Zoom sur l’origine des tensions du conflit entre Ukraine et la Russie. Depuis jeudi et le début de l’invasion de l’armée russe, la guerre fait rage en Ukraine. Un conflit qui résulte de décennies de tensions entre le pouvoir ukrainien, la Russie et les minorités séparatistes pro-russes du pays. Explications.

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Origine du conflit entre la Russie et l’Ukraine  

« Russes et Ukrainiens sont un seul peuple », a proclamé Vladimir Poutine début février. Si ces mots sont destinés à justifier l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, l’histoire de ces deux pays reste étroitement liée et permet de comprendre l’origine du conflit qui fait actuellement rage sur le sol ukrainien. Chronologie.

L’Ukraine, une ancienne république soviétique

Il ne suffit pas de remonter quelques mois en arrière pour comprendre la guerre qui fait actuellement rage en Ukraine. Les peuples russe et ukrainien sont liés par un millénaire d’histoire, des racines remontant à la Russie kiévienne – un Etat slave médiéval avec Kiev pour capitale s’étendant sur une partie de l’Ukraine et de la Russie européenne telles qu’elles existent aujourd’hui

D’abord membre de l’empire russe, l’Ukraine connaît quelques années d’indépendance à partir de 1917 avant d’être avalée par l’URSS en 1922 lors de sa création. Le pays vit de longues décennies sous domination russe et connaît même une violente famine orchestrée par Staline en 1932 et 1933, qui a fait des millions de morts parmi les civils ukrainiens.

L’indépendance de l’Ukraine arrive en 1991, lors de la chute de l’Union soviétique. Par un référendum, plus de 92% de la population vote en faveur de l’autonomie.

La Crimée, péninsule située au sud du pays, se proclame quant à elle « république indépendante ». Elle accepte toutefois d’être rattachée à l’Ukraine en échange d’une large autonomie.

Un pays historiquement divisé entre la Russie et l’Occident

Malgré une apparente unité, l’Ukraine reste divisée. On trouve d’un côté une majorité d’habitants pro-occidentaux, tournés veut l’Europe et catholiques, qui vivent principalement dans l’ouest du pays. Avec pour langue principale l’Ukrainien, et non le Russe.

De l’autre côté : l’est ukrainien et les territoires du Donbass (qui comprend les oblast de Donestk et Lougansk) qui, bien qu’ils représentent une minorité de la population ukrainienne, sont majoritairement russophones, orthodoxes et pro-russes. Depuis le démantèlement de l’URSS, cette fracture entre Ukrainiens pro-occidentaux et pro-russes est source de tensions.

En 2014, l’annexion de la Crimée par la Russie

À chaque élection, cette division historique refait surface en Ukraine : l’ouest du pays favorise en général les candidats pro-occidentaux tandis que l’est se tourne vers ceux soutenus par le régime russe. En 2005, à l’issue de la « révolution orange » qui marque les débuts du rapprochement entre Kiev, l’Union européenne et l’Otan les Ukrainiens ont élu à la tête du pays un président pro-occidental, Viktor Iouchtchenko. L’occasion pour l’Ukraine de se rapprocher petit à petit de l’Union européenne et de l’Alliance atlantique.

Mais le vent tourne en 2010 avec l’élection de Viktor Ianoukovitch, président pro-russe, qui prend la décision de suspendre les négociations avec l’UE. Ce qui met le feu aux poudres.

Les tensions s’accentuent alors entre les régions pro-russes et pro-Europe. Elles culminent en 2014 avec une révolution pro-occidentale : la révolution de Maïdan, qui conduit à la destitution par le Parlement ukrainien du président Ianoukovitch et à l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement ouvertement hostile à Moscou. En quelques jours de soulèvement, entre le 18 et le 23 février 2014, plus d’une centaine d’Ukrainiens meurent.

D’où viennent les tensions entre la Russie et l’Ukraine ?

[Archive] En 2021, l’escalade de violence entre la Russie et l’Ukraine a remis le conflit du Donbass au centre des préoccupations internationales. Depuis sept ans, plus de 13 000 soldats sont morts dans la région. Retour sur l’origine des tensions entre les deux pays dans ce nouvel épisode de Cartes sur table.

Un mémorial dressé à Kiev en 2016 en hommage aux victimes de la révolution de Maïdan, en 2014

En mars, Vladimir Poutine dénonce le changement de pouvoir comme un « coup d’État anticonstitutionnel » et annonce que la Russie se réserve le droit de recourir à toutes les options disponibles, y compris la force. Le président russe en profite par ailleurs pour annexer la Crimée après avoir soumis un référendum à sa population, largement russophone. Elle vote à 96,6% un rattachement à Moscou.

La guerre du Donbass et les accords de Minsk

Dans le sillage de la révolution de Maïdan, les populations séparatistes et pro-russes de Donbass, Donestk et Lougansk, à l’est de l’Ukraine, se soulèvent contre le nouveau gouvernement ukrainien. Elles sont soutenues par Moscou. Démarre alors une guerre civile : la guerre du Donbass.

Les accords de paix Minsk, en 2014 et 2015, sont censés mettre en place un cessez-le-feu. Dans les faits, les combats ne s’arrêtent jamais définitivement. Depuis 2014, le conflit a fait 14.000 morts.

L’automne 2021, le tournant puis la guerre

En octobre 2021, la Russie commence à amasser des forces armées à la frontière avec l’Ukraine, notamment près du Donbass. Les États-Unis, qui disent s’inquiéter de ces mouvements de troupes, estiment que plus de 150.000 soldats soldats sont postés à la frontière. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky parle quant à lui de 200.000 hommes prêts à envahir son pays.

De son côté, Moscou assure que ces mouvements de troupes sont une réponse aux activités « menaçantes » de l’Otan. Depuis le démantèlement du bloc de l’Est, l’Alliance atlantique n’a cessé de s’élargir malgré la promesse faite à Gorbatchev par les puissances de l’Ouest, qui avaient assuré que l’Otan ne s’étendrait pas à l’Est. Mais ces dernières décennies, de très nombreux pays d’Europe orientale ont intégré cette alliance militaire, comme la Pologne, l’Estonie, la Roumanie ou encore la Slovaquie. Et l’Ukraine le souhaite ardemment aussi. Ce que la Russie voit d’un très mauvais œil.

Infographie

Lundi dernier, Vladimir Poutine a ainsi réclamé à l’Otan la non-expansion vers l’Est ou encore le non-amassement d’armes dans des pays proches des frontières de la Russie. Mais dans la foulée, le président russe a déclaré reconnaître la souveraineté des républiques autoproclamées séparatistes pro-russes dans le Lougansk et le Donbass (de Lougansk et Donestk), divisant encore plus une Ukraine déjà fracturée. Trois jours plus tard, l’offensive est lancée.

À la clé

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