14 juillet et ras-le-bol des médecins Français. Lessivés et meurtris par la pandémie de coronavirus, des soignants veulent davantage que la reconnaissance symbolique prévue pour eux à l’occasion de la fête nationale.

”Ça ne fait pas nos retraites”. La reconnaissance symbolique envers les soignants prévue le 14 juillet, après des mois d’une lutte acharnée contre le coronavirus dans les hôpitaux français, ne plaît pas à tout le monde.

14 JUILLET 

Alors qu’un accord majoritaire a été obtenu sur la hausse de 450 millions d’euros prévue pour les rémunérations des médecins hospitaliers, deux autres syndicats représentatifs, APH et Jeunes médecins, ont assuré pour leur part qu’ils ne pouvaient valider en l’état le protocole d’accord, en estimant dans un communiqué que “les vrais sujets” avaient été ”éludés de la négociation”.

C’est dans ce contexte social encore compliqué que la Nation doit rendre hommage ce mardi 14 juillet au personnel soignant, en première ligne dans la “guerre” contre le coronavirus.

“La cérémonie, qui inclura un défilé aérien, mettra à l’honneur la participation de nos armées à la lutte contre le Covid-19 (…) et rendra également hommage aux personnels soignants que les Français ont applaudis chaque soir durant la période de confinement ainsi qu’à l’ensemble des acteurs mobilisés contre le virus”, avait indiqué l’Élysée début juin.

Mais comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article, certains soignants descendus dans la rue durant le Ségur de la Santé font part de leur agacement face à cette cérémonie.

Mon objectif, ce n’est pas d’avoir mon nom sur un monument aux morts.
Karine, soignante

“Le symbole, les médailles, tout ce que vous voulez, ça ne paye pas le loyer”, sourit Delphine à notre micro, en référence aussi à une promotion unique de la Légion d’honneur qui récompensera, en janvier 2021, les soignants et autres professions en première ligne de la pandémie.

“Je ne suis pas soldat. Je n’ai pas choisi les armes. J’aurais préféré choisir mon masque que j’ai pas toujours eu”, tacle Karine, une autre soignante qui voudrait surtout que le gouvernement réponde aux exigences de longue date d’elle et ses collègues: plus de moyens humains, davantage de lits dans les hôpitaux et une meilleure reconnaissance salariale.

Augmentations en deux temps

Ces entretiens, réalisés avant la conclusion du Ségur de la Santé, en disent long sur le ressentiment de certains soignants alors que l’épidémie de Covid-19 est loin d’être achevée. Les personnels paramédicaux (infirmiers, aides-soignants, masseurs-kinésithérapeutes…) et non médicaux (techniciens, brancardiers, agents administratifs…) ont obtenu une enveloppe de 7,5 milliards d’euros pour améliorer leurs rémunérations.

Cette somme, qualifiée d’“historique” par le ministre de la Santé Olivier Véran, servira en majorité à financer une hausse de salaire dite “socle” pour l’ensemble des personnels des hôpitaux et des Ehpad publics, de l’ordre de 183 euros net mensuels.

Cette augmentation, qui devra être votée en fin d’année dans le budget de la Sécurité sociale, interviendra en deux temps: une première revalorisation de 90 euros “avec un effet rétroactif” au 1er septembre et une autre de 93 euros au 1er mars 2021.

Des “recrutements” sont enfin mentionnés, dont le nombre exact ne figure pas noir sur blanc. “On part sur une création de 15. 000 postes”, a cependant prévenu Olivier Véran dans un entretien accordé dimanche aux quotidiens du groupe Ebra.

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