Personne ne voulait y croire et pourtant le groupe Etat islamique est parvenu à prendre le contrôle de Palmyre, faisant craindre le pire. Surnommée la « Perle du désert », Palmyre est une cité antique à l’est de la Syrie, un trésor archéologique de plus de 2 000 ans qui, s’il était détruit, serait un drame pour l’histoire de l’humanité.

« Les combattants de Daech sont dans toutes les parties de Tadmor (« Cité des dattes », nom arabe de Palmyre, ndlr), y compris près du site archéologique ».

L’information fournie par l’OSDH (Observatoire syrien des droits de l’homme) terrorise les historiens et les archéologues. Palmyre, vieille de plus de 2 000 ans, est un trésor archéologique, considéré comme le plus beau site du pays.

Enfouie dans le désert syrien, l’oasis est inscrite par l’Unesco au patrimoine mondial de l’humanité. Le nom de la cité apparaît pour la première fois sur une tablette au XIXe siècle avant notre ère.

Une ville de l’Empire romain

L’essor de Palmyre s’effectue au Ier siècle avant Jésus-Christ, durant la conquête romaine. La cité est alors peuplée d’Araméens principalement. C’est sous l’empereur romain Hadrien que la ville devient libre et prend le nom d’Adriana Palmyra.

Elle se développe, avec un urbanisme de type gréco-romain et des institutions se mettent en place, des agents de Rome viennent s’y installer. A cette époque sont alors bâtis les principaux temples, comme celui de Bel.

La trinité composée du dieu babylonien Bel, équivalent de Zeus, de Yarhibol (le Soleil) et Aglibol (la Lune) y était vénérée avant l’arrivée du christianisme au IIe après JC. Palmyre, c’est aussi des thermes, un théâtre, des maisons richement ornées, tout ce qui constitue une cité romaine.

Grâce au commerce de parfums, d’épices, de la soie et de l’ivoire de l’est, des statues et du travail du verre de Phénicie, la cité se transforme en une ville où règnent l’abondance et le luxe.

Palmyre est aussi est un point de passage essentiel des caravaniers entre le Golfe persique et la Méditerranée, une étape dans la route de soie.

L’un des plus importants foyers culturels du monde antique

A la découverte de Palmyre, une «Perle du désert» unique au monde 1

Face aux revers subis par l’Empire romain, la cité devient un royaume au IIIe siècle, dirigé par la célèbre reine Zénobie qui ambitionne de s’emparer du pouvoir impérial.

Elle combat les Perses, conquiert toute la Syrie en 270 ainsi qu’une partie de l’Égypte, et arrive même en Asie mineure. Le déclin de Palmyre débute lors de sa reconquête par l’empereur romain Aurélien.

La reine Zénobie est alors emmenée à Rome. La ville, même si elle ne joue plus un rôle commercial central, ne s’éteint pas pour autant : des remparts se construisent, une légion y vit, preuve de son intérêt toujours stratégique. La ville reste un centre cosmopolite aux multiples influences.

Avant que la Syrie plonge dans le chaos, Palmyre, qui était visitée par plus de 150 000 touristes par an, était un havre de paix en plein désert, loin de l’euphorisante et trépidante Damas.

Un passage obligé pour les amoureux d’Histoire, un voyage dans le temps où sont conservées plus de 1 000 colonnes, des statues, une somptueuse nécropole de 500 tombes où les riches Palmyréniens avaient construit une série de monuments funéraires minutieusement décorés.

L’Unesco résume Palmyre en quelques mots : la cité abrite les ruines monumentales d’une grande ville qui fut l’un des plus importants foyers culturels du monde antique.

Daech contrôle une grande partie de la Syrie

La prise de Palmyre par Daech est stratégique à plus d’un titre. D’abord, l’organisation terroriste est désormais maître de près de la moitié du territoire syrien, soit plus de 95 000 km2.

La prise de cette oasis ouvre la domination du groupe EI sur le désert syrien à l’est, limitrophe de la province – qu’il contrôle déjà en grande partie – d’Al-Anbar, en Irak, mais aussi sur Damas, à seulement quelque 240 kilomètres.

Daech, avec la prise de la ville, est aussi désormais maître de la quasi-totalité des champs pétroliers et gaziers de Syrie après la prise de deux champs gaziers près de Palmyre, le régime ne détenant plus que le champ de Chaer dans la province de Homs, tandis que les forces kurdes contrôlent des champs dans le nord-est.

Si Palmyre, patrimoine commun à tous les Syriens, « l’un des sites les plus significatifs du Moyen-Orient » selon les mots de la directrice de l’Unesco, disparaissait, c’est un pan unique du patrimoine de l’humanité qui mourrait à tout jamais.

La destruction de Palmyre serait une perte considérable pour l’humanité, lEI ayant déjà détruit des trésors archéologiques en Irakà Mossoul, Ninive, Nimroud et Hatra .

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