Un collectif des élèves de la commune de Tambacounda a marché vendredi pour une solution à la grève des enseignants qui paralyse le système éducatif faisant d’eux les ‘’victimes collatérales de la mésentente entre l’Etat et les syndicats’’.
Les manifestants sont partis du Lycée Mame Cheikh Mbaye pour finir leur marche à la gouvernance, en passant par l’entrée de Saré Guilèle, puis devant le collège Thierno Souleymane Agne, le Tribunal de grande instance, d’où ils ont bifurqué pour aller rejoindre, devant la préfecture, le chemin menant à la gouvernance.
Au cri de ‘’Nous voulons étudier’’, la foule d’élèves en uniformes, était encadrée par un véhicule de police, avec des éléments de l’Agence de la sécurité de proximité (ASP).
Quelques élèves portaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire, entre autres messages, ‘’Notre avenir est en jeu’’, ‘’Nous élèves de la commune de Tamba disons non à la paralysie du système’’.
‘’Nous condamnons fermement le mutisme du gouvernement et l’entêtement des syndicats d’enseignants’’, a lancé Younoussa Gano, porte-parole du collectif, en lisant le mémorandum devant la gouvernance, en présence du maître des lieux. Les élèves se considèrent comme les ‘’victimes collatérales de la mésentente’’ entre gouvernement et synicats.
‘’Nous voulons étudier et nous pensons que ce n’est pas trop demander’’, a-t-il poursuivi, ajoutant que les élèves, conscients de leur sort, se font l’écho de tous leurs camarades pour réclamer leur ‘’droit le plus absolu, le droit à l’éducation’’. Il incombe à l’Etat d’assurer à tous les citoyens, cette éducation ‘’pilier de l’émergence’’, a-t-il rappelé.
Le collectif piloté notamment par les lycées Mame Cheikh Mbaye et Tamba commune, en plus d’autres d’autres établissements, invite les autorités étatiques, à commencer par le chef de l’Etat et le ministre de l’Education ainsi que les enseignants, à ‘’conjuguer leurs efforts, afin de remédier à cette situation qui (ne présage) pas d’un futur flamboyant’’.
Les grèves cycliques de ces dernières années ont entraîné la ‘’décadence inéluctable de l’école publique’’, déplore le Collectif.
Il a interpellé particulièrement le président de la République à ‘’prendre en considération l’aspiration inébranlable des élèves pour l’éducation, afin de rendre à l’éducation sénégalaise ses lettres de noblesse’’.
Le gouverneur Elhadji Bouya Amar a félicité les élèves pour la ‘’responsabilité’’ dont ils ont fait preuve, en demandant une autorisation, qui a été accordée, et en manifestant leur préoccupation ‘’en toute paix et en toute tranquillité’’.
Il en a profité pour saluer la ‘’nouvelle attitude’’ des lycéens de la commune qui n’ont pas fait grève au courant du mois de décembre. ‘’Quand on parle de droit à l’éducation, pour un élève, c’est étudier ; là on est tout à fait d’accord’’, a-t-il dit.
L’Etat ne cesse de faire des efforts en vue d’assurer ce droit, a-t-il dit aux marcheurs, ajoutant au sujet de la grève des enseignants, que ‘’l’Etat n’a jamais fermé la porte de la négociation et que le ministre de l’Education nationale est toujours prêt à recevoir les syndicats d’enseignants pour trouver une issue’’.
Pour M. Amar l’appel des élèves ‘’doit être entendu par l’autre partie, en allant à la table de négociation, tout en sachant que l’Etat ne peut pas tout faire’’.
‘’Dans tous les cas de figure, l’Etat vous garantira le droit à l’éducation comme il l’a toujours fait’’, a-t-il assuré aux élèves, ajoutant qu’après avoir gagné le combat de l’accès, les pouvoirs publics s’attaquent en ce moment à celui de la qualité, qui ‘’ne rime pas avec des mouvements sociaux’’.
Le gouverneur a promis aux élèves, de remettre ‘’tel quel’’ le mémorandum au ministre de l’Education, qui ‘’en fera l’utilisation qu’il faut’’.