Le gombo éliminerait 72% des cellules du cancer du sein, selon des articles partagés sur les réseaux sociaux, pour sensibiliser sur cette maladie. Kafunel.com a fait le tour de l’actualité du web et des réseaux sociaux à la recherche des preuves.
Un article publié sur Internet et largement partagé sur les réseaux sociaux affirme que le « gombo tue 72% des cellules du cancer du sein ».
Chaque année le mois d’octobre est consacré à la sensibilisation au cancer du sein dans le monde. L’objectif est d’attirer l’attention sur la maladie et de promouvoir le dépistage précoce et les soins palliatifs de la maladie.
En 2017, certains en ont profité pour remettre au goût du jour un article qui circule depuis quelques années sur Internet, selon lequel « le gombo tue 72% des cellules du cancer du sein ».
L’article est régulièrement publié et repris sur les réseaux sociaux notamment en 2016 et 2017.
Sur Facebook, il a été partagé par des utilisateurs du mois d’octobre 2017 dans le cadre de la sensibilisation sur le cancer du sein.
Mais cette affirmation est-elle scientifiquement prouvée ?
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Comment se développe le cancer du sein ?
Sur le site Internet de la Société canadienne du cancer, il est expliqué que le cancer du sein est causé, entre autres, par un mode de croissance ou un comportement anormal des cellules du sein.
Le site ajoute que « le cancer du sein apparaît le plus souvent dans les cellules tapissant les canaux, qui sont des tubes qui transportent le lait des glandes au mamelon ».
Interrogé dans le cadre de l’émission Arrêt sur Info, coproduite par Africa Check et la radio WADR, le docteur Abdoul Aziz Kassé, cancérologue, précise que le cancer du sein ne s’arrête pas qu’au sein.
« Il a tendance à sortir du sein, à aller dans les ganglions et parfois à se disséminer à tout le corps, déterminant tardivement des métastases », ajoute-t-il.
Il souligne par ailleurs qu’à l’heure actuelle la médecine n’a pas encore déterminé avec précision les facteurs qui favorisent le cancer du sein.
Toutefois, la Ligue sénégalaise contre le cancer (LISCA) signale plusieurs types de cancer du sein.
Un légume riche en fibres
Selon le docteur Mame Mbayame Guèye Dione, nutritionniste, « le gombo est un légume très riche en fibres solubles qui ont la particularité de pouvoir ralentir le transit intestinal mais également aider le corps à se débarrasser du mauvais cholestérol ».
« Le gombo apporte au corps beaucoup de vitamines et de minéraux qui sont des antioxydants qui aident les cellules à travailler correctement », ajoute-t-elle.
Les effets sont-ils scientifiquement prouvés ?
Le cancérologue Abdoul Aziz Kassé déclare ne pas connaître une seule étude contrôlée mentionnant que le gombo tue 72 % des cellules du cancer du sein.
Il souligne qu’il n’est pas exclu que certaines personnes, en voyant la composition du gombo, pensent que ce légume comporte certaines molécules qui peuvent aider à diminuer le risque de cancer du sein.
Le docteur Kassé insiste toutefois sur le fait qu’en tant que chercheur et universitaire, il ne faut se fier qu’aux études contrôlées.
C’est aussi ce qu’affirme le docteur Mame Mbayame Guèye Dione qui déclare avoir connaissance de deux études portant sur les effets du gombo sur la santé.
«La première était faite sur des souris et qui montre que le gombo pouvait diminuer le taux de glucose dans le sang. La deuxième étude avait été menée au Sénégal par le laboratoire de biologie animale de la faculté des sciences de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar », rappelle-t-elle.
Il s’agit de recherches dans le cadre d’une thèse d’une étudiante nigérienne qui montraient que le gombo pouvait faire baisser le taux de cholestérol à baisse densité et la tension artérielle.
Elle souligne tout de même que l’étude avait porté sur une petite cohorte de 29 personnes.
Conclusion : il n’y a pas de preuves scientifiques
Un article qui circule sur Internet depuis plusieurs années, et partagé sur les réseaux sociaux ce mois d’octobre affirme que le gombo tue 72 % des cellules du cancer du sein.
Mais selon le docteur Abdoul Aziz Kassé, cancérologue, il n’existe aucune étude contrôlée qui valide cette affirmation. Il en est de même du docteur Mame Mbayame Guèye Dione, nutritionniste qui affirme ne pas avoir connaissance de l’existence d’une étude qui soutient cette thèse.
Edité par Assane Diagne