Il n’est pas question de faire ici une étude complète sur les Toucouleurs comme cela a été fait pour les autres groupes ethniques, car ils n’entrent pas tout à fait dans le cadre de cet ouvrage qui tend plutôt à faire connaître les civilisations des ethnies qui composaient le Mali préhistorique.

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 LES TOUCOULEURS

Nous n’en dirons donc que ce qui pourrait servir au lecteur à comprendre l’état social d’un groupe qui, venu de l’extérieur, s’est imposé aux autochtones par la force des armes.

En effet les Toucouleurs sont venus très tard au Mali où leur implantation s’est faite à partir de la seconde moitié du XIXe siècle.

Leur domination sur les autochtones du pays ne dura qu’un demi-siècle, mais elle eut l’avantage de créer un Empire homogène composé de Saracollé, Bambara, Malinké, Khassonké, Peuls, Dogon, etc. qui séparément ou en perpétuelles luttes.

Quoique étrangers eux-mêmes au pays qu’ils soumirent par les armes ils furent cependant de ceux qui s’opposèrent opiniâtrement à la pénétration française.

Si, après l’effondrement de l’Empire Toucouleur, certaines familles regagnèrent les rives du fleuve Sénégal, nombreux furent les Foutankobé (Foutanké au singulier) qui restèrent sur place créant çà et là de petits îlots indépendants parmi les populations qu’ils avaient naguère asservies

Il va sans dire que pour ce groupe ethnique qui ne saurait être passé sous silence, je serai amené, sinon pour leurs coutumes qu’ils, du moins en ce qui concerne leur histoire au Mali, à faire allusion dans une large mesure à l’époque coloniale étant donné qu’elle se confond avec la pénétration française.

Or, outre les originaires du Fouta-Toro et des autres régions connues soue le nom générique de Fouta tout court, il y avait parmi les soldats de leur chef et guide El-Hadj Oumar Tall des boundounkobé ou Boudounké originaires du Boundou, région située en bordure de la Falemé (en saracollé de fan diminutif de fangué = fleuve et lémé = fils de ou petit, dernier), affluent important du fleuve Sénégal, des Foulah (peuls) du Fouta-Djalon (République de Guinée) qui passent, du reste, pour être une branche des Toucouleurs venus s’établir vers 1700 dans cette région primitivement occupée par les Diallonki qu’elle asservit vers 1750 et des Diolfoubé (originaires du Diolof-Diolof (Sénégal) qui avaient suivi leur Roi Alboury N’Diaye, etc.

Qu’il suffise donc au lecteur d’apprendre d’où sont partis les ascendants des Foutankobé qui résident actuellement au Mali et dont le fanatisme religieux, allié à leur esprit aventureux et à leur goût du luxe, en avait fait les conquérants légendaires dont nos griots et nos aèdes chantent ou disent encore la gloire.

Ils sont partis des régions du Fouta bordant le cours inférieur du fleuve Sénégal, du Boundou situé le long de la Falemé, du Fouta-Djallon (République de Guinée) et d’autres régions du Sénégal tel que le Dioloff-Dioloff. Remontant le fleuve Sénégal, puis déferlant dans l’Ouest malien, ils se dirigèrent vers le Nord-Est pour atteindre finalement les falaises de Bandiagara

En ce qui concerne le nom Toucouleur qu’on leur donne, il semble que ce terme soit une déformation du mot Tekrour, nom de l’un des Empires contemporains du Ghana et berceau des Foutankobé.

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