Allemagne : Angela Merkel à l’heure du bilan

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Allemagne Angela Merkel à l’heure du bilan
Allemagne Angela Merkel à l’heure du bilan

En Allemagne, Angela Merkel à l’heure du bilan. A deux jours des législatives en Allemagne, l’heure est au bilan de seize ans au pouvoir d’Angela Merkel, en quatre mandats de cheffe de gouvernement. Angela Merkel part au sommet de sa popularité. Son style incarne une stabilité rassurante pour de nombreux électeurs, d’où son surnom affectueux de « Mutti », « Maman ».

Angela Merkel à l’heure du bilan en Allemagne

Sa popularité tient d’abord au fait qu’Angela Merkel a réussi à surmonter de nombreuses crises durant ses quatre mandats : la crise financière partie des Etats-Unis en 2007, le printemps arabe, la guerre en Ukraine, la crise des réfugiés en 2015, enfin la pandémie de Coronavirus à partir de 2020.

Quatrième puissance mondiale

L’Allemagne a, sous l’impulsion d’Angela Merkel, retrouvé une place plus importante sur la scène européenne et internationale.

A mettre à son actif, il y a surtout les réussites économiques. Avec son obsession de l’équilibre budgétaire, Angela Merkel est parvenue à commuer une Allemagne considérée comme le « malade de l’Europe » au début des années 2000 en un moteur économique, la quatrième puissance mondiale.

Le « frein à la dette » publique (Schuldenbremse) a cependant conduit les gouvernements Merkel à délaisser les infrastructures de transport et accumuler le retard dans le domaine de l’innovation numérique.

Son intransigeance face aux pays d’Europe du Sud lors de la crise financière de 2007-2008 lui a valu aussi des inimitiés au sein de l’UE.

Recourir à la dette publique que pour financer la riposte à la pandémie de Covid-19

Angela Merkel ne consentira finalement à recourir à la dette publique que pour financer la riposte à la pandémie de Covid-19 et elle acceptera dans ce cadre le plan de relance européen.

Elle a également été la chancelière qui a changé d’avis sur le nucléaire et annoncé il y a dix ans son abandon, d’ici à 2030, choquée par l’accident de Fukushima.

Elle a aussi ratifié le « Green deal » européen et fixé la « neutralité climatique » comme objectif de l’Allemagne à l’horizon 2045.

Ce qui passe par un abandon progressif des énergies fossiles et une transition vers les énergies renouvelables.

Favorable aux industries polluantes

Une transition trop lente, attaquent ses détracteurs qui lui reprochent une politique trop favorable aux industries polluantes, notamment l’automobile.

En 2012, elle s’approprie l’introduction du salaire minimum, mesure pourtant proposée par les sociaux-démocrates et à laquelle elle était opposée.

Elle fait aussi preuve de flexibilité quand elle permet, malgré ses convictions personnelles, le mariage pour tous, en 2017.

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« Wir schaffen das »

A signaler aussi le tournant du « Nous allons y arriver » (« Wir schaffen das ») de 2015 : Angela Merkel surprend en ouvrant les portes de l’Allemagne aux réfugiés, syriens en majorité.

Une décision humanitaire dictée par l’émotion, sans doute influencée par son éducation de fille de pasteur et sa jeunesse dans l’Etat autoritaire de RDA.

800 000 personnes sont ainsi accueillies et leur intégration, parfois improvisée au niveau local, est plutôt réussie mais a favorisé en partie la montée de l’extrême-droite.

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En quittant le pouvoir, Angela Merkel laisse aussi son camp conservateur sans véritable héritier, les différents candidats ayant été au fil des années écartés par une chancelière qui a fait le vide autour d’elle.

Une attitude qui pourrait coûter à la CDU-CSU un retour dans l’opposition après 16 ans.

A l’issue des élections de dimanche, les tractations pour constituer une coalition gouvernementale pourraient durer plusieurs semaines.

Dans ce cas, Angela Merkel restera en poste pour expédier les affaires courantes jusqu’à l’annonce du prochain gouvernement.

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