Rétrospective 2022: 2023, année de tous les espoirs

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Rétrospective 2022. 2023, année de tous les espoirs. L’année 2022, c’est désormais du passé. Sa successeuse, 2023, pointe avec des prévisions prudentes et sombres. Les tensions sociales attribuées à une inflation galopante sont les plus à craindre. Ceci, outre la dégradation du pouvoir d’achat des citoyens et le déséquilibre des finances publiques.

2023, année de tous les espoirs rétrospective 2022

Risque de récession pointe à l’horizon 2023
Risque de récession pointe à l’horizon 2023

Cette année écoulée a été marquée par l’événement mondial le plus crucial. Fin février, la Russie envahit l’Ukraine. Ce qu’on pensait être un problème à périmètre géostratégique limité nous a surpris par l’étendue de ses conséquences et ses répercussions.

Au Sénégal, en Tunisie comme partout dans le monde, le gouvernement étalait déjà ses grandes promesses quand cette variable exogène a chamboulé ses prévisions économiques. Elle a été contrainte de revoir ses plans, se contentant plus de gérer l’imprévisible face à des cours de matières premières et d’énergies en constante fluctuation.

Ressentant au plus près cet impact sur son quotidien, accablée, l’écrasante majorité de la population souffre encore d’une inflation des prix générale qui va crescendo.

Somme toute, c’est une année 2022 marquée certes par des conjonctures extérieures agissant comme un frein, qui n’ont pas aidé le gouvernement à tenir ses promesses de croissance, de création d’emplois et de réalisations des grands projets structurels.

Après la grisaille, l’éclaircie

Risque de récession pointe à l’horizon 2023 3
Risque de récession pointe à l’horizon 2023 3

Nonobstant le marasme économique, le secteur du tourisme a pu sortir de sa zone de turbulence et d’amorcer sa reprise. En attestent les bons chiffres enregistrés après l’ouverture des frontières et la relance du trafic aérien, maritime et terrestre.

Après avoir été ravagé par la tempête du Covid, le tourisme tunisien a repris des couleurs en 2022. Ouf de soulagement chez les professionnels du secteur, qui voient ainsi leur vœu exaucé.

Les indicateurs de l’activité touristique ont poursuivi, durant les neuf premiers mois de l’année 2022, leur tendance haussière particulièrement pour les flux de touristes étrangers qui ont connu une reprise de 239,7% contre un repli de 16,9% une année auparavant, portant sur près de 3,6 millions visiteurs.

Cette évolution a concerné les différentes nationalités, notamment les touristes européens (+234% contre +23% en 2021), à l’instar des Français, des Anglais et des Allemands. De même pour les touristes maghrébins, ils ont augmenté de 254,8% contre un fléchissement de 35,1% en 2021, imputable à l’afflux des touristes libyens.

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Corrélativement, les nuitées touristiques globales se sont inscrites, au cours de la même période, en forte hausse de 156% contre +19,7% en 2021, pour s’établir à environ 15,6 millions d’unités. Cependant, elles restent largement en dessous de leur niveau pré-Covid .

Egalement, les recettes touristiques en devises ont enregistré, à fin septembre 2022, une amélioration de 85,4% contre une quasi-stagnation une année auparavant, pour atteindre environ 3.125 MDT. Sans effet de change, la hausse de ces recettes a été de 82,4% contre -1,7%.

Pour ce qui est de la croissance, les statistiques 2022 indiquent un ralentissement de la croissance, soit un taux de +2,5% contre +3,1% en 2021, sous l’effet des répercussions persistantes de la crise sanitaire, d’une part, et des conséquences de la crise en Ukraine, d’autre part, ce qui affectera les secteurs exportateurs liés à la demande provenant de la Zone Euro.

Le profil le plus morose

2023 année de tous les espoirs _ Rétrospective économie 2022 les événements qui ont marqué l'économie africaine
2023 année de tous les espoirs _ Rétrospective économie 2022 les événements qui ont marqué l’économie africaine

Ainsi, en 2022, la croissance a été affectée par l’évolution de l’activité économique mondiale qui a subi un ralentissement généralisé et plus marqué qu’attendu, avec une inflation moyennant des niveaux jamais vus depuis plusieurs décennies.

Selon les perspectives économiques mondiales publiées par le FMI en octobre, la crise du coût de la vie, le durcissement des conditions financières dans la plupart des régions, l’invasion de l’Ukraine par la Russie et les effets persistants de la pandémie du Covid-19 sont autant de facteurs qui pèsent lourdement sur les perspectives.

La croissance mondiale devrait ralentir de 6,0 % en 2021 à 3,2 % en 2022 et 2,7 % en 2023. Il s’agit du profil de croissance le plus morose depuis 2001.

Le budget de l’Etat soumis à de fortes pressions

Risque de récession pointe à l’horizon 2023 ok
Risque de récession pointe à l’horizon 2023 ok

Les dernières statistiques disponibles sur l’exécution du budget de l’Etat pour les six premiers mois font ressortir une évolution favorable des recettes de l’Etat (+ 15.1%), notamment des recettes fiscales (+15.4%) et des dons (813.4 MD contre 44.3 MD durant la même période de 2021) et une hausse plus faible des dépenses (+9.1%), entraînant une baisse du déficit budgétaire à 471 MD durant les six premiers mois de 2022 contre 1.503 MD durant la même période de 2021.

Pour ce qui est des dépenses de l’Etat, l’on note notamment une augmentation des dépenses d’intervention de 14.3%, localisée essentiellement au niveau des carburants (1.025 MD contre 200 MD durant la même période de 2021) du fait du renchérissement des produits énergétiques, causé par la crise russo-ukrainienne.

Le pétrole a été acheté à une moyenne de plus 101 $ le baril contre 75 $ prévus par la Loi des finances 2022. Ceci a amené le gouvernement à décider l’augmentation des prix de vente des carburants à la pompe.

Pour ce qui est du financement du déficit budgétaire, les réalisations des six premiers mois ont été marquées par l’augmentation des emprunts extérieurs de 17.1% pour se situer à 5.276 MD mobilisés notamment sous forme d’appui budgétaire, dans le cadre de la coopération bilatérale, auprès de l’Union européenne et auprès d’Afreximbank (2.089 MD).

Les crédits intérieurs ont enregistré en revanche une baisse de 769 MD d’une période à une autre (3.345 MD contre 4.114 durant les six premiers mois 2021).

La marge de manœuvre limitée

Risque de récession pointe à l’horizon 2023 2
Risque de récession pointe à l’horizon 2023 2

Après les dégâts causés par la pandémie du CovId-19, la Tunisie subit l’effet des perturbations au niveau du commerce extérieur dues à la guerre de la Russie en Ukraine et du ralentissement généralisé de la croissance de l’économie mondiale qui en résulte.

L’investissement continue à être déprimé, ce qui rend difficile une reprise de la croissance permettant de retrouver le niveau du PIB d’avant la crise du Covid-19, avec des pressions continues au niveau du budget de l’Etat, des tensions inflationnistes qui sont de nature à accentuer les tensions sociales et l’explosion de la dette qui limite considérablement la marge de manœuvre pour toute intervention pour relancer la croissance.

La plus grande priorité aujourd’hui réside dans la stimulation de l’investissement, principal moteur de la croissance. Ceci requiert la mise en œuvre de grandes réformes et des restructurations susceptibles de corriger les distorsions et libérer les énergies pour favoriser une relance sur des bases durables et inclusives.

Année éprouvante pour l’agriculture

Rétrospective économie 2022 les événements qui ont marqué l'économie africaine
Rétrospective économie 2022 les événements qui ont marqué l’économie africaine

Après une année 2022 particulièrement éprouvante à cause de la sécheresse et de la rareté de l’eau, les travaux préparatifs pour la campagne céréalière 2022-2023 ont démarré avec des superficies programmées de l’ordre de 1.269 mille hectares dont 612 mille ha de blé dur, 66 mille ha de blé tendre et 591 mille ha d’orge et triticale contre des superficies globales de 1.253 mille ha au cours de la campagne 2021-2022.

Quant à la balance alimentaire, elle s’est soldée par un déficit de près de 2.496 MDT, durant les neuf premiers mois de l’année 2022, contre environ 1.556 MDT au cours de la même période une année auparavant.

Ce creusement est imputable, principalement, à la poursuite de la hausse des importations (+39,9% contre +12,3% une année auparavant), et ce, en dépit d’une reprise des exportations (+29,8% contre -13,3%), notamment, celles d’huile d’olive (+31,8% en valeur). Par conséquent, le taux de couverture s’est détérioré de 4,8 points de pourcentage pour revenir à 62,4%.

Creusement du déficit de la balance énergétique

Rétrospective 2022 - événements culturels phares de l'année
Rétrospective 2022 – événements culturels phares de l’année

Selon la note conjoncturelle de la BCT, la balance énergétique a été caractérisée, durant les neuf premiers mois de l’année en cours, par le creusement de son déficit passant de 5.422,3 MDT à 10.889,7 MDT.

Ceci est attribuable à la reprise des importations à un rythme plus rapide que celui des exportations, soit 100,8% et 84%, respectivement, contre +4,8% et +35,6% un an plus tôt. Ainsi, le taux de couverture s’est détérioré revenant de 38,6% à 35,3%.

Les grands projets de l’année

Rétrospective économie 2022 les événements qui ont marqué l'économie africaine 1
Rétrospective économie 2022 les événements qui ont marqué l’économie africaine 1

Au mois de juin dernier, la Cheffe du gouvernement Najla Bouden a annoncé la mise en œuvre du nouveau Programme national de réformes du gouvernement. C’est le programme de la dernière chance pour relancer dans l’urgence l’économie nationale.

Il renferme un premier lot de 43 mesures économiques urgentes, la mise en place d’un programme de stabilité économique et financière, et l’élaboration d’un programme de réformes structurelles.

Ledit programme couvrira également la mise en œuvre d’un plan de développement économique et social 2023-2025 et de la vision Tunisie 2035. Ces décisions devront être exécutées de manière urgente et sans plus tarder afin de venir à bout des situations d’impasse qui perdurent depuis des années.

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Par ailleurs, le ministère de l’Economie et de la Planification a lancé officiellement, au mois de février dernier, le processus de conception du Plan de développement pour la période 2023-2025, dont l’élaboration a démarré le 10 janvier 2022, sur la base de l’évaluation de celui de la période 2016-2020.

En parallèle, la préparation de la vision stratégique Tunisie à l’horizon 2035 a été également lancée en coordination avec l’Institut tunisien des études stratégiques (Ites).

Ce nouveau Plan de développement s’articule autour de certains axes fondamentaux pour la reprise économique et financière du pays, à savoir les équilibres macroéconomiques, les mutations sur le double plan mondial et régional, en plus de l’investissement privé, les grandes réformes, le développement du climat des affaires, l’inclusion sociale, les politiques sectorielles et le financement de l’économie nationale.

Par Kafunel Avec La Presse de Tunisie

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