Au Sénégal, le décès en détention de François Mancabou génère une vague d’indignation. Cet homme avait été interpellé à Dakar le 17 juin dernier, jour de manifestations interdites à l’appel de la principale coalition de l’opposition Yewwi Askan Wi. Des forces de l’ordre durant la manifestation du 17 juin, à Dakar, au Sénégal.
Décès en détention de François Mancabou génère une vague d’indignation
Il était soupçonné de « faits d’actes de terrorisme et d’atteinte à la sûreté de l’État ». Sa famille et sa défense dénoncent des « tortures ». De son côté, le procureur a écarté la bavure.
« Mort accidentelle » : c’est qui est inscrit sur l’avis de décès de François Mancabou établi dans la soirée du 13 juillet à l’hôpital principal de Dakar et qui a fuité sur les réseaux sociaux.
Selon le procureur de la République, l’homme de 51 ans, arrêté chez lui le 17 juin au matin, était membre d’un groupe qualifié de « Force spéciale », composé d’une dizaine de personnes.
Vivant chez lui, mort en lieu cellule de rétention au commissariat Central (Sureté Urbaine)
Il aurait été chargé de « développer des stratégies d’attaques et de harcèlement contre les forces de défense et de sécurité ».
Toujours d’après le magistrat, François Mancabou aurait « violemment cogné le mur et les grilles de la cellule de rétention ».
« Les enquêteurs disposent d’images vidéo de 13 minutes », a-t-il ajouté.
François Mancabou a eu la lucidité de dire tout à sa femme avant de mourir
Une version rejetée par Maître Ousseynou Gaye, l’un des avocats de la famille, joint au téléphone vendredi 15 juillet.
« Si ces images sont authentiques, pourquoi la personne qui filmait ou qui était chargée de la vidéosurveillance n’est-elle pas intervenue ? » s’interroge-t-il.
Pour lui, « pas de doute » : François Mancabou a été torturé durant sa garde à vue. « Il a eu la lucidité de le dire à sa femme avant de mourir », ajoute l’avocat.
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En attendant, l’autopsie et le dossier médical, la défense envisage d’ores et déjà une plainte contre le commissaire Bara Sangaré, chef de la sûreté urbaine.