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Maguette Diop, Secrétaire Général de la Fenab: Un combat pour la formalisation du statut du paysan

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Maguette Diop, paysane à 23 ans Secrétaire Général de la Fenab Un combat pour la formalisation du statut du paysan
Maguette Diop, paysane à 23 ans Secrétaire Général de la Fenab Un combat pour la formalisation du statut du paysan

Maguette Diop, Secrétaire Général de la Fenab. Un combat pour la formalisation du statut du paysan. La Secrétaire générale de la Fédération nationale de l’agriculture biologique (Fenab), Maguette Diop, invite les autorités de l’État à reconnaître et à formaliser le statut de paysan au Sénégal. Ce qui permettrait aux paysans de pouvoir bénéficier des privilèges comme tous les fonctionnaires de l’État. L’accès des femmes à la terre, la reconnaissance de l’agriculture biologique par l’État, l’application de la loi agro-sylvo-pastorale font aussi partie de ses combats à travers la Fenab.

Maguette Diop, paysanne à 23 ans, combat pour la formalisation du statut

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Tel père, telle fille, serait-on tenté de dire. Maguette Diop, Secrétaire générale de la Fédération nationale de l’agriculture biologique (Fenab), est fille d’agriculteur.

À 23 ans déjà, alors qu’elle faisait la classe de première, Maguette Diop a commencé à s’intéresser à l’agriculture en accompagnant son père, employé des Industries chimiques du Sénégal (Ics), dans ses champs.

C’est ainsi que le virus du métier d’agricultrice lui a été transmis par un papa dont elle est l’héritière. D’ailleurs, elle est allée plus loin que son père.

Très tôt, elle a tout abandonné pour choisir l’agriculture comme profession. Ce qui lui a permis de gravir plusieurs échelons.

Au-delà de la Fenab dont elle assure le secrétariat général, Maguette Diop est membre de l’Alliance nationale Femme et foncier du Sénégal (Anff) dirigée par Cicodev/Afrique mais aussi du Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (Cncr).

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Du haut de son 1,50 mètre environ, Maguette Diop est une vraie Sénégalaise de par sa corpulence et son port vestimentaire. Joviale et très concentrée, elle apparaît souvent en public habillée en taille basse ou en grand boubou.

Femme au foyer et mère de trois enfants, elle fait partie de la gent féminine qui se bat pour améliorer les conditions de vie de ses concitoyens.

Elle a eu le privilège d’intégrer les instances de prise de décision, en tant que conseillère municipale à Darou Khoudouss (Tivaouane), son village natal, pour pouvoir influer positivement sur le quotidien des populations, des paysans et des femmes en particulier.

Son combat pour un secteur agricole fort à travers la reconnaissance du statut du paysan au Sénégal lui laisse peu de temps pour sa famille. Très dynamique, elle est partagée entre ses champs, l’unité de transformation et les ateliers de formation.

La Secrétaire générale de la Fédération nationale pour l’agriculture biologique (Fenab), aux côtés du président Doudou Diop et du coordonnateur Ibrahima Seck, se bat tous les jours pour l’agriculture.

Son objectif : nourrir sa famille d’abord et ensuite son environnement immédiat, voir tout le Sénégal à travers une agriculture saine et sans produits chimiques.

Elle s’est engagée également à sensibiliser les populations et particulièrement les femmes contre le gaspillage, la propreté, le financement local à travers des caisses de solidarité en qualité d’animatrice rurale.

Une activité qui lui a permis d’être au cœur du développement local de sa commune, Darou Khoudouss dans le département de Tivaouane.

Accès des femmes à la terre

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L’impact positif de ses activités et sa proximité avec les femmes ont poussé le président de la communauté rurale d’alors, Ndiaga Matar Ndiaye, à l’investir sur sa liste et de l’élire conseillère rurale pour deux mandats : 2005-2009 et 2009-2014.

Elle sera reconduite de 2014 à 2021 comme conseillère municipale avec le passage des communautés rurales en commune de plein exercice. Les populations de Darou Khoudouss l’ont élue pour un quatrième mandat en janvier 2022.

Elle fait partie des conseillers qui représentent la commune de Darou Khoudoss au Conseil départemental de Tivaouane.

Maguette Diop a usé de sa casquette de conseillère départementale pour décrocher une unité de transformation de produits agricoles locaux où s’active une cinquantaine de femmes dont elle est la coordonnatrice.

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Pour vivre sa passion et exercer son métier, elle exploite un champ de 10 hectares à Darou Khoudoss où elle emploie six jeunes de sa localité. Dans ce vaste champ, elle s’active dans la production maraîchère avec d’importants rendements en oignon, pomme de terre, carotte, choux, entre autres spéculations.

Cependant, son principal problème est qu’elle ne peut pas disposer de titre lui permettant de travailler avec les institutions financières et les banques. En effet, son champ est dans la forêt classée et est entre les mains du service des Eaux et forêts.

Ce qui pose la lancinante question de l’accès des femmes à la terre. Un combat mené par la Fédération nationale de l’agriculture biologique, mais qui reste entier malgré quelques avancées en ce qui concerne la sensibilisation.

Pour Maguette Diop, à côté de l’accès des femmes à la terre, les autorités de l’État doivent reconnaître le statut du paysan au Sénégal au même titre que les fonctionnaires de l’État.

Mettre les paysans dans des conditions de pouvoir bénéficier de pension de retraite

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« L’agriculteur doit avoir un statut, une identité, être formalisé afin de pouvoir bénéficier des mêmes privilèges que les enseignants, les médecins.

Il faut mettre les paysans dans des conditions de pouvoir bénéficier de pension de retraite, de protection sociale », a réclamé Maguette Diop.

Aux candidats à la présidentielle du 24 mars, elle leur adresse une doléance cruciale pour le monde paysan. Elle plaide pour des politiques qui permettront aux jeunes de s’orienter vers l’agriculture pour ainsi assurer la relève et, par ricochet, mettre fin à l’émigration irrégulière.

Par ailleurs, a-t-elle ajouté, l’agriculture biologique, au même titre que l’agriculture conventionnelle doit être reconnue. La secrétaire générale de la Fenab a magnifié les avancées, mais elle pense qu’elles sont encore insuffisantes.

Pour elle, l’agriculture biologique doit bénéficier des mêmes avantages que celle conventionnelle en termes de semences et intrants de manière générale.

« La meilleure manière d’accompagner l’agriculture biologique, c’est de créer une direction pour ce type d’agriculture », a-t-elle suggéré.

Un financement adapté pour les femmes du monde paysan fait aussi partie des préoccupations de la secrétaire générale de la Fenab ainsi que l’application complète de la loi agro-sylvo-pastorale.

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