Une dotation sexuelle unique, une locomotion atypique et une capacité de reproduction spécifique. Tels sont les principaux attributs de celle dont je veux vous parler : la grande «Flyer» que vous connaissez peut-être sommairement. Si tel est le cas, je ne fais que vous apporter un complément d’information sur sa constitution palpitante. Toujours est-il que Flyer vit loin, très loin d’ici, dans un écosystème semi-aride et désertique. Vous devinez qui elle est !?! En fait, tout chez elle étonne : sa sexualité, sa morphologie, son anatomie… Mais soyez-en rassurés, Flyer n’est pas de notre race. Elle n’est pas «homo-sapiens sapiens» et n’a rien à avoir avec «l’homo habilis». Cependant, vous voudriez bien poursuivre la lecture de ces lignes pour tout savoir.

En fait, Flyer c’est «dame kangourou». Une créature énigmatique. Je la savais tout comme vous dotée d’une poche ventrale (le marsupium) pour porter son petit. Mais de ses 3 et 2 choses – un total de 5 – que j’évoque dans le titre, je n’en savais rien. Ce fut une curieuse découverte pour moi.

C’est justement pourquoi, il m’a plu de creuser pour davantage savoir et faire savoir sur cet être emblématique de la Grande Australie. Et tenez-vous bien, à côté de flyer, la femelle et sa généreuse dotation, «Boomer», le kangourou mâle a, lui aussi, presque deux choses. Ah ! les kangourous ! Bon, allons donc dans le fond.

Sex-magic : le bordel vaginal de flyer

C’est étrange mais, c’est une réalité qui est étudiée par des chercheurs naturalistes. La femelle du kangourou qu’on appelle flyer possède 3 vagins, deux utérus et une capacité de reproduction exceptionnelle. Fertile toute l’année, elle est en gestation permanente. Par ailleurs, elle a la particularité de porter un deuxième bébé avant même que le premier ne soit encore sorti de ses entrailles.

En effet, la gestation utérine chez elle dure environ 35 jours. Mais le bébé restera 235 à 250 jours dans la poche ventrale. Donc comme tous les marsupiaux, le bébé kangourou n’est pas totalement formé à sa naissance puisqu’il ne se développe pas complètement dans l’utérus.

Bien qu’elle ne donne que rarement plus de 2 bébés à la fois, Flyer peut avoir jusqu’à 3 petits avec un certain écart d’âge au cours de l’année : un bébé assez grand pour sortir de la poche, un autre qui vit dans la poche, et un embryon dont le développement est mis en pause volontairement.

Comme quoi, des vagins en réserve, ça sert à quelque chose ! Une fois né, il doit poursuivre sa formation dans la poche ventrale de sa mère (marsupium). C’est dans ce marsupium que le bébé termine son développement embryonnaire

En vérité, cette capacité de reproduction exceptionnelle permet de résoudre le problème de mortalité infantile provoquée par des conditions de vie extrême du bush (milieu de vie du kangourou). Et pourtant, chez les kangourous, il n’y a pas de saison d’amour prédéfinie comme c’est le cas chez d’autres espèces. Les accouplements ont lieu toute l’année, explique animaux.org.

Chose étonnante, après accouplement, si les conditions climatiques sont difficiles, (sécheresse par exemple), «dame kangourou» peut retarder volontairement, puis différer sa gestation pour une période ultérieure plus clémente de l’année, n’excédant pas 12 mois. «La naissance d’un kangourou est un processus totalement sous le contrôle de la mère, en fonction des conditions de nourriture et des conditions climatiques», explique-t-on.

«De la même manière, une femelle peut remplacer immédiatement un jeune qui meurt prématurément dans la poche», explique le site australia-australie.com.

Structure du labyrinthe vaginal

D’après le site sirtin.fr, les spermatozoïdes du mâle se rendent aux utérus via les vagins latéraux. Puis, lors de l’accouchement, la larve sort par le vagin du milieu. Les urètres, reliant les reins à la vessie, traversent les interstices entre les trois vagins, les empêchant alors de fusionner en un seul vagin.

Quand naît le bébé kangourou qui mesure en général 25 mm à 2 cm de long, sans assistance extérieure, il «nage» jusqu’au marsupium (poche ventrale où il atteindra une des 4 longues tétines de la mère pour s’y accrocher.

«Le petit bébé s’agrippe aux poils lors de sa naissance et de son chemin vers la poche ventrale où il va trouver la mamelle qui va le nourrir», note site le bestioles.ca. En grandissant, Joey – le bébé kangourou- se détachera de plus en plus longtemps de cette tétine «pour s’aventurer hors de la poche puis la quittera définitivement».

En cette période d’émancipation, si un autre nouveau-né partage la poche ventrale avec l’aînée qui s’éloigne de sa tétine, chacun des deux aura sa tétine et Flyer produira 2 laits différents, selon l’âge du bébé. Durant les grandes sécheresses, les kangourous femelles deviendraient automatiquement stériles. On ne peut vous parler de Flyer sans évoquer Boomer (le kangourou mâle).

Boomer : une verge en forme de double tige

Boomer ou kangourou mâle possède, lui, un pénis bifurqué qui se divise en deux colonnes. Contrairement à la femelle, le mâle est de plus grande taille et est de couleur rousse en général, alors que la femelle est de couleur grise.

Les kangourous possèdent une morphologie surprenante : pattes postérieures énormes, indispensables pour la locomotion, une longue queue (90 à 110 cm) et musclée servant de trépied à un corps très lourds au repos, mais aussi de balancier lors de ses bonds.

Une tête mi-daim mi- lapin, le tout complété par une poche ventrale chez la femelle. Au sens large, on a plus de 60 espèces de kangourous. Mais le terme kangourou désigne, stricto sensu, 4 espèces : le red kangaroo, l’eastern grey, western kangaroo et le wallaby. A l’âge adulte, certains kangourous peuvent mesurer jusqu’à 2 mètres et peser 90 kg.

Comme tous les mammifères, lorsque le kangourou fournit des efforts physiques, il transpire pour évacuer «son trop plein» de chaleur». Mais à la différence de tous les autres mammifères qui, à l’issu de l’effort physique suent et halètent, les kangourous, en ce qui les concerne, stoppent immédiatement leur transpiration et évacuent «la chaleur en haletant à un rythme soutenu 300 fois par minute».

Le kangourou est connu pour être le seul animal à posséder un réseau très fin de vaisseaux sanguins à la surface de ses avant-bras, qu’il lèche pour évacuer la chaleur de son corps, note australia-australie.com

Une marche rampante avec 60 à70 km/h au compteur

Contrairement aux autres mammifères qui sont diurnes, le kangourou lui est nocturne. C’est le soir ou la nuit qu’il sort pour se nourrir.Avec leur mode de locomotion fait de bonds, appelés marche rampante («crawl-walking»), les kangourous les plus rapides peuvent faire 60 à 70 kms/heure.

«Certaines espèces peuvent faire des sauts de 7 à 10 mètres de longueur et de 2 à 3 mètres de hauteur», explique inforoutes.fr.

Quand ils se déplacent en horde, traversant le bush, leur milieu de vie, au même rythme sur leurs longues pattes antérieures, c’est un «spectacle magique», selon les témoignages.

En captivité, les kangourous peuvent vivre jusqu’à 20 ans alors que leur espérance de vie dans le bush (hostile milieu de vie dans la savane australienne) est de 6 à 7 ans en moyenne. Connus pour leur grande capacité d’adaptation, ces marsupiaux peuvent rester des mois sans boire.

Rares créatures !

En cas de besoin, ils creusent des «puits» d’une profondeur de 90 cm à 1m20 de profondeur pour s’abreuver. Ces trous alimentent aussi d’autres animaux du bush. Selon les statistiques et en fonction des conditions climatiques, on recense entre 15 et 35 millions de kangourou. 15 à 20% du total sont autorisés à être chassés par le gouvernement australien chaque année.

Reconnue pour sa faible teneur en graisse et sa valeur gustative, la viande de kangourou est destinée à la consommation humaine, mais aussi aux autres animaux. La qualité du cuir du kangourou est aussi vantée par les connaisseurs. «Réputé pour être le plus fin et résistant des cuirs, les grands joueurs de football possèdent tous des chaussures en cuir de kangourou pour son extrême».

Alors que des activistes écologistes militent pour la protection de certaines espèces animales, il semble que la chasse aux kangourous, elle, a quelque chose de positif quant à l’équilibre de la biodiversité et de son écosystème en Australie.

«En dehors de la raison économique évidente, la reproduction de ce marsupial est si prolifique et adaptée aux dures conditions climatiques, que sans chasse, la population serait 30 % plus importante et menacerait de grandes zones de désertification, et donc appauvrirait la biodiversité, sans parler de la concurrence effrénée que le kangourou fait au mouton, richesse de l’Australie en se nourrissant comme le mouton des maigres végétaux du Bush et au fermier en se nourrissant dans les champs de blé».

«Kan-ga-roo» : fruit d’une incompréhension mutuelle

Quand le colon et navigateur britannique James Cook découvrait en 1770, le pays des aborigènes, il est stupéfait en voyant ce marsupial qui a quelques caractéristiques du lévrier et qui fait des bonds tel un lièvre. James Cook demande donc aux aborigènes comment s’appelle l’animal. Les autochtones ne comprenant pas l’anglais avaient tout naturellement répondu en leur langue : «kan-ga-roo» qui signifie «Je ne comprends pas (votre question)». Le colon britannique pensait avoir la bonne réponse à sa question. Et c’est comme ça que le nom de kangourou est retenu pour désigner ce mammifère. Autrement en Australie terre des kangourous, le mâle porte le nom de «boomer », la femelle «flyer» et le bébé « Joey» (source : inforoute.fr

L’industrie du kangourou rapporterait jusqu’à 200 millions de dollars US à l’Australie et ferait vivre plus de 4000 personnes, selon Kangaroo Industry Association of Australia (KIAA).

Au fil des ans, le kangourou en général s’est adapté aux rudes conditions de l’Australie. D’ailleurs il doit sa survie sur le sol australien à ses capacités exceptionnelles de reproduction et d’adaptation aux conditions difficiles du bush australien (arrière pays peu habité). Comme marsupial, le kangourou possède une fourrure qui sert «à conserver la chaleur, à se camoufler…».

Bravoure contre sexe : le dur combat pour l’accouplement

Le kangourou n’étonne pas seulement par sa morphologie et son anatomie. Il nous surprend aussi par ses rituels sexuels étranges. Les mâles doivent bander les muscles avant de bander le sexe. En effet, si les femelles sont fertiles toute l’année, pour oser accoupler le harem de femelles, telle une éprouve de bravoure, les mâles doivent se livrer un combat sans merci. C’est une règle.

Ils se battent de toutes leurs forces en appui sur leurs queues, se donnent copieusement des coups de pattes antérieures et postérieures. C’est le vainqueur de ce «Mortal kombat» qui aura le privilège de s’accoupler avec les femelles du groupe. (…). Il y a une explication à ce rituel sexuel pré-accouplement. En effet, un mâle féconde en moyenne vingt femelles et il y a une longue file d’attente.

Les candidats sont nombreux. Et donc cette épreuve permet de procéder par sélection et de départager les prétendants. Ce rituel pré-accouplement est une manière de réguler les choses. En d’autres termes, le rôle de géniteur chez les kangourous, ça se mérite.

Les gonades en bonne et due forme, ça ne suffit pas. D’ailleurs, les jeunes mâle s’attèlent à s’entrainer en attendant le moment venu. Chez les kangourous roux, la maturation sexuelle pour les mâles démarre à 24 mois contre 14 à 22 mois pour les femelles.

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