Notre-Dame-des-Landes sous cris de joie et coups de klaxon

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Les opposants à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) ont salué mercredi à coups de klaxon et de cris de joie la
Les opposants à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) ont salué mercredi à coups de klaxon et de cris de joie la "décision historique" que constitue l'abandon du projet, qui vient mettre un terme pour certains d'entre eux à une bataille vieille de près de quarante ans. /Photo prise le 17 janvier 2018/REUTERS/Stéphane Mahé

Les opposants à l‘aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) ont salué mercredi à coups de klaxon et de cris de joie la “décision historique” que constitue l‘abandon du projet, qui vient mettre un terme pour certains d‘entre eux à une bataille vieille de près de quarante ans.

“Moi je n‘arrête pas de pleurer, j‘ai la joie qui me fait pleurer”, sanglote ainsi Marylise Plongeon, une retraitée de 62 ans, avant de tomber dans les bras des autres opposants au projet d‘aéroport réunis en ce mercredi à la “Vache Rit”, le QG de la coordination des opposants.

“Nous qui avons si longtemps été en marche dans les sentiers de la zone, on va prendre une adhésion En Marche”, s‘esclaffe un autre, qui a requis l‘anonymat.

Le Premier ministre Edouard Philippe a refermé mercredi un dossier de plus de 50 ans en annonçant l‘abandon du projet controversé de construction d‘un aéroport à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) et l’évacuation des occupants illégaux de la zone d‘ici “au printemps”.

“Il s‘agit bien d‘une victoire historique face à un projet d‘aménagement destructeur”, a réagi officiellement le “mouvement anti-aéroport”, qui rassemble paysans, zadistes et naturalistes. “Celle-ci aura été possible grâce à un long mouvement, aussi déterminé que divers.”

Dans la tour de guet de la ZAD, des opposants dansaient et avaient accroché une banderole où l‘on pouvait lire : “Et toc !”

Le collectif a également promis de “répondre lui-même” à la réouverture des axes routiers qui traversent la ZAD, et en particulier la D281, surnommée la “route des chicanes”. “La présence ou l‘intervention policières ne feraient qu‘envenimer la situation”, prévient-il dans un communiqué.

Ils réclament désormais un “gel de la redistribution institutionnelle des terres” pour que la ZAD puisse “rester un espace d‘expérimentation sociale, environnementale et agricole”.

CERTAINS VONT PARTIR DÈS DEMAIN

L’évacuation de la ZAD – annoncée par “d‘ici la fin du printemps” par le Premier ministre Edouard Philippe – est par ailleurs “une bonne échéance”, a dit à Reuters Jean-François Guitton, l‘un des membres du COPAIN 44, le collectif de paysans locaux opposés à l‘ex-projet d‘aéroport.

“Certains vont certainement partir dès demain, car la justification de leur présence ici, c’était la lutte”, estime l‘agriculteur.

“Pour ceux qui voudront rester sur place, il faudra voir au cas par cas, selon les projets des uns et des autres”, dit-il, même si Edouard Philippe a assuré que toutes les personnes qui n‘avaient pas de titre de propriété devraient quitter la zone.

Les opposants à Notre-Dame-des-Landes vont désormais se rassembler le 10 février prochain, au surlendemain de l‘abrogation de la déclaration d‘utilité publique (DUP), pour “fêter l‘abandon” du projet et “poursuivre la construction de l‘avenir de la ZAD”.

Sur la ZAD, certains habitants redoutent toutefois d’être évacués ”dès ce week-ende, comme ceux du lieu-dit des “Planchettes”, un des 70 “lieux de vie” de la zone, qui empiète sur la route des chicanes dont l’évacuation est une priorité.

“On ne sera pas évacués par les gendarmes, mais par les agro-pollueurs et les gens de l‘ouest” de la ZAD, est ainsi convaincu un habitant des Planchettes, pour qui la frange la plus écologiste des zadistes pourrait lâcher les militants anarchistes ou libertaires qui vivent à l‘est.

Le gouvernement a mobilisé un millier de gendarmes mobiles et CRS en Bretagne pour parer à tout débordement après l‘annonce de l‘abandon du projet d‘aéroport, et ce dispositif pourrait être triplé dans les jours à venir.

Les élus locaux ont eux aussi accueilli avec colère et amertume la décision du gouvernement, à l‘instar de la maire (PS) de Nantes Johanna Rolland, pour qui il s‘agit d‘une “trahison du grand Ouest” et d‘un “déni de démocratie”.

“Emmanuel Macron signe son premier grand reniement”, a réagi pour sa part Philippe Grosvalet, président (PS) du conseil départemental de Loire-Atlantique et du syndicat mixte aéroportuaire (SMA) qui finançait le projet. “Il tourne le dos à des éléments fondamentaux de notre démocratie.”

Avec Reuters – Kafunel

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