Les deux explosions ont ravagé une partie de Beyrouth au Liban. Deux très fortes explosions ont eu lieu mardi après-midi à Beyrouth, la capitale libanaise. Le bilan provisoire fait état de 73 morts et 3.700 blessés, alors que les circonstances de cet événement restent encore floues.

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Liban – L’ESSENTIEL

De fortes déflagrations, un mur de fumée et une ville plongée dans le chaos : Beyrouth, la capitale libanaise, a été secouée par deux puissantes explosions dans le quartier du port, mardi après-midi.

En début de soirée, le bilan de ces explosions était encore provisoire, avec au moins 73 morts et 3.700 blessés, selon le gouvernement libanais. Un deuil national a été décrété mercredi et tout un pays s’interroge sur l’origine de ces explosions meurtrières.

Les principales informations à retenir :

  1. Deux explosions à Beyrouth ont fait au moins 73 morts et 3.700 blessés
  2. Ces déflagrations seraient dues à l’explosion d’un large stock de nitrate d’ammonium
  3. Un deuil national a été décrété mercredi au Liban
  4. La France va apporter des secours au pays, annonce Macron

Que s’est-il passé à Beyrouth mardi après-midi ?

Vers 18 heures (17 heures à Paris), mardi, deux puissantes explosions successives ont secoué Beyrouth, dans le quartier portuaire. Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux ont montré une première explosion suivie d’une autre qui provoque le gigantesque nuage de fumée.

Le secteur du port a été bouclé par les forces de sécurité, qui ne laissent passer que la défense civile, les ambulances aux sirènes hurlantes et les pompiers, selon des correspondants de l’AFP à l’entrée du port.

Plus de deux heures après l’explosion, les flammes enveloppaient toujours le secteur et un bateau était toujours en feu dans le port. Un hélicoptère collecte de l’eau de la mer pour éteindre les incendies, a constaté une correspondante de l’AFP.

Déjà un très lourd bilan humain et matériel

Ces puissantes explosions ont fait 73 morts et 3.700 blessés, selon des estimations provisoires du ministère de la Santé.

« C’est une catastrophe dans tous les sens du terme », a déploré le ministre de la Santé, Hamad Hassan, interrogé par plusieurs télévisions alors qu’il visitait un hôpital de la capitale.

« Les hôpitaux de la capitale sont tous pleins de blessés », a-t-il souligné, appelant à transporter les autres blessés vers des établissements de la banlieue.

L’ONU au Liban a affirmé que des Casques bleus avaient été grièvement blessés à bord d’un navire endommagé par les explosions. Des membres du personnel de l’ambassade d’Allemagne ont été blessés, selon Berlin.

Aux abords du quartier portuaire, les dégâts matériels et destructions sont importants. Les déflagrations ont fait trembler les immeubles et brisé des vitres à des kilomètres à la ronde.

Selon des témoins, les déflagrations ont été entendues jusqu’à la ville côtière de Larnaca, à Chypre, distante d’un peu plus de 200 km des côtes libanaises.

Des « matières explosives confisquées » en cause ?

Les circonstances de ces explosions, floues dans un premier temps, se sont éclaircies dans la soirée. Le Premier ministre libanais, Hassane Diab, a annoncé que les explosions de ⁦‪ont été causées par près de 2.750 tonnes de nitrate d’ammonium non sécurisées dans un entrepôt pendant 6 ans.

Recherche de coupables et deuil national

La thèse de l’accident involontaire n’est pas celle qui est privilégiée par les autorités locales. En début de soirée, le Premier ministre, Hassane Diab, a indiqué que les responsables de cette « catastrophe » devraient « rendre des comptes ».

Le président Michel Aoun a convoqué une « réunion urgente » du Conseil supérieur de la Défense, qui a indiqué que Liban était une « ville sinistrée ». Le Premier ministre également a décrété un jour de deuil national, mercredi.

L’aide de la France et de plusieurs autres pays

Après les explosions, Emmanuel Macron a exprimé sa « solidarité fraternelle avec les Libanais ». Le chef de l’État a indiqué que la France allait aider humainement et matériellement le pays : « Des secours et moyens français sont en cours d’acheminement sur place », a-t-il tweeté.

Il a aussi appelé son homologue libanais, Michel Aoun, pour lui exprimer « son soutien » et annoncé l’envoi de « secours et moyens français ».

Le Premier ministre libanais, Hassane Diab, a appelé les « pays amis » à aider le Liban et cet appel a trouvé un écho dans la communauté internationale. Le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, a proposé l’aide des États-Unis après « l’horrible tragédie » à Beyrouth.

Israël a proposé mardi soir une aide humanitaire au Liban, pays voisin avec lequel il est techniquement en état de guerre.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a exprimé le soutien de son pays au peuple « résilient » du Liban.

« Comme toujours, l’Iran est tout à fait disponible pour fournir de l’assistance par tous les moyens nécessaires », a-t-il dit, appelant le Liban à « rester fort ».

Un pays déjà fragilisé

Ces explosions interviennent dans un contexte déjà difficile pour le Liban. Le pays connaît sa pire crise économique depuis des décennies, marquée par une dépréciation monétaire inédite, une hyperinflation, des licenciements massifs et des restrictions bancaires drastiques, qui alimentent depuis plusieurs mois la grogne sociale.

Sur le plan judiciaire, le Tribunal spécial pour le Liban (TSL), basé au Pays-Bas, doit rendre vendredi son verdict dans le procès de quatre hommes, tous membres présumés du puissant mouvement libanais Hezbollah. Ils sont accusés d’avoir participé en 2005 à l’assassinat de l’ancien Premier ministre, Rafic Hariri.

Kafunel avec AFP

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