L’estimation de l’âge réel de son cœur est un message de prévention plus parlant et plus convaincant qu’un pourcentage de risque, souligne une étude espagnole.

Perdre un peu de son surpoids, arrêter de fumer, surveiller son cholestérol, se remettre au sport… Au fond de lui, chacun d’entre nous sait ce qu’il a à faire pour préserver sa santé et notamment celle de son coeur.

Mais une fois passé le mois des bonnes résolutions, c’est beaucoup plus facile à dire qu’à faire et les médecins peinent à convaincre leurs patients de la réalité de leur risque cardiovasculaire.

Vous avez x% de devenir diabétique dans les 10 ans qui viennent, votre risque d’infarctus à moyen terme est de x%, les scores de risques utilisés par le corps médical ne sont pas assez parlants pour les patients.

Une équipe de l’Université des Baléares vient de démontrer dans le Journal européen de cardiologie préventive que connaître l’âge réel de son cœur est beaucoup plus frappant et efficace en matière de prévention.

Par tirage au sort, l’équipe du Dr Pedro Tauler a réparti 3153 personnes en 3 groupes : un groupe témoin recevait simplement les conseils habituels d’hygiène de vie pour équilibrer son alimentation, pratiquer une activité physique, et, le cas échéant, perdre du poids ou arrêter de fumer.

Les deux autres groupes bénéficiaient, en plus de ces conseils de leur médecin, d’une évaluation personnelle de leur risque cardio-vasculaire, soit sous la forme d’un pourcentage de probabilité de faire un infarctus du myocarde ou un accident vasculaire cérébral dans les dix ans à venir, soit sous la forme de l’âge réel de leur cœur, tel qu’il est possible de le calculer sur le site du Comité français de lutte contre l’hypertension artérielle.

Le groupe alerté sur l’âge de son coeur a rajeuni d’1 an et demi

Initialement, les patients des 3 groupes présentaient en moyenne des artères de 3 ans et demi plus vieilles que leur âge calendaire. Au bout d’un an, le groupe témoin avait poursuivi ses mauvaises habitudes et accéléré sa dégradation cardio-vasculaire, accusant alors un vieillissement artériel exagéré de plus de 4 ans et demi.

A l’inverse, le groupe informé de son pourcentage de risque avait modifié ses habitudes et « rajeuni » de 3 mois et demi et le groupe alerté sur l’âge de son cœur avait réussi à rajeunir en moyenne d’un an et demi.

Le nombre de personnes ayant arrêté de fumer était 4 fois plus important dans ce groupe informé sur son âge cardiaque par rapport au groupe sensibilisé sur son pourcentage de risque d’infarctus.

« L’âge du cœur est une stratégie efficace, rapide et peu coûteuse pour motiver les patients à adopter un mode de vie plus sain entrainant une réduction de leur risque cardiovasculaire », conclut le Dr Tauler.

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