Urgent – Direct libĂ©ration de Sonko. La situation se tend Ă Dakar. Les autoritĂ©s sĂ©nĂ©galaises ont dĂ©ployĂ©, vendredi 4 aout, des forces armĂ©es dans les rues de la capitale. Il y a dĂ©jĂ cinq (5) jours depuis l’emprisonnement de l’opposant Ousmane Sonko, candidat Ă la prĂ©sidentielle de 2024 plus que jamais menacĂ© d’inĂ©ligibilitĂ©. Situation dans les rues de Dakar.
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Direct libération de Sonko : Situation dans les rues de Dakar…
Deux personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es lundi dans le sud du SĂ©nĂ©gal lors de manifestations Ă la suite du placement en dĂ©tention d’Ousmane Sonko, opposant au prĂ©sident Macky Sall, inculpĂ© pour divers dĂ©lits.
Le SĂ©nĂ©gal s’embrase Ă nouveau. Deux personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es, lundi 31 juillet, dans le sud du pays, selon le ministère de l’IntĂ©rieur sĂ©nĂ©galais, lors de manifestations dĂ©clenchĂ©es Ă la suite de l’inculpation et du placement en dĂ©tention d’Ousmane Sonko.
Ce candidat Ă la prĂ©sidentielle de 2024, et principal opposant au prĂ©sident Macky Sall, est notamment poursuivi pour appel Ă l’insurrection.
DĂ©but juin, dĂ©jĂ , sa condamnation Ă deux ans de prison ferme, pour corruption de la jeunesse, a engendrĂ© des affrontements similaires entre manifestants et forces de l’ordre. Franceinfo revient sur ces violences et leurs consĂ©quences.
L’origine de la crise : condamnĂ© Ă plusieurs reprises, l’opposant Ousmane Sonko crie au complot
Des manifestations massives en faveur de l’opposant politique de 49 ans, interdites, ont dĂ©butĂ© en mars, au moment oĂą il Ă©tait jugĂ©.
AccusĂ© de viols et de menaces de mort sur une jeune employĂ©e d’un salon de beautĂ©, il a Ă©tĂ© acquittĂ© le 1er juin par la chambre criminelle du tribunal de Dakar pour ces deux chefs d’accusation, dĂ©taille l’Agence de presse sĂ©nĂ©galaise (APS).
Il a en revanche été condamné à deux ans de prison pour avoir poussé à la débauche cette jeune femme, un délit au Sénégal.
Dans le mĂŞme temps, des poursuites pour diffamation et injures intentĂ©es par le ministre du Tourisme ont valu Ă Ousmane Sonko une condamnation Ă deux mois de prison avec sursis et 200 millions de francs CFA (300 000 euros) d’amende.
Cette affaire a donné lieu à un deuxième procès en appel, au cours duquel il a été condamné, le 8 mai, à six mois de prison avec sursis.
DĂ©nonçant comme ses partisans un complot politique, Ousmane Sonko a vu s’ouvrir lundi 31 juillet une troisième procĂ©dure judiciaire Ă son encontre, après avoir Ă©tĂ© arrĂŞtĂ© trois jours plus tĂ´t, comme l’annonçait sur Twitter l’un de ses avocats français, Juan Branco.
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PrĂ©sent Ă Dakar dimanche, le conseil fait pourtant l’objet d’un mandat d’arrĂŞt international Ă©mis par le SĂ©nĂ©gal pour des « crimes et dĂ©lits » en lien avec les troubles survenus dans le pays, dĂ©but juin.
Quelques heures avant son arrestation, vendredi, Ousmane Sonko avait mentionnĂ© sur Twitter la prĂ©sence de forces de sĂ©curitĂ© devant son domicile et disait avoir « personnellement arrachĂ© le tĂ©lĂ©phone et demandĂ© Ă la personne de le dĂ©verrouiller et d’effacer les images qu’elle a prises », ce que cette dernière a refusĂ© de faire, selon lui.
Trois jours après son arrestation, lundi, huit infractions lui ont Ă©tĂ© reprochĂ©es par le tribunal de grande instance de Dakar, notamment « appel Ă l’insurrection » et « association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste ». L’infraction de « diffusion de fausses nouvelles » s’est ajoutĂ©e aux autres chefs d’accusation.
Finalement inculpĂ© et placĂ© en dĂ©tention, l’opposant sĂ©nĂ©galais a entrepris dimanche une grève de la faim après avoir appris la dĂ©cision du gouvernement de dissoudre son parti politique, les Patriotes africains du SĂ©nĂ©gal pour le travail, l’Ă©thique et la fraternitĂ© (Pastef).
Le bilan de la crise : en deux mois, les manifestations de soutien Ă Sonko ont fait au moins 18 morts
Cette dissolution a Ă©tĂ© dĂ©crĂ©tĂ©e lundi par le ministère de l’IntĂ©rieur car le Pastef a « frĂ©quemment appelĂ© [ses] partisans Ă des mouvements insurrectionnels », selon les termes de son communiquĂ©.
Quelques heures plus tĂ´t dans l’après-midi, des manifestations ont Ă©clatĂ© Ă Dakar et Ziguinchor, cette ville du sud du pays dont Ousmane Sonko est le maire.
Selon l’AFP, des rues Ă©taient barrĂ©es par des blocs de pierre disposĂ©s par les manifestants et des groupes de jeunes lançaient des pierres sur des policiers, qui tentaient de les disperser Ă coups de grenades lacrymogènes.
« De nombreuses pertes en vies humaines, de nombreux blessĂ©s ainsi que des actes de saccage et de pillage de biens publics et privĂ©s » ont eu lieu, a dĂ©noncĂ© le ministre de l’IntĂ©rieur. Un autre communiquĂ© du ministère prĂ©cise que « deux corps sans vie » ont Ă©tĂ© dĂ©couverts « lors de manifestations Ă Ziguinchor ».
Le bilan des manifestations en soutien Ă Ousmane Sonko s’Ă©lève dĂ©sormais Ă 25 morts, selon Amnesty International. L’ONG avait estimĂ© que 23 personnes Ă©taient mortes dans les troubles qui se sont dĂ©roulĂ©s dans le pays du 1er au 3 juin, après la condamnation du prĂ©sident du Pastef.
Le ministère de l’IntĂ©rieur sĂ©nĂ©galais Ă©voquait, dans son dernier communiquĂ©, en date du 4 juin, le chiffre de 16 morts des suites des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre.
L’opposition, de son cĂ´tĂ©, dĂ©plore une trentaine de morts. Si les 12 victimes des prĂ©cĂ©dentes Ă©meutes de mars 2021 sont prises en compte, leur dĂ©compte, repris par Le Monde, fait Ă©tat d’une quarantaine de morts depuis les premières violences dans le pays, il y a deux ans.
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Amnesty International a Ă©galement documentĂ© plusieurs violations des droits de l’homme au SĂ©nĂ©gal, ces dernières semaines.
A plusieurs reprises, lundi y compris, les autoritĂ©s sĂ©nĂ©galaises ont coupĂ© l’accès aux rĂ©seaux sociaux et Ă l’internet mobile. Des centaines d’arrestations arbitraires et des cas d’usages excessifs de la force sont Ă©galement dĂ©noncĂ©s par l’ONG.
La consĂ©quence de la crise : une situation instable Ă six mois de l’Ă©lection prĂ©sidentielle
La « stabilitĂ© est dĂ©sormais compromise, car le peuple n’acceptera jamais cette ultime forfaiture », a affirmĂ© le Pastef lundi, en rĂ©action Ă sa dissolution.
L’incarcĂ©ration de son chef n’est justifiĂ©e que par « des motifs fallacieux », selon un communiquĂ© publiĂ© sur la page Facebook du parti. Les membres du bureau politique national du Pastef disent attendre la « notification » de la dissolution de leur parti, dĂ©crite comme « antidĂ©mocratique », pour l’attaquer « par voies lĂ©gales ».
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« La seule chose qui vaille, c’est la participation du prĂ©sident Ousmane Sonko (…) Ă la prĂ©sidentielle de 2024 », Ă©crivent encore ses soutiens.
Pourtant, plusieurs juristes estiment que sa condamnation annoncĂ©e en juin le rend de facto inĂ©ligible, malgrĂ© sa popularitĂ© parmi la jeunesse sĂ©nĂ©galaise, selon l’AFP.
A six mois de l’Ă©chĂ©ance, Ousmane Sonko, investi par son parti, espère toujours se prĂ©senter Ă l’Ă©lection, n’ayant pas encore Ă©puisĂ© tous les recours devant la Cour suprĂŞme du SĂ©nĂ©gal.
S’il crie au complot de la part du prĂ©sident en exercice, Macky Sall, ce dernier s’en dĂ©fend.
Après plus de onze ans Ă la tĂŞte du SĂ©nĂ©gal, il a dĂ©clarĂ© le 3 juillet qu’il ne se prĂ©senterait pas au prochain scrutin.