Il était impossible de savoir combien de temps durerait cette nouvelle fermeture, les tractations entre les deux partis devant très vite reprendre. Une nouvelle réunion du Sénat, destinée à adopter une extension du budget jusqu’au 8 février, était prévue samedi en milieu de journée.

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Chuck Schumer a demandé au président de convoquer d’urgence une réunion à la Maison-Blanche avec les leaders des deux partis pour trouver un compromis.

Les démocrates ont indiqué qu’ils n’accepteront de voter pour un texte que s’il pérennise la régularisation de 690.000 jeunes immigrés au statut précaire, les « Dreamers ».

– En attendant lundi –

Les premiers effets du « shutdown » devraient se faire sentir lundi. Les activités de nombreuses agences fédérales, comme les services fiscaux, seront réduites mais les services de sécurité seront globalement épargnés. Les 1,4 million de militaires américains poursuivront leurs opérations mais sans être payés.

« Il y a des soldats américains qui s’apprêtent à passer six mois au Koweït et qui s’inquiètent de ne pas être payés tout de suite. C’est inconcevable », a déclaré le vice-président Mike Pence au cours d’une escale de son avion à Shannon (Irlande), où il a croisé des militaires américains en transit vers des missions à l’étranger.

Le chef de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, s'exprime devant la presse au Congrès, le 9 janvier 2018 à Washington
Le chef de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, s’exprime devant la presse au Congrès, le 9 janvier 2018 à Washington

« Notre pays a été fondé par des génies mais il est dirigé par des idiots », a lancé le sénateur républicain de Louisiane John Kennedy, résumant d’un trait d’esprit l’ambiance générale.

Vendredi après-midi, M. Trump avait pourtant évoqué une « excellente réunion préliminaire » avec Chuck Schumer à la Maison-Blanche, laissant espérer un accord de dernière minute.

Le sénateur démocrate a accusé le milliardaire de faire la girouette alors qu’un accord était à portée de main après la réunion.

La Chambre des représentants, à forte majorité républicaine, avait approuvé jeudi soir l’extension provisoire du financement de l’Etat fédéral, qui prévoyait également de prolonger pour six ans le programme d’assurance santé destiné aux enfants pauvres (Chip), une demande des démocrates.

Au-delà d’un budget temporaire, la quatrième depuis septembre, la majorité républicaine souhaite adopter un budget 2018 définitif de plusieurs centaines de milliards de dollars qui dope notamment les dépenses militaires, une promesse de campagne de M. Trump.

Les démocrates veulent la régularisation de 690.000 « Dreamers », arrivés clandestinement aux Etats-Unis quand ils étaient enfants et expulsables depuis l’abrogation par M. Trump du programme Daca datant de l’administration Obama qui leur offrait un statut de résident temporaire. Le président Trump a donné au Congrès jusqu’au 5 mars pour légiférer.

– Qui paiera les dégâts ? –

Et au-delà du budget, les parlementaires pensent aux élections de mi-mandat en novembre.

Les démocrates estiment que les républicains qui ont tous les leviers du pouvoir –Maison-Blanche, Chambre des représentants, Sénat– seront tenus pour responsables de la paralysie et paieront le prix fort.

Les républicains espèrent se servir du « shutdown » pour punir les sénateurs démocrates qui brigueront un nouveau mandat dans dix Etats remportés par Donald Trump à la présidentielle. Quatre d’entre eux, selon les médias, ont d’ailleurs voté avec les républicains vendredi soir.

Mais selon un sondage du Washington Post et d’ABC publié vendredi, 48% des Américains estiment que les républicains seraient responsables d’un éventuel blocage, contre 28% pour les démocrates.

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Avec AFP

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