L’objectif général de la table ronde a été d’identifier des priorités en termes de recherche et de plaidoyer afin de favoriser l’accès des femmes à la terre en Afrique de l’Ouest.

Plus spécifiquement, il s’agissait de :

(i) Faire un état des lieux de la problématique et des initiatives existantes au Sénégal et au Burkina Faso, en mettant en évidence l’importance des liens entre l’accès à la terre et le statut des femmes, la pauvreté, la vulnérabilité au VIH/SIDA, etc.

(ii) Partager les expériences et les initiatives existantes dans les deux pays visant à promouvoir de façon participative la formulation de politiques et la réalisation d’actions facilitant l’accès des femmes à la terre et en extraire des leçons stratégiques (résultats, blocages, etc.).

(iii) Identifier des pistes de solutions et de mises en synergies dans le but de renforcer les initiatives déjà en cours.

Méthodologie et participants

La table ronde a utilisé une méthodologie participative. Des apports sous forme de communications, de témoignages, d’expériences, et de documents visuels et écrits ont été sources de nombreux échanges, partages et réflexions.

Les participants représentaient une diversité d’origine –la société civile et les organisations paysannes, les services de l’Etat et les parlementaires, les instituts de recherche et universités ainsi que les bailleurs de fonds. Ceci a permis de confronter les différents points de vue tout en mettant en évidence les complémentarités et les possibilités de synergies.

La table ronde s’est structurée autour de trois grands thèmes :

1. Etat des lieux

2. Formulation de pistes de solutions

3. Synergies & mises en réseau

La table ronde s’est structurée autour de trois grands thèmes
La table ronde s’est structurée autour de trois grands thèmes

1. Etat des lieux

L’échange d’expériences et de connaissances et la réflexion de chacun ont permis de faire un état des lieux et de mettre en exergue les points de blocage à différents niveaux et les axes stratégiques possibles de travail.

On peut retenir notamment :

Les contradictions et les superpositions entre le droit coutumier et le droit moderne.

Il a été conclu que l’articulation et la mise en synergie des droits, qu’ils soient traditionnels ou modernes, sont nécessaires.

Un environnement de plus en plus complexe et en constante évolution, caractérisé par une diversité d’enjeux économiques (par exemple : crise énergétique, augmentation des prix des denrées alimentaires,…), politiques (par exemple : plans de développement, politiques agricoles), sociaux et culturels (par exemple : migration, émergence d’une bourgeoisie, coutumes et leur évolution) et environnementaux (par exemple : changement climatique, dégradation des sols), du niveau local au niveau global.

Il parait donc nécessaire de traiter la question du foncier dans une perspective globale et de genre pour que les stratégies d’accès au foncier tiennent compte de l’ensemble des facteurs socio-économiques, politiques et environnementaux et contribuent à un développement durable et respectueux des droits de chacun.

L’état des lieux a montré que les bonnes pratiques et les succès obtenus dans le domaine de l’accès au foncier par les femmes s’orientent fondamentalement vers la communication, l’information, la mobilisation et le plaidoyer.

La présence d’une multiplicité d’actions pour faciliter l’accès au foncier et son contrôle par les femmes,
La présence d’une multiplicité d’actions pour faciliter l’accès au foncier et son contrôle par les femmes,

La présence d’une multiplicité d’actions pour faciliter l’accès au foncier et son contrôle par les femmes, souvent soutenues par les organisations de la société civile mais aussi par des mesures gouvernementales.

Ces actions n’ont pas forcément reçu toute l’attention qu’elles méritaient. Il a également été constaté que le niveau local est souvent un endroit privilégié pour valoriser les succès, expérimenter de nouvelles voies et multiplier les « exceptions » (ce qui, un jour, est une exception, devient, après suffisamment de répétitions, la règle).

Il en a été conclu qu’il fallait multiplier les actions, en mettant en évidence les bonnes pratiques et en éclairant les interactions entre le niveau macro et le niveau local. Le niveau local est un point d’ancrage solide pour faire remonter des informations concrètes.

Un homme sans terre ne peut fonder foyer

2. Formulation de pistes de solutions

L’état des lieux a montré que les bonnes pratiques et les succès obtenus dans le domaine de l’accès au foncier par les femmes s’orientent fondamentalement vers la communication, l’information, la mobilisation et le plaidoyer.

L’approche genre est recommandée, ainsi que des échanges constants entre le niveau de terrain (micro), le niveau intermédiaire (méso) et le niveau national (macro), et la valorisation des expériences des communautés (identification, analyse, capitalisation & diffusion des pratiques porteuses).

On peut retenir notamment :

L’importance des ateliers, réunions, rencontres et visites d’échanges, de la création et du renforcement de réseaux de solidarité, de la reconnaissance des droits et des législations, et du renforcement des capacités des femmes.

L’importance de l’accès aux informations relatives au foncier, aux droits et aux législations, de leur mise à disposition et de leur communication sous des formes compréhensibles et en langues locales, alimentant la diffusion des succès, leur reproduction et l’émergence de personnes leaders.

L’importance de « convaincre », de repérer tous les acteurs, identifier les cibles et établir des alliances. Il faut s’adresser à tous les niveaux en se dotant d’un plaidoyer développé par la base et adapté à chaque audience, en utilisant comme relais les ONG, les organisations de la société civile (OSC) et les institutions assurant le lien entre la base et les décideurs.

projet Dimitra de la FAO
projet Dimitra de la FAO

L’approche genre est recommandée, ainsi que des échanges constants entre le niveau de terrain (micro), le niveau intermédiaire (méso) et le niveau national (macro), et la valorisation des expériences des communautés (identification, analyse, capitalisation & diffusion des pratiques porteuses).

On peut retenir notamment :

L’importance des ateliers, réunions, rencontres et visites d’échanges, de la création et du renforcement de réseaux de solidarité, de la reconnaissance des droits et des législations, et du renforcement des capacités des femmes.

L’importance de l’accès aux informations relatives au foncier, aux droits et aux législations, de leur mise à disposition et de leur communication sous des formes compréhensibles et en langues locales, alimentant la diffusion des succès, leur reproduction et l’émergence de personnes leaders.

L’importance de « convaincre », de repérer tous les acteurs, identifier les cibles et établir des alliances. Il faut s’adresser à tous les niveaux en se dotant d’un plaidoyer développé par la base et adapté à chaque audience, en utilisant comme relais les ONG, les organisations de la société civile (OSC) et les institutions assurant le lien entre la base et les décideurs.

3. Synergies & mises en réseau

Les participants, chacun avec leurs différents regards et compétences, ont démontré l’importance de la mise en synergie, la mobilisation d’alliés à tous les niveaux de la société, et l’instauration de collaborations pour une poursuite de l’action.

On peut noter :

L’engagement des participants à restituer les travaux au niveau de leur organisation ou institution, dans le but de sensibiliser, informer et mobiliser.

La volonté de tous de garder des liens et de se communiquer toute information pertinente sur le sujet, ainsi que la diffusion des résultats par différents moyens (sites internet, bulletins, publications, réseaux, etc.).

L’organisation de rencontres pour s’accorder sur une compréhension commune des conclusions de la table ronde et les approfondir pour les opérationnaliser, avec la perspective d’une prochaine rencontre pour soutenir et stimuler les actions.

Il vaut mieux avoir sa propre natte que de se coucher sur la natte d’autrui (il vaut mieux travailler sa propre terre que celle de quelqu’un d’autre)

Conclusions

Mame Coumba Guèye, Animatrice Fédération Agro-Pasteurs de Diender
Mame Coumba Guèye, Animatrice Fédération Agro-Pasteurs de Diender

La terre est un élément capital pour la promotion des activités économiques, surtout en milieu rural. Son accès équitable est une condition sine qua non au développement durable.

Les femmes sont de grandes actrices de la production agricole, et dans les exploitations familiales, elles constituent la majorité des producteurs. Mais on constate des inégalités dans le processus d’accès à la terre (les femmes sont en pôle position parmi les couches défavorisées).

Cette situation nous amène à nous poser un certain nombre de questions :

Quel futur pour l’agriculture sans accès à la terre par les agricultrices et les agriculteurs ?

Comment reconnaître les agricultrices en tant que citoyennes et gestionnaires de leurs propres terroirs ?

Les débats pendant les trois jours de la table ronde ont permis de faire le point sur les différentes expériences et surtout d’arriver à une série de questionnements qu’il convient d’approfondir :

Quel est le niveau d’efficacité de nos actions de communication et de sensibilisation sur l’accès des femmes à la terre au sein des communautés dans les deux pays ?

Quelles sont les poches de résistance ?

Existe-t-il des expériences porteuses, positives dans certaines zones ? Comment les capitaliser ?

Quel est le rôle de la chefferie coutumière et son impact dans l’accès des femmes à la terre ?

Quelles sont les capacités des femmes à revendiquer leurs droits ?

Quelles sont les stratégies et approches innovantes potentielles pour améliorer et sécuriser l’accès des femmes à la terre ? Quel rôle les technologies de l’information peuvent-elles jouer ?

Pour répondre à ces questions et concevoir des actions utiles et efficaces, ENDA-Pronat et RECIF/ONG-BF se sont données comme objectif de concevoir une recherche-action visant des changements des comportements et des pratiques ainsi que des évolutions des lois, normes et règlements relatifs au foncier en faveur des populations rurales, notamment les femmes .

Quant au projet Dimitra de la FAO, il continue le processus de rencontre et de réflexion en organisant, du 22 au 26 septembre 2008, un atelier avec son réseau de partenaires africains et les experts intéressés de la FAO.

Le thème de l’atelier porte sur les « Stratégies d’information et de communication pour lutter contre les inégalités de genre en matière

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