Des projections du CHRU de Nancy et de la Fédération hospitalière de France (FHF) font craindre une pression Covid-19 trop élevée sur les services de réanimation.
Les voyants sont au rouge. Alors que la barre des 60.000 morts a été franchie vendredi, les autorités sanitaires jugent « préoccupante » la reprise de l’épidémie de Covid-19.
La circulation du virus est en hausse. Samedi, 17.565 nouveaux cas ont été confirmés. Et la charge hospitalière (près de 25.000 patients) reste élevée.
Cela ne se traduit pas encore par un afflux massif vers les services de médecine et de réanimation. Mais, alors que la deuxième vague décroît moins vite que la première, le potentiel effet rebond des fêtes inquiète.
Covid-19 projette sa troisième vague hospitalière dès le 7 janvier
« Notre avenir et celui d’une troisième vague qui pourrait survenir en janvier, c’est nous qui le construirons ou pas dans les jours qui viennent, a asséné le président du conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, sur RMC-BFMTV. Plus on essaiera de ne pas trop se contaminer dans une ambiance familiale et amicale, plus on a de chances d’éviter ce phénomène. »
Les hôpitaux tentent d’anticiper. Beaucoup se sont dotés d’outils de projection, à l’image de ceux de l’Institut Pasteur.
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C’est le cas du CHRU de Nancy, qui a développé depuis fin mars, en coopération avec la Fédération hospitalière de France (FHF), un modèle fiable pour déterminer l’évolution de l’occupation des lits de réanimation Covid et reprogrammer des interventions en conséquence. Ces projections avaient anticipé les deux pics de mars et de novembre.
« En aval de l’allègement des restrictions du 28 novembre, on observait déjà une remontée épidémique, commente l’infectiologue Christian Rabaud, directeur de la commission médicale d’établissement du CHRU de Nancy. Le brassage de populations conduit à des infections, puis à des hospitalisations et, enfin, à des entrées en réanimation. »
Quatre scénarios possibles
A l’approche de Noël, le CHRU de Nancy a fait de nouvelles projections jusqu’au 7 janvier. Cette étude, que le JDD révèle en exclusivité, propose quatre scénarios en faisant varier le « R0 effectif », le taux de reproduction du virus, du plus optimiste (un R0 à 1,025, tout juste supérieur à 1, le chiffre à partir duquel l’épidémie reprend) au plus pessimiste (un R0 à 1,17).
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Quelle que soit l’hypothèse retenue, une tension est à prévoir pendant la période des fêtes. « Les deux courbes les plus basses sont les plus probables », note le professeur Rabaud, rappelant qu’il ne s’agit pas de « prévisions ».
On atteindrait alors le 7 janvier entre 3.500 et 5.000 lits occupés …