».

Paul Watzlavick (Thérapeute au Mental Recherche Institute de Palo Alto et professeur à l’université de Stanford) est considéré comme étant le chef de file de cette école. Cette école est d’abord fondée sur les théorie Gregory Bateson ; celui-là même qui a étudié et théorisé les pathologies liées à la shyzophrénie (La parole).

Les recherches de l’école de Palo Alto sont basées sur l’épistémologie constructiviste. D’un point de vue de la psychothérapie, elles s’opposent manifestement à la méthode freudienne et à toutes les autres approches fondées sur des connaissances approndies de la psychologie.

L’approche de l’école de Palo Alto prétend l’obtention des mêmes résultats que les thérapies longues avec des thérapies de courte durée, au moyen d’une approche systémique, et des pratiques très discutables.

Cette approche est très imprégnée de la cybernétique et de la robotique ainsi que de la linguistique. Elle propose de reprogrammer les personnes par le langage et des orientation de communication très déterminés. Elle regroupe également des pratiques traumatisantes prétendant soigner le mal par le mal.

La parole et la conscience manipulées (suite)…

Depuis le début de leurs recherches, en 1942, les théories de l’école de Palo Alto se sont imposées dans le domaine de la communication. Elles ont étendu leur application à des disciplines telles que le management, le marketing, le lobbying, la communication d’entreprise, les milieux de la presse

Cette approche, principalement basée sur le langage et les paradoxes, met en avant des axiomes, dont le premier est : « On ne peut pas ne pas communiquer ». Ce que nous ne pouvons que confirmer… Cependant, on ne peut que constater que cette communication se traduit directement par la manipulation (La parole).

D’ailleurs, certains organismes dont les formations sont basées sur cette approche de Palo Alto, ont transformé cet axiome de base « On ne peut pas ne pas communiquer » par « On ne peut pas ne pas manipuler »(sic – note ci-dessous) et communiquent sur « l’art de la manipulation ».

On remarque tout un discours pseudo-logique et très bien étayé qui vise à légitimer la manipulation et à stigmatiser ceux qui s’y opposent.

Cette pratique est complètement représentative de ce qui se passe d’une façon globale dans la société, d’autant que cette « école », ce réseau, a des ramifications multiples.

Des avatars sont également nés du fruit de ces recherches (combinées à d’autres) comme la PNL – Programmation Neuro-Linguistique – qui porte parfaitement bien son nom et dont l’objectif est de trouver des comportements qui puissent influencer autrui, et dans certains cas le reprogrammer totalement.

Cette école n’est pas la seule, d’ailleurs elle semble découler elle-même d’autres recherches inhérentes au contrôle mental ; notamment celles du Tavistock Institut. Ses recherches sont à l’origine de la guerre psychologique dont les populations du monde entier sont les cibles.

En effet, c’est probablement de cet institut qu’est né l’idée de la gestion des populations par le conditionnement, et qu’ont été initiées ou favorisées la plupart des écoles qui ont formé les spécialistes du comportement mental, lesquels ont formé à leur tour d’autres « spécialistes » qui interviennent dans tous les secteurs de la société.

Cette pratique, qui a recours à l’arme psychologique de la terreur en infligeant des traumatismes psychologiques, a été théorisée dans les années 1930 par un groupe de psychiatres anglo-saxons, sous la direction d’un officier britannique – également psychiatre – du nom de John Rawlings Rees.

Directeur dès 1932 du Tavistock Institute de Londres, Rees mit au point une technique de contrôle psychologique des masses fondée sur la formation délibérée de névroses (La parole).

La méthode consiste en particulier à multiplier les traumatismes envers une population afin de créer un état hébété, inhibant ainsi sa capacité de réaction et favorisant l’emprise, la soumission, la collaboration.

Lesdites recherches et écoles affichent toutes des intentions louables, censées améliorer, guérir. Même si des applications positives existent, l’objectif premier est le contrôle mental et l’asservissement, au besoin en provoquant et utilisant les maladies mentales que ces méthodes sont censées soigner.

Manipulation individuelle et globale

Diverses analyses convergent vers la conclusion que la manipulation est généralisée dans la société, celle-ci s’opérant sur plusieurs degrés.

Le message (humaniste et non religieux) « aimez-vous les uns les autres » disparaît sous l’injonction « manipulez-vous les uns les autres », autrement dit « utilisez-vous les uns les autres », « trahissez-vous les uns les autres » et « aliénez-vous les uns les autres » (La parole).

De cette manière les citoyens sont eux-mêmes les artisans directs de leur exploitation, de leur dégénérescence, de leur mutation en êtres de plus en plus soumis et vampirisables.

L’homo-humanum (présent en chacun) est perpétuellement traqué et tué au profit de l’homo-economicus. Je précise que ce serait une erreur de croire que seul le libéralisme est responsable de ces pratiques, bien qu’il ne fasse que les accentuer.

Les collaborateurs à ces méthodes sont dans tous les milieux, et malheureusement, dans ceux-là même qui devraient en être les détracteurs : à savoir des milieux militants, et sur un plan politique, les milieux gauchistes ne sont pas épargnés.

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Je les ai personnellement observés de toutes parts dans les nombreux et diversifiés milieux et groupes que mon parcours hétéroclyte m’a amenée à pénétrer (La parole).

Cette pratique à cours de façon transversale. Il y a heureusement de vrais humanistes et de vrais résistants, mais ils sont partout, et n’ont pas forcément l’étiquette et le look du militant.

Nous pouvons aisément discerner une « main invisible », qui est bien loin de celle décrite par Adam Smith (dont l’idée n’était pas de lui d’ailleurs). Son affirmation est complètement fausse.

D’une part l’investissement de chacun à produire toujours plus, à rechercher l’accumulation des biens et du confort personnel ne sert pas les intérêts de tous, comme il le prétend, mais bien ceux d’une minorité de favorisés qui appartiennent à une communauté pratiquant des stratégies élaborées.

D’autre part, la « main invisible » qu’il décrit est virtuelle, alors que dans la réalité elle est bien concrète (bien qu’effectivement invisible), avec en permanence en poigne un jeu de ficelles et des pantins aux bouts.

Outre l’organisation systématisée de la médiocrité qui favorise l’individualisme et avec lui le maintient du Pouvoir en place, les populations, les personnes ainsi conditionnées sont réceptives, à toutes sortes d’utilisations ponctuelles (La parole).

Par exemple, lorsque dans une organisation, un harcèlement stratégique est décidé à l’encontre d’une personne, il est d’autant plus facile de le mettre en oeuvre que les éléments du groupe sont déjà conditionnés. Dans ce cas ils sont utilisés comme tueurs (psychologiques) ; leur soumission, leur obéissance et leur fausse-conscience étant déjà formatées.

Ne nous étonnons pas du développement de la perversité et des pratiques de harcèlement moral, puisque une majorité de personnes y participent d’une manière ou d’une autre, dans un cercle vicieux.

illustration-du-cerveau

Mais les effets vont beaucoup plus loin que cet exemple. Avec ces pratiques, c’est l’humanité de l’être humain qui est détruite.

La parole autonome, avec la conscience, est le principal caractère qui différencie l’être humain du robot, de la machine. Cette différenciation est de plus en plus atténuée de maintes façons. Le détournement de la fonction de la parole en est simultanément l’outil invisible, la partie visible, la partie profonde et structurelle. Les personnes sont robotisées (La parole).

Que chacun fasse l’effort de visualiser à moyen et long terme à quoi ressemblera la société… celle que nous allons laisser aux générations futures.

N’oublions pas que bien des caractères acquis par l’homme sont transmis génétiquement. Une espèce transformée est en cours de production. Une Espèce d’esclaves qui risquent de devenir, d’une génération sur l’autre, des entités de plus en plus structurellement proches des machines, toujours plus faciles à programmer.

La force de la conscience

La voie de la conscience est une voie d’élévation qui développe bienveillance, discernement, lucidité et force. La vraie force, celle qui n’a pas besoin d’exercer un pouvoir sur autrui, mais qui respecte la vie.

J’ai coutume de dire que la conscience est comme une voie à sens unique. Lorsque l’on a véritablement avancé sur ce chemin on ne peut plus revenir en arrière ; d’ailleurs on ne le veut pas, sauf pour ceux qui ont « vendu leur âme au diable »(c’est une métaphore) à grands coups de pactes faustiens, et qui retombent parfois très bas (La parole).

Ils peuvent toutefois se relever, et ce contrairement à ce que le système est habile à leur faire croire. Car l’inconscience et la fausse conscience sont totalement réversibles.

La soumission et la corruption sont parfois, et je pense assez souvent, liées au fait que les personnes se sont laissées persuadées qu’elles ne pouvaient pas faire autrement. Ce qui est faux. Il s’agit d’un conditionnement, et toute personne peut choisir une autre voie, à tout moment.

Il suffit de le décider, d’un peu plus de courage, et d’ouvrir ses yeux et ses oreilles. Parler vrai est aussi un bon début (La parole).

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