L’opération militaire en Casamance (Sénégal) pour «laver l’affront», mais l‘option politique reste sur la table. Salif Sadio dans sa base au nord de la Casamance, en janvier 2018.

Opération militaire en Casamance pour «laver l’affront»

Au Sénégal, « les opérations se poursuivent comme prévu », indique simplement l’état-major des Armées à Dakar, sans plus de précisions après le lancement de l’opération militaire, dimanche 13 mars, dans le nord de la Casamance.

Depuis, très peu d’informations fiables sur son déroulement. Le docteur Abdoul Latif Aïdara a été conseiller de l’ancien président Abdoulaye Wade pour la Casamance, il est aujourd’hui directeur du Centre africain d’intelligence stratégique.

Pour lui, la stratégie de l’armée est de « reprendre la main », mais l’option politique fondée sur le dialogue reste d’actualité.

Démanteler les bases de la faction MFDC

L’objectif principal de cette opération, selon la Direction de l’information et des relations publiques des armées, est de « démanteler les bases de la faction MFDC » de Salif Sadio, le long de la frontière avec la Gambie.

Le chef rebelle avait retenu des soldats sénégalais en otage après un accrochage fin janvier.

« L’armée a jugé nécessaire de mener une opération en réponse à une attaque, mais c’est juste pour reprendre l’initiative, laver l’affront, explique le docteur Abdoul Latif Aïdara, au micro de notre correspondante à Dakar, Charlotte Idrac.

Ensuite aussi comme Salif Sadio lui-même a parlé de négociations lors de cette prise d’otage-là, je pense que, aussi, dans la stratégie militaire, il est toujours question de mener des opérations en cours, imposer un rapport de force pour aller vers des négociations. »

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L’opération militaire lancée dimanche 13 mars 2022 est une mission « de sécurisation », selon l’état-major à Dakar, au nord de cette région agitée par la rébellion indépendantiste du MFDC, près de la frontière avec la Gambie.

Elle fait suite aux accrochages survenus le 24 janvier entre des soldats sénégalais de la force Cédéao en Gambie, et des combattants du Mouvement des forces démocratiques de Casamance.

Mais est-ce que des négociations restent d’actualité sachant qu’elles piétinent depuis déjà plusieurs années ?

« Le problème, c’est qu’est-ce qu’il faut négocier ? Il y a une grande partie de MFDC qui a déjà déposé les armes. Par contre, le groupe de Salif Sadio, si vous entendez leur discours, c’est l’indépendance de la Casamance ou la mort !

Et de toutes les façons pour l’État du Sénégal, il n’est pas question de négocier l’indépendance. S’il n’y avait pas les missions des politiques, l’armée aurait réglé ce problème-là depuis longtemps.

Mais il y a l’option politique, fondamentale du Sénégal, qui est de miser sur la concertation ; de Senghor, Abdou Diouf, Abdoulaye Wade jusqu’à Macky Sall, aucun des présidents n’a opté pour une guerre totale de la Casamance !… »

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