Carte 1 : Région naturelle de la Casamance
Carte 1 : Région naturelle de la Casamance

La Casamance (« Kasa ») (en portugais : Casamansa) est une région historique et naturelle du Sénégal située au sud du pays et bordant le fleuve Casamance. La Casamance (du nom du fleuve qui l’arrose) occupe une place à part au Sénégal. Resserrée entre la Gambie anglaise et la Guinée portugaise, elle possède une façade maritime d’environ 100 km et s’étend à l’Est jusqu’à la rivière Koulountou (affluent de la Gambie). Elle a une personnalité très marquée, ce qui faisait dire à d’Anfreville de la Salle : « Autant le Sénégal est sec, autant la Casamance est humide… » .

La partie maritime, sauf Carabane et Adéane, appartenait au Portugal car la Casamance fut découverte en 1446 par le navigateur portugais Alvaro-Fernandez. La France, qui n’avait que la partie orientale ou Haute Casamance, se trouvait donc coupée de la mer. Mais par la Convention franco-portugaise du 12 mai 1886, les deux gouvernements se mirent d’accord pour un échange : la France arrivait à la mer mais cédait les îles du Cap- Vert.

Le territoire ainsi constitué ne pouvait former à lui tout seul une colonie autonome, mais on a tenu compte de sa forte personnalité pour lui conserver une sorte d’unité administrative.

Géographie

Divisé au début en quatre cercles avec un administrateur supérieur résidant à Ziguinchor, le pays s’appelait alors « Territoire de la Casamance ». Par la suite cependant, il y a eu tendance à la simplification et il n’y eut que deux cercles (le cercle de Ziguinchor comprenant la Basse et Moyenne Casamance et le cercle de Kolda). Enfin, depuis le 1er juin 1944, la Casamance ne forme plus qu’un seul cercle avec 5 subdivisions :

  1. Ziguinchor — Oussouye
  2. Bignona
  3. Sédhiou
  4. Kolda
  5. Vélingara
Fig. 1. — La Casamance.
Fig. 1. — La Casamance.

Revue de Géographie Alpine  – Année 1955 – du professeur  Assane Seck intitulé :« La moyenne Casamance. Etude de géographie physique [article] »

La Casamance compte donc trois régions administratives, à savoir de l’ouest à l’est :

La région de Tambacounda était anciennement une partie de la Casamance historique. Par décret présidentiel, elle a été coupée de la Casamance pour prendre le nom de Sénégal oriental à partir de 1962.

Carte 1 : Région naturelle de la Casamance
Carte 1 : Région naturelle de la Casamance

— La Basse Casamance, qui s’étend de chaque côté du fleuve, de l’Océan au Soungrougou et au marigot de Singuère, est constituée par une suite de basses terres avec de nombreux bras de mer ou marigots affectés par la marée.

— Tout à fait à l’Est, la Haute Casamance est un pays sec avec une forêt claire trouée par-ci par-là par des étendues herbeuses.

— Entre ces deux régions s’étend la Moyenne Casamance, encore assez humide mais où la forêt demi-sèche ne se limite qu’aux abords des rivières. Cette Moyenne Casamance, aujourd’hui subdivision de Sédhiou, correspond exactement à l’étendue de l’ancien cercle du même nom. Au Nord et au Sud, elle est limitée par la Gambie et la Guinée portugaise. Le caractère rectiligne de ces deux frontières Nord et Sud semble indiquer qu’il n’est point question de limites naturelles.

Cenpendant l’étude physique montrera qu’il n’en est pas tout à fait ainsi. A l’Est, la limite coupe le fleuve Casamance et la route intercoloniale près de Touba-Kouta. A l’Ouest, la limite avec la Basse Casamance suit le marigot de Singuère depuis la frontière portugaise, puis le Soungrougou jusqu’à Marakissa et enfin le marigot de Coulican jusqu’à la frontière anglaise.

Fig. 2. — Les cantons de la Moyenne Casamance.
Fig. 2. — Les cantons de la Moyenne Casamance.

Le territoire ainsi délimité a une superficie de 7 300 km2 contre 7 665 pour la Basse Casamance et 17 100 pour la Haute Casamance. En 1946, la population se chiffrait à 74 452 contre respectivement 130 765 et 85 191 pour la Basse et la Haute Casamance.

Map showing the Gambia River drainage basin.
Map showing the Gambia River drainage basin.
Revue de géographie alpine, tome 43, n°4, 1955.
Revue de géographie alpine, tome 43, n°4, 1955.

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