Les experts scientifiques ont démontré dans une étude que les expositions courtes et répétées au Coronavirus sont aussi dangereuses.
Dans une prison américaine, un homme de 20 ans a contracté le coronavirus suite à des expositions brèves mais répétées avec des détenus. Le CDC propose alors de revoir le terme « cas contact ».
[EN VIDÉO] « Les super-propagateurs », qui sont-ils et comment influencent-ils la diffusion du coronavirus ? Le coronavirus continue de se propager et l’apparition successive de clusters localisés fait craindre un retour du virus à une plus grande échelle… Les « super-contaminateurs » sont-ils à l’origine de cette pandémie ?
C’est l’histoire d’un jeune employé d’une prison dans le Vermont. Ce dernier, en faisant son travail, se retrouve en contact avec six détenus dont il a la charge.
Expositions courtes et répétées au Coronavirus sont aussi dangereuses
Le 28 juillet 2020, les six détenus sont en attente de leur résultat du test de dépistage de la Covid-19 dans une unité de quarantaine. Ils ne présentent aucun symptôme.
L’employé de la prison ne reste à leur contact qu’à peine quelques minutes, mais quelques jours après, le 4 août, il ressent une perte de goût et d’odorat, des douleurs musculaires, des essoufflements.
Tout semble indiquer la Covid-19, son test de dépistage revient positif le jour d’après. Les six détenus ont également été testés positifs. Comment le jeune employé de 20 ans a-t-il été infecté ? Le Centre for Disease Control and Prevention (CDC) partage ce cas particulier dans une communication disponible en accès anticipé.
Des contacts brefs mais répétés
Pour savoir comment l’employé de 20 ans a été contaminé, le CDC utilise les caméras de surveillance de la prison pour voir si ses interactions avec les détenus pouvaient être qualifiées de « contacts rapprochés », à savoir être à moins de deux mètres d’une personne pendant plus de 15 minutes.
Aucune de ses visites aux détenus ne remplit ces critères. Pourtant l’enquête suppose qu’au moins un des détenus asymptomatiques a contaminé l’employé de la prison puisqu’il n’a pas été en contact avec des personnes atteintes de la Covid-19 en dehors du travail.
En revanche, ce que les caméras de vidéosurveillance ont montré, c’est que durant le tour de garde de l’employé, il a été à moins de deux mètres des détenus à 22 reprises. Si chaque interaction n’a pas excédé la minute, il a tout de même passé approximativement 17 minutes à leur contact. Cela a suffi au virus pour infecter une nouvelle personne.
Dans la plupart des interactions en dehors de leur cellule, les détenus portaient un masque, mais dans certains cas, notamment dans la cour de la prison, ils n’en portaient pas. L’employé lui-même portait un masque en tissu, des lunettes, une surblouse ainsi que des gants.
C’est la voie des contacts directs que le SARS-CoV-2 privilégie pour se propager. Même si ceux-ci sont brefs, la probabilité de se contaminer augmente fortement s’ils sont répétés. Le port d’un équipement de protection ne protège pas à 100 % une personne saine, surtout si une personne infectée n’en porte pas elle-même.
Le contact tracing permet de remonter la chaîne de transmission du virus en identifiant les cas contacts.
Affiner la définition d’un cas contact
Jusqu’à présent, pour leur enquête de « contact tracing », le CDC considérait un cas rapproché comme quelqu’un ayant été proche d’un malade de la Covid-19 pendant plus de 15 minutes.
Ces personnes sont alors identifiées comme cas contact et à risque de développer la Covid-19, sous forme asymptomatique ou non, et de la transmettre. À la suite de cet épisode, il semble évident que les paramètres d’un contact rapproché sont plus complexes que cela.
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La proximité, la durée, l’état symptomatique ou asymptomatique, l’environnement dans lequel a eu lieu le contact, la production d’aérosols sont autant de paramètres à prendre en compte pour remonter efficacement la chaîne de transmission et mettre à l’isolement toute personne susceptible de propager la maladie à son insu.