Lutte contre la dégradation des terres au Sénégal : Le pari gagnant de l’approche inclusive

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Lutte contre la dégradation des terres : Le pari gagnant de l’approche inclusive. La dégradation des terres, notamment la salinisation, la baisse de fertilité et l’érosion gagne de plus en plus du terrain au Sénégal. Dans le Sine-Saloum (Kaolack et Fatick), le phénomène se manifeste par la salinité des sols, tandis que dans la zone pédoclimatique de Tambacounda, il se traduit par l’érosion hydrique.

Lutte contre la dégradation des terres : Le pari gagnant de l’approche inclusive

Riziculture dans la région de Kolda À Tonguia, les femmes ne « riz » plus !
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C’est fort logiquement donc que l’Institut national de pédologie y mène des activités de sauvegarde et de restauration des sols.

La tournée effectuée du 20 au 23 décembre dernier dans les Délégations Inp de Kaolack et de Tambacounda a été l’occasion de s’imprégner des impacts sur le terrain.

« C’est heureux de voir que certains ont commencé à reprendre l’activité de production agricole comme le riz.

C’est un travail de longue haleine. Il faut donc un suivi et répéter les actions », insiste Samba Sow, Chef de la Division fertilité et restauration des sols de l’Inp.

Il révèle que la salinisation des terres est le deuxième type de dégradation le plus étendu en termes de superficie au Sénégal derrière l’érosion hydrique.

« Et ce phénomène s’aggrave de jour en jour », fait-il savoir.

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L’approche de l’Inp, explique Samba Sow, c’est d’intervenir auprès des populations mais en appoint ou en synergie avec d’autres acteurs.

« Parce que la dégradation des terres est un phénomène complexe, difficile à résoudre, il faut donc une synergie d’actions.

L’approche de l’Inp s’inscrit donc dans la durabilité. Elle se traduit par « faire avec », c’est-à-dire que nous faisons avec les populations, nous ne leur imposons rien, nous les accompagnons, renforçons leurs capacités pour leur permettre de continuer les actions une fois que nous ne serons plus là », explique-t-il.

Selon lui, il n’y a pas mieux que les populations elles-mêmes pour prendre en charge la question de la dégradation des terres.

C’est fort de cette conviction que l’Inp insiste sur la formation, précise son Chef de la Division Fertilité et Restauration des sols.

NGUÈNE SÉRÈRE

érosion hydrique a été stoppée dans le Koussanar- Ravinement, perte de sols, ensablement
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L’apport décisif du compost

Sols plus riches, plantes moins malades, augmentation de la rétention d’eau, diffusion plus facile et plus rapide des nutriments dans le sol grâce au recyclage des déchets organiques…

Les avantages du compost ne sont plus à démontrer. Les femmes du village de Nguène Sérère, commune de Missirah, département de Tambacounda, qui s’activent dans le maraîchage et la culture de la banane ne diront pas le contraire.

Depuis que l’Institut national de pédologie (Inp) les a formées dans la fabrication et l’utilisation de fertilisant naturel, elles ne se plaignent plus de rendements faibles.

Dans le domaine agricole de 58 hectares du village où poussent banane, ananas, papaye, citron, orange, fleurit aussi un jardin maraîcher communautaire où l’essentiel de l’engrais organique va.

« Mais nous l’utilisons aussi pour nos plantations de banane. Entre une plantation où l’on utilise de l’engrais chimique et une plantation où l’on répand du compost, le résultat saute aux yeux.

Les bananes avec compost sont de meilleure qualité et en meilleure santé. Les rendements aussi sont meilleurs », confie Chantal Dione.

Trois caissons en ciment servent à produire le compost

près de 5000 ha d'oignon à emblaver cette année à Podor
près de 5000 ha d’oignon à emblaver cette année à Podor

Marie Louise Dione, vice-présidente du Gie des femmes de Nguène Sérère embouche la même trompette en donnant l’exemple des laitues et des aubergines qui, selon elle, s’épanouissent mieux quand elles sont saupoudrées de fertilisant naturel.

Un produit que ces femmes ont appris à fabriquer elles-mêmes grâce à l’Inp. En bordure du jardin maraîcher, trois caissons en ciment servent à produire le compost. Ces femmes en demandent plus.

La formation en compostage entre dans le cadre de la lutte contre l’appauvrissement des terres, rappelle Mamadou Thiam, Délégué de l’Institut national de pédologie à Tambacounda.

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« Dans cette dynamique, l’Inp met en œuvre des activités de formation pour la promotion de méthodes de gestion et d’exploitation durables.

Entre autres, la bonne gestion de la matière organique par la technique de compostage », souligne-t-il.

Le compostage est un processus biologique de conversion des matières organiques en un produit semblable à un terreau, riche en composés humiques et minéraux, appelé compost.

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