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Vaccin et médicaments contre le coronavirus : quelles sont les avancées ?

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Vaccin et médicaments contre le coronavirus : quelles sont les avancées ?

Des scientifiques hongkongais estiment qu’il ne faut pas déconfiner tant qu’un vaccin ne sera pas élaboré. Le point sur les évolutions médicales…

Les autorités chinoises ont levé les interdictions de déplacement, mais des chercheurs hongkongais craignent une seconde vague de l’épidémie.

Dans un article publié dans The Lancet, ils ont estimé que le confinement ne devait pas être levé tant qu’un vaccin efficace ne sera pas développé et validé.

« Bien que les politiques de contrôle […] soient susceptibles d’être maintenues pendant un certain temps, trouver de manière proactive un équilibre entre la reprise des activités économiques et le maintien du risque de contamination sera probablement la meilleure stratégie jusqu’à ce que des vaccins efficaces soient largement disponibles », a expliqué Joseph T Wu, co-directeur de la recherche.

D’autant que selon leurs estimations une nouvelle augmentation du taux d’infections « entraînerait probablement des pertes humaines et économiques légèrement supérieures » à la première vague. 

Mais revenons-en à la France. A l’occasion de la visite du président de la République à l’IHU de Marseille, jeudi 9 avril 2020, le Pr Raoult a rendu public les conclusions d’une nouvelle expérimentation de la chloroquine sur des patients Covid+.

L’étude portait sur 1 061 malades dont l’âge médian était de 46,4%. Ils ont reçu le protocole à base d’ hydroxychloroquine et d’azithromycine (antibiotique). A l’issue du traitement, dix jours, la guérison virologique était observée chez 91,7% des malades.

Toutefois, cinq patients âgés sont décès, dix ont été admis en soins intensifs et 31 ont été hospitalisé dix jours ou plus. L’étude a conclu que lorsque le traitement est administré précocement, il est « sûr et efficace contre le Covid-19, avec un taux de mortalité de 0,5% chez les patients les plus âgés.

Il évite l’aggravation et élimine la persistance et la contagiosité du virus dans la plupart des cas. » Comme les précédents, cette étude est sujette à débat, notamment en raison de l’absence d’un groupe contrôle. 

L’administration d’une molécule de synthèse issue d’un ver marin, l’arénicole, constituait un espoir pour les patients Covid+ affectés par le Syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA).

Il aura été de courte durée : l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a décidé de suspendre en urgence l’essai clinique qui devait être réalisé sur dix malades hospitalisés à l’Hôpital européen Georges-Pompidou et de la Pitié-Salpêtrière.

« Il vient d’être porté à la connaissance de l’ANSM la réalisation en 2011 d’une étude non clinique chez le porc », qui s’est traduite par « une létalité de 100 % » chez les animaux ayant reçu cette substance a expliqué l’ANSM dans sa décision.

La société Hemarina, fabricant breton de la solution, n’avait pas informé l’agence des résultats de cette expérimentation « dans le cadre de la demande d’autorisation de l’essai clinique. »

L’ANSM a souligné qu’une « réévaluation […] est nécessaire pour apprécier les risques encourus au regard du bénéfice escompté chez les patients. « 

Existe-t-il un médicament contre le coronavirus ?

  • La chloroquine. Aujourd’hui, il n’existe pas encore de traitement du Covid-19, mais plusieurs médicaments sont testés. Le plus prometteur est donc la chloroquine. Après un premier test mené sur 24 patients au début de l’épidémie en France, le Professeur Didier Raoult, spécialiste des maladies infectieuses au sein de l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) de Marseille, a rendu publiques le vendredi 27 mars 2020 les conclusions d’une seconde étude sur les effets de cette molécule, utilisée habituellement comme anti-paludique, dans le traitement du Covid-19. L’expérimentation, menée à l’IHU Méditerranée Infection, portait sur 80 patients plutôt jeunes. Pendant 6 à 10 jours, les sujets ont reçu une association d’hydroxychloroquine (3 x 200 mg par jour) et d’azithromycine (un antibiotique). 81% des patients ont connu « une évolution favorable ». Après 10 jours, 13 patients étaient toujours en soins intensifs et un patient de 86 ans est décédé. Le Professeur souligne qu’au bout de 8 jours, la charge virale était indétectable chez 93% des patients. Cependant, les démonstrations du Pr Raoult demeurent décriées par une partie du corps médicale. 
  • La chloroquine déchaîne les passions en pleine pandémie de coronavirus. Afin d’affirmer ou d’infirmer les effets de cette molécule dans le traitement du nouveau coronavirus, le CHU d’Angers et 33 hôpitaux français vont réaliser une vaste expérimentation. L’étude, baptisée Hycovid, sera menée sur 1 300 sujets positifs au virus et âgés de plus de 75 ans. « Ils recevront soit de l’hydroxychloroquine, soit un placebo, sans connaitre la nature du comprimé testé. Leur consentement sera demandé », a expliqué le professeur Alain Mercat, président de la commission médicale du Centre Hospitalier Universitaire d’Angers. Vincent Dubée, instigateur du programme, a assuré : « Cette étude sera réalisée dans des conditions qui ne laisseront pas de place au doute. » 
  • Remdesivir, Kaletra… Vendredi 20 mars 2020 a débuté le projet Discovery à l’échelle européenne. Cette étude vise à tester sur 3 200 patients européens hospitalisés pour des formes graves de Covid-19, des traitements. Piloté par l’Institut thématique Immunologie, inflammation, infectiologie et microbiologie en France, cet essai clinique, coordonné par l’Inserm, porte sur 800 patients français hospitalisés dans cinq établissements (à Paris, Lille, Lyon, Nantes, Strasbourg). Chaque quart des patients recevra un traitement différent : soit symptomatiques (qui traitent les symptômes, mais pas la maladie elle-même), soit du Remdesivir (cet anti-viral empêche le virus d’adapter son code génétique au malade), soit du Kaletra (utilisé pour les patients séropositifs) ou du Kaletra associé à de l’interféron bêta. Un essai avec la chloroquine, sur un large échantillon de patients, a été ajouté et a débuté lundi 23 mars 2020. Un autre portera sur du plasma de personnes guéries réinjecté à des malades. Les premiers résultats sont attendus début mai.
  • Le plasma. Dans la continuité du programme Discovery, un essai clinique à partir de plasma a débuté ce mardi 7 avril 2020. « Cet essai clinique consiste en la transfusion de plasma de patients guéris du Covid-19, contenant des anticorps dirigés contre le virus, et qui pourrait transférer cette immunité à un patient souffrant du Covid-19 », ont expliqué dans un communiqué l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, l’Etablissement français du sang et l’Institut national de la santé et de la recherche médicale. Cette expérimentation, baptisée Coviplasm, donne lieu à des prélèvements dans le Grand-Est et en Bourgogne-Franche-Comté auprès d’environ 200 patients guéris depuis au moins 14 jours. « Une première évaluation pourra être rendue deux à trois semaines après le début de l’essai clinique », ont-ils indiqué. Des tests similaires sont en cours en Chine et aux Etats-Unis. 
  • L’Ivermectin, est présenté sur les réseaux sociaux comme un remède au Covid-19. Cet antiparasitaire, notamment utilisé dans le traitement de la gale, a été expérimenté contre le nouveau coronavirus par une équipe de chercheurs australiens du Royal Melbourne Hospital et de l’université Morash. Dans un article scientifique, il est rapporté qu’in vitro (en laboratoire) l’Ivermectine réduit la charge virale du coronavirus en 48h. Frédéric Altare, immunologiste et directeur de recherche à l’Inserm, a expliqué à FranceInfo : « L’étude in vitro est un premier pas, mais il y a un océan entre quelque chose qui marche dans un laboratoire et quelque chose d’efficace chez l’homme. » Si les tests précliniques, sur les animaux, sont concluants, des tests sur des individus sains puis Covid+ pourraient être envisagés. 

Existe-t-il un vaccin contre le coronavirus ? 

  • Vaccin ARN. Pour l’heure il n’existe pas de vaccin contre le Covid-19, mais une trentaine de start-up et entreprises travaillent à la conception d’un vaccin contre ce nouveau coronavirus. Certaines de ces sociétés — à l’instar de Moderna qui espère une mise sur le marché début 2021 — appliquent une nouvelle stratégie vaccinale. « Elle consiste à injecter directement un ARN [Ndlr : un morceau de patrimoine génétique] synthétique chez l’homme, qui va permettre à l’organisme de produire directement une des protéines du coronavirus. L’objectif est que le patient développe une résistance spécifique au virus, en produisant des anticorps neutralisants contre cette protéine », a expliqué au Figaro Olivier Schwartz, directeur de l’unité virus et immunité à l’Institut Pasteur. 
  • Mutation faible. La bonne nouvelle, dans la course à l’élaboration d’un vaccin, est que le virus aurait une évolution lente. Andrew Rambaut, biologiste spécialiste de l’évolution moléculaire à l’Université d’Edimbourg, a déclaré dans le magazine Science que le nouveau coronavirus connaissait deux mutations mensuelles : « C’est environ deux à quatre fois plus lent que la grippe », a-t-il commenté. De plus, Peter Thielen, généticien moléculaire à l’université Johns Hopkins a expliqué dans le Washington Post : « À ce stade, le taux de mutation du virus laisse penser que le vaccin développé pour le SRAS-CoV-2 serait un vaccin unique, plutôt qu’un nouveau vaccin chaque année comme le vaccin anti-grippe. « 
  • Institut Pasteur, Allemagne, Japon… Plusieurs travaux notables sont à notifier. L’Institut Pasteur, une fondation française, a entamé l’élaboration d’un vaccin à partir du virus atténué de la rougeole. La société allemande, CureVac, espère lancer ses premiers tests d’ici juillet et mettre sur le marché un vaccin à l’autonome. Anges, un laboratoire nippon, va prochainement tester un vaccin ARN sur des animaux. En Chine, un vaccin est en phase d’expérimentation sur 108 sujets humains. Enfin, l’entreprise américaine Johnson & Johnson a sélectionné un vaccin-candidat, il sera expérimenté sur l’Homme d’ici septembre, la mise sur le marché est prévue début 2021. 

La piste du BCG 

Faire du neuf avec de l’ancien… Les épidémiologistes étudient les effets du célèbre BCG (Bilié de Calmette et Guérin), un vaccin antituberculeux, sur le nouveau coronavirus. Très efficace contre la tuberculose, ce vaccin possède des propriétés anti-infectieuses larges. Un autre de ses atouts est le système immunitaire inné, c’est-à-dire les cellules et les mécanismes permettant la défense de l’organisme contre les agents infectieux de façon immédiate.

« Si on est capable de bien entraîner son système immunitaire, on peut faire face aux réponses inflammatoires. Et l’une des problématiques majeures du Covid-19 est bien la réponse inflammatoire de notre propre organisme, que l’on appelle aussi la réponse de l’hôte : c’est précisément celle qui tue », a expliqué, à L’Express, Laurent Lagrost, directeur de recherche à l’Inserm de Dijon.

En pratique, le BCG permettrait de limiter les réponses immunitaires trop fortes et donc les complications. Toutefois, la mémoire vaccinale n’est évaluée qu’entre 15 et 20 ans. Les chercheurs restent prudents et ont entamé des essais cliniques.

Camille Locht, de l’Institut Pasteur de Lille, a détaillé : « Nous prenons des patients fortement exposés, comme le personnel soignant, que nous divisons en deux groupes : un qui reçoit le BCG, et l’autre le placebo. »

Ensuite, « on compte les personnes qui développent le Covid-19, et si on arrive à des valeurs statistiquement indiscutables, nous pourrons alors, et seulement à cet instant, dire que le BCG protège du coronavirus à un certain niveau », a expliqué le Dr Locht. Des études sont également en cours en Australie, aux Pays-Bas, en Allemagne, en Espagne et au Royaume-Uni. 

 Comment traite-t-on le coronavirus aujourd’hui ? 

En l’absence de médicament, un traitement symptomatique est appliqué aux cas bénins. Il s’agit de limiter les effets importuns — maux de tête, maux de gorge, courbatures.

Pour cela, les patients peuvent prendre du paracétamol (Doliprane, Dafalgan, Efferalgan) jusqu’à 3g/jour. Samedi 14 mars 2020, le ministère de la Santé a fortement déconseillé la prise d’anti-inflammatoires de type Ibuprofen, aspirine ou cortisone.

 Les cas les plus graves sont admis dans des unités dédiées en service de réanimation. Les patients sont plongés dans un coma artificiel, ils sont sous assistance respiratoire et suivent souvent des traitements antibiotiques.

Ils sont également placés sur le ventre seize heures par jour. Cette position étant une manière de les soulager. Cette prise en charge dure plusieurs semaines.

Le Rivotril : une réponse palliative

Pour limiter les douleurs des patients en phase terminale des traitements palliatifs peuvent justement être proposés. Ainsi, par un décret du 29 mars 2020, le Rivotril ® — un puissant sédatif — « peut faire l’objet d’une dispensation, jusqu’au 15 avril 2020 par les pharmacies d’officine en vue de la prise en charge des patients atteints ou susceptibles d’être atteints par le virus SARS-CoV-2 dont l’état clinique le justifie. »

Ce médicament à base de Clonazépam est habituellement prescrit aux patients qui présentent des douleurs articulaires, des douleurs neuropathiques ou des troubles psychiatriques.

Conformément aux lois bioéthiques de 2016, la spécialité pharmaceutique peut être proposée « dans la prise en charge de la dyspnée [gêne respiratoire] et la prise en charge palliative de la détresse respiratoire. »

Il sera délivré sur présentation d’une ordonnance avec la mention : « Prescription Hors AMM dans le cadre du Covid-19. » 

Philippe Besset a développé auprès de 20Minutes : « La détresse respiratoire, c’est comme une noyade, c’est horrible à vivre et donne lieu à des moments d’atroce souffrance. Le Rivotril est un anxiolytique puissant de la famille du Lexomil, qui permet au patient en détresse respiratoire d’avoir un accompagnement pour enlever cette anxiété morbide. Ce n’est pas un médicament qui provoque la mort mais il permet d’éviter cette souffrance. »

Comment se protéger du coronavirus ? 

Selon l’Institut Pasteur, « en l’absence de mesures de contrôle et de prévention, chaque patient infecte entre 2 et 3 personnes ». 

Afin de limiter la propagation du Covid-19, il est donc important de respecter les consignes de restrictions de déplacement instaurées par le gouvernement.

L’Institut Pasteur rappelle qu’il faut « s’abstenir de toute sortie non indispensable dans un lieu public » et « éviter tout contact avec des personnes vulnérables (femmes enceintes, malades chroniques, personnes âgées…) ». 

De plus, « se laver les mains régulièrement, tousser ou éternuer dans votre coude, utiliser des mouchoirs uniques et conserver une distance d’au moins 1,5 mètre avec tout interlocuteur » demeurent des mesures efficaces.

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