Massacre de Thiaroye 44 : Bassirou Diomaye Faye annonce des mesures de réappropriation de cette histoire commune. Le Sénégal a commémoré ce dimanche, le 80ème anniversaire du massacre des tirailleurs sénégalais au camp de Thiaroye en 1944.
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Bassirou Diomaye Faye annonce des mesures de réappropriation de cette histoire commune
La cérémonie officielle, présidée par le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, se déroule en présence de plusieurs chefs d’États Africains, dont Mohamed Ould Ghazouani, président en exercice de l’Union Africaine (UA) et de la Mauritanie, et de ses homologues de de la Gambie, Adama Barro, de de la Guinée-Bissau, Umaru Sissokho Emballo, du Gabon, Brice Oligui Ngema, et des Comores Assoumani Azali.
Devant ses pairs, le chef de l’Etat Bassirou Diomaye Faye a annoncé plusieurs mesures de réappropriation d’une partie de cette histoire commune avec 16 pays africains frères :
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Premièrement :
- un mémorial en l’honneur des Tirailleurs sera érigé à Thiaroye pour servir de lieu de recueillement et de mémoire, ouvert à toutes les nations dont ils étaient originaires, ainsi qu’au public.
Deuxièmement :
- un Centre de Documentation et de Recherche dédié aux Tirailleurs sera érigé pour conserver la mémoire. Ce centre recueillera des archives, témoignages et récits, tout en soutenant la recherche et l’éducation autour de cette histoire partagée.
Troisièmement :
- des Rues et des Places porteront le nom de cet évènement tragique, de ces soldats pour inscrire leur sacrifice dans notre quotidien et notre histoire collective.
Quatrièmement :
- l’histoire de Thiaroye et des Tirailleurs sera enseignée dans les Curricula Éducatifs. Ainsi, les générations futures grandiront avec une compréhension approfondie de cette épisode de notre passé.
Cinquièmement :
- la journée du Tirailleur est désormais fixé le 1er décembre de chaque année, jour de la commémoration du massacre de Thiaroye.
Rarement racontée de façon intégrale
Selon lui, l’histoire de la guerre et des répressions armées n’est jamais ordinaire. «Elle est rarement racontée de façon intégrale.
Ce fut le cas de la seconde guerre mondiale et surtout ses conséquences dans les colonies qui connurent des répressions innommables : Thiaroye 1944, Sétif et Guelma, en Algérie 1945, Hanoi et Haiphong au Vietnam 1946, Madagascar 1947, Douala, au Cameroun ou Dimbokro, en Côte d’Ivoire 1948-1949 et bien d’autres lieux», a-t-il listé.
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Poursuivant, le président Faye souligne que «chacune de ces histoires tragiques vit en nous par l’exercice mémoriel. Ce qui nous rend fiers et reconnaissants envers nos anciens combattants».
Pour lui, rendre hommage à ces tirailleurs, “ce n’est pas seulement pleurer nos martyrs”.
C’est, de l’avis du Chef de l’Etat, “porter leur combat et en faire un levier pour réinventer nos rapports avec nous-mêmes, avec notre histoire, et avec les héritiers de ceux-là qui ont été les auteurs de la tragédie”.
Proclamer haut et fort que cette dignité, si longtemps bafouée, ne sera plus jamais sacrifiée sur l’autel du silence et de l’oubli
Il estime que c’est également dire au monde que les tirailleurs sénégalais n’étaient pas des mercenaires, mais bien les défenseurs d’une dignité humaine universelle.
“C’est proclamer haut et fort que cette dignité, si longtemps bafouée, ne sera plus jamais sacrifiée sur l’autel du silence et de l’oubli”, assure le président la République.
En résumé, le président Bassirou Diomaye Faye déclare que “le massacre de Thiaroye est une blessure, mais aussi une leçon”.
Le Premier ministre, Ousmane Sonko et plusieurs membres du gouvernement, des autorités militaires, des élus, des représentants de missions diplomatiques et d’institutions internationales, accrédités au Sénégal, sont présents à cette cérémonie.
Des délégations de la France, du Cameroun, de Djibouti, du Tchad, du Burkina Faso prennent part également à cette commémoration.
Les tirailleurs sénégalais sont un corps de militaires originaires de pays d’Afrique subsaharienne et incorporés aux troupes coloniales.